Rechercher
Rechercher

Liban

Le Liban et le M-O face à la difficile question de l’égalité homme-femme

À l’occasion du lancement du rapport de la Banque mondiale, « Opening doors : gender equality and development in the Middle East and North Africa », le Carnegie Middle East Center de Beyrouth et le comité directionnel de la Banque mondiale à Washington ont tenu une vidéoconférence pour discuter de la place de la femme dans les sociétés des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.


De l’Algérie à l’Irak en passant par la Syrie, les pays qui composent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont réalisé des progrès considérables en matière d’égalité des sexes. Objectif : réduire le fossé qui sépare les hommes des femmes dans les domaines politique, économique et professionnel. Une évolution bénéfique, entamée il y a une vingtaine d’années, mais qui doit toujours affronter des barrières récurrentes. « Si les aspirations des femmes changent, elles doivent encore faire face à des lois favorables aux hommes, à des opportunités restreintes dans le domaine professionnel », explique Tara Vishwanath, économiste à la division de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

Prendre au sérieux la question de l’égalité
Ces obstacles récurrents n’épargnent pas le Liban. Malgré ses bons résultats dans le domaine professionnel, avec seulement 23 % de jeunes femmes au chômage contre plus de 40 % en Jordanie et en Égypte, selon des statistiques de la Household Surveys, le pays peine à franchir un palier en politique. « Il y a quatre indicateurs essentiels concernant la situation de la femme au Liban, précise Lina Abou Habib, membre de l’Association pour les femmes dans le développement, depuis 2004 : la réforme du code de la nationalité, la question de la proposition de loi contre les violences conjugales, la réforme des quotas et la modification du code de l’état civil ». Des « piliers » auxquels l’État se montre réticent à l’idée d’y apporter une réponse favorable : « Tous les gouvernements sont cohérents sur ce point, ils s’y opposent totalement, toutes tendances confondues. Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’a jamais vraiment pris au sérieux la question de l’égalité », poursuit-elle.


En cause, notamment, les ingérences des dignitaires religieux dans le domaine législatif, selon Lina Abou Habib. « On a vu leurs positions sur les questions de la femme, relève-t-elle. Si l’on continue à s’appuyer sur eux comme référence, ce n’est pas comme cela que l’on va avancer », souligne celle qui fut également la fondatrice, en 2001, de la Campagne pour le droit à la nationalité de la femme arabe.
Une multitude de défis, ciment d’une mobilisation qui s’amplifie. Les manifestations se font plus nombreuses et les mentalités changent. « Aujourd’hui, conclut Lina Abou Habib, la plus grande avancée est qu’il y a un mouvement qui devient consistant. Les droits de la femme sont devenus une question d’ordre public. »

 

Pour mémoire

Participation des femmes à la vie politique : le Liban à la traîne

 

Women in Front, une ONG qui milite pour une forte présence des femmes au parlement libanais

 

Coup d’envoi d’un projet médiatique pour soutenir la candidature des femmes aux législatives
À l’occasion du lancement du rapport de la Banque mondiale, « Opening doors : gender equality and development in the Middle East and North Africa », le Carnegie Middle East Center de Beyrouth et le comité directionnel de la Banque mondiale à Washington ont tenu une vidéoconférence pour discuter de la place de la femme dans les sociétés des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut