Se souvenir des belles choses

Revue de presse. En Syrie, la crise se poursuit avec son lot de morts, de martyrisés, de blessés, d’affolés, de torturés, d’embastillés, de désespérés et de butés. La crise se poursuit et un journaliste étranger tombe dans le cadre d’une visite encadrée.

Un scientifique iranien se fait descendre à Téhéran, les cassandres russes annoncent un risque « d’escalade militaire », le détroit d’Ormuz bouillonne, l’uranium s’enrichit.

Des GI urinent sur le corps de talibans présumés. Les talibans avertissent que le jihad ne s’arrêtera pas.

Hollande dit sans le dire que Sarkozy est un « sale mec ». Guéant dit, sans le dire, que la France ferme ses portes, échéance électorale oblige. 32 922 étrangers expulsés en 2012. Pardon, 32 922 étrangers sujets à des « mesures d’éloignement », dixit Guéant. C’est 5 000 de plus que l’objectif fixé, et 2 000 de moins que l’objectif à venir. Le pouvoir stigmatise pour cacher la crise.

La banquise fond.

En Inde, des policiers pourris instaurent, sur les îles Andaman peuplées de tribus primitives, le système « danse contre nourriture », avec option zoo humain.

Au Liban, il n’y a pas de femmes au gouvernement.

La rencontre israélo-palestinienne d’Amman n’accouche même pas d’une souris. En Égypte, twitter une souris en burqa est risqué.

Selon Amnesty International, le recours à la violence en 2011 pour réprimer la contestation dans les pays arabes risque de rester de mise en 2012.

Poutine continue, creuse la veine de l’humour noir et promet que s’il est réélu président, des « mécanismes réels de contrôle des activités des autorités par la société civile seront créés ».

En raison des incertitudes liées à la prolifération nucléaire et au changement climatique, la grande aiguille de la Pendule de l’apocalypse a été avancée d’une minute.

Dans ce contexte, il devient important de se souvenir des belles choses.

Et au chapitre des belles choses, outre le départ de Berlusconi, il y a Pif Gadget.
Pif Gadget, hebdomadaire des petits Français de 1969 à 1993. Pif Gadget qui, outre les aventures dessinées de Pif le chien, offrait avec chaque numéro un gadget : l’hélicopif, le kaléidoscope à fabriquer soi-même, les pois sauteurs du Mexique, la poule qui fait des œufs carrés...
En 1975, rappelait l’AFP cette semaine, dans le numéro 347 de Pif, le gadget était une brindille d’épicéa. Une brindille dont Pif Gadget assurait qu’une fois plantée, elle se transformerait en un grand sapin.
En 1975, Joël Fauré avait 13 ans et était un lecteur assidu de Pif Gadget. Sa brindille, il l’a plantée.
Aujourd’hui, sa brindille est un magnifique épicéa de 12 mètres.
Nostalgique des années Pif, Joël a décidé de partir à la recherche des autres épicéas « pifesques ». En 1975, 360 000 brindilles avaient été distribuées.
Il en a retrouvé 120. 120 arbres et autant d’histoires de gamins devenus hommes et femmes dont aucun n’a oublié la brindille.
120 brindilles, 120 projets de gosses devenus de grands arbres.