Rechercher
Rechercher

Liban - Liban

Loi électorale : la bataille s’engage autour de l’article 2 de la proposition du Rassemblement orthodoxe

Le député Robert Ghanem a donné lecture du rapport des travaux de la sous-commission ad hoc à l’ouverture de la réunion des commissions conjointes, en présence des ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Information. Photo Nasser Trabulsi

À peine les réunions des commissions conjointes entamées hier, que la proposition du Rassemblement orthodoxe (la première à l’ordre du jour) a réintégré en force le débat sur la nouvelle loi électorale lors de la séance matinale, avant que le vote sur le premier article de la proposition n’intervienne en début de soirée. Cet article porte uniquement sur le nombre de sièges parlementaires, qu’il prévoit d’augmenter à 134 (les sièges additionnels étant trois sièges pour les communautés sunnite, chiite et druze ; un siège aux grecs-catholiques et deux sièges aux syriaques).


En dépit du vote de cette disposition par tous les blocs parlementaires, l’examen de l’article 2, qui prévoit notamment l’élection par chaque communauté de ses députés, s’est heurté à l’opposition des députés du Parti socialiste progressiste, et surtout du bloc du Futur, amenant le président de la Chambre à ajourner le vote jusqu’à aujourd’hui. Au sortir de la réunion, le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora a déclaré que « le bloc du Futur boycottera la prochaine séance (d’aujourd’hui) si le deuxième article devait être soumis au vote des commissions conjointes ».

 

(Lire aussi : Women in Front, une ONG qui milite pour une forte présence des femmes au parlement libanais)


Interrogé par L’Orient-Le Jour, le député du bloc du Changement et de la Réforme Alain Aoun a estimé que le fait de voter pour le premier article et de refuser de procéder au vote du texte restant « est une hérésie constitutionnelle, puisque l’article, indépendamment de son contenu, est indissociable du corps de la loi proposée ». De son côté, le député Nabil de Freige a précisé à L’OLJ que le premier article voté « est commun à toutes les propositions de loi déjà avancées ». C’est sur la base de cette logique que le bloc du Futur aurait souhaité procéder hier au vote des articles non controversés ou à caractère technique, et d’examiner ultérieurement l’article 2 « parallèlement à l’examen de ses équivalents au niveau des autres propositions ». C’est le refus du 8 Mars de débattre des clauses autres que celles qui sont sujettes à polémique, « et donc insolvables sans concertation préalable des leaders des blocs parlementaires », qui aurait conduit le président de la Chambre à ajourner le débat.

D’ailleurs, la polémique entourant l’article 2 de la proposition orthodoxe n’a pas manqué de refaire surface hier lors de la séance matinale.

C’est l’enjeu d’empêcher une éventuelle « violation de la Constitution » qui aurait amené le bloc du Futur à rompre son boycottage des activités du gouvernement.


Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la séance matinale, le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, a présenté la participation de son bloc comme une « exception au boycottage des activités ministérielles », une exception qui se serait imposée d’elle-même face au risque que porterait le possible vote de la proposition dite orthodoxe. Celle-ci « aboutit à l’éclatement du pays, le renforcement des clivages et la conversion progressive de la patrie en groupes confessionnels qui aggraveraient la situation déjà tendue au Liban ». Il l’a assimilée à « une solution qui créera en réalité plusieurs problèmes ».


La virulence du débat matinal – que certains parlementaires ont cherché à atténuer en évoquant à la presse « des discussions, et non des polémiques » – aura préludé à l’impasse en soirée. Le député Ibrahim Kanaan avait déjà affirmé aux journalistes que son bloc ne laissera « aucun compromis, aucune entrave, ni même la mort » empêcher l’adoption de la proposition du Rassemblement orthodoxe, qui garantit « la parité effective ».
Les Forces libanaises ne se sont pas prononcées lors de la séance matinale, tandis que le député Kataëb Samy Gemayel a déclaré que la proposition orthodoxe « est une option débattue ». « Mais en vue d’assurer une juste représentation, nous devons travailler à l’élaboration de formules communes (...) », a-t-il souligné. Un appel interprété par des députés du 14 Mars comme une volonté d’éviter toute impasse. Un autre élément qui serait révélateur, le silence des députés berrystes.

 

Repères

Loi électorale : petit guide à l’usage de l’électeur libanais perplexe

 

Dossier

Les électeurs libanais ont la parole

 

À peine les réunions des commissions conjointes entamées hier, que la proposition du Rassemblement orthodoxe (la première à l’ordre du jour) a réintégré en force le débat sur la nouvelle loi électorale lors de la séance matinale, avant que le vote sur le premier article de la proposition n’intervienne en début de soirée. Cet article porte uniquement sur le nombre de...

commentaires (7)

Super ce "jour noir", mais noir pour QUI ? si je donne La réponse je fais une rime avec un nom bien connu des législateurs. Un indice, il tweete !

Jaber Kamel

06 h 31, le 19 février 2013

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Super ce "jour noir", mais noir pour QUI ? si je donne La réponse je fais une rime avec un nom bien connu des législateurs. Un indice, il tweete !

    Jaber Kamel

    06 h 31, le 19 février 2013

  • Ce projet est donc approuvé...waw...c'est chaud...mais puisqu'il l'est,essayons d'en tirer le meilleur parti...à savoir ,pas de proportionnelle,pas d'amendement....que chaque communauté vote alors strictement pour ses propres représentants...ou alors l'inverse,comme je l'ai proposé...que chaque communauté vote strictement pour les représentants des autres...je vous assure que ce n'est pas si con que çà...un peu compliqué,mais pas si con...on ne mitige pas...on fait du pur et dur!

    GEDEON Christian

    06 h 24, le 19 février 2013

  • On dirait une mafia qui augmente le nombre ses membres....pauvre pays....et si on divisait par deux le nombre des députés de chaque communauté? Le pays se portera mieux non?

    CBG

    06 h 06, le 19 février 2013

  • On réclame des réformes plus justes, celles où toutes communautés se verraient en phase avec leurs choix, et voilà t'il que quand on présente un tel projet il y a une levée de boucliers !! on comprend que les touts puissants du Liban du passé , basés sur l'argent et la corruption n'en auront plus assez pour leur argent, parce que la vertu doit reprendre place chez nous. Et l'indépendance vis à vis des anciens aliiés.Une réforme de ce genre nous rendrait notre fierté, même si quelque part il y a comme un pas vers une plus grande "délimitation" communautaire.Il faut savoir prendre des risques dans la vie, on est pas à l'abri d'un succès.

    Jaber Kamel

    05 h 43, le 19 février 2013

  • Le projet Ferzli, dit Orthodoxe, est-il vraiment le choix du CPL OU... on s'y accroche pour provoquer l'impasse et rester au pouvoir comme gouvernement de TASRIF IL A3MAL ? Les virements et revirements, durant les négociations, soutiennent la seconde alternative... De toure façon, l'avis est que ce gouvernement, qui existe sans exister, doit rester jusqu'à la fin de la crise syrienne... avis partagé par les Occidentaux et bien d'autres.

    SAKR LEBNAN

    02 h 25, le 19 février 2013

  • « OUMMA LIBNANIAH WAHIDA, ZATA RISALAH KHALIDA » N’est’ es pas un certain Michel, en bon petit orthodoxe, qui a pondu cela un jour ??? Ne pourrait ‘il pas se matérialiser a la prochaine réunion des commissions conjointes, pour illuminer nos conjoints, et trancher sur cette situation très peu orthodoxe? Il faut croire au miracle. Le libanais na plus rien à perdre finalement. Antoune Saad

    Saad Antoune

    02 h 21, le 19 février 2013

  • Un projet de loi électorale subversif, qui désintègre le Liban! Tout un Parlement n'arrive pas à en sortir, parce qu'un général aventurier l'a saisi y trouvant le meilleur tremplin pour son populisme et sa démagogie et ses adversaires s'y sont vus coincés et alors ont suivi ! Franchement une classe politique à donner le cauchemar !

    Halim Abou Chacra

    20 h 37, le 18 février 2013

Retour en haut