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Liban - Polémique

Bou Faour critique Mansour et dénonce les « accusations erronées » de l’ambassadeur Ali

« J’aurais souhaité que mon collègue, le ministre Mansour, n’endosse pas le contenu de la lettre de l’ambassadeur syrien, d’autant que ce contenu est incorrect », a affirmé le ministre des Affaires sociales Waël Bou Faour.

Le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, lors de la conférence de presse qu’il a tenue pour répondre au « contenu incorrect » de la lettre adressée par l’ambassadeur syrien au ministère des Affaires étrangères sur l’assistance « tronquée » fournie aux réfugiés syriens. Photo Dalati et Nohra

Le ministre PSP des Affaires sociales Waël Bou Faour a tenu une conférence de presse entièrement consacrée à commenter la lettre transmise par l’ambassadeur syrien Ali Abdel Karim Ali, au ministère des Affaires étrangères, en date du 5 décembre et les critiques que le responsable joumblattiste a voulu formuler.
« J’aurais préféré ne pas tenir cette conférence et canaliser plutôt mon énergie pour l’assistance aux réfugiés syriens, mais il est des actes face auxquels notre mutisme serait attentatoire à notre dignité », a commencé par affirmer le ministre Bou Faour, avant de rappeler la teneur de la lettre en question, par laquelle l’ambassade « transmet les plaintes exprimées par plusieurs Syriens ayant fui le terrorisme des groupes armés mécréants ». « Parmi ces plaintes, la lettre syrienne parle » de certains groupes salafistes fanatiques, de mèche avec des parties libanaises ou étrangères, qui font pratique le chantage sur des citoyens syriens démunis, auxquels ils demandent d’afficher une hostilité à l’égard du régime syrien, en contrepartie de l’obtention de l’aide humanitaire du Haut Comité des réfugiés (UNHCR), ajoute la lettre de l’ambassade. « Certains partis et courants libanais tentent de profiter de la situation de ces Syriens, et le Haut Comité des réfugiés est une entité relevant de ces courants, ils peuvent faire usage en fonction de leur agenda », toujours selon la lettre. « Tout en appréciant les efforts de l’État libanais en faveur de ses frères, l’ambassade demande au ministère des AE de prendre les mesures nécessaires pour traiter avec les ressortissants syriens d’un point de vue strictement humanitaire, loin des bazars politiques », conclut la lettre, dont a donné lecture le ministre Bou Faour, avant de dénoncer la démarche « inacceptable » de l’ambassadeur Ali, sachant que la lettre lui a été communiquée par le ministère syrien des Affaires étrangères.

La réponse de Bou Faour
« J’aurais souhaité que mon collègue, le ministre Mansour, n’endosse pas le contenu de la lettre de l’ambassadeur syrien, d’autant que ce contenu est incorrect », a affirmé le ministre du Parti socialiste progressiste, rappelant que « la plus grande partie des personnes qui cherchent un abri au Liban fuient la criminalité du régime syrien, et non celle des groupes désignés comme groupes armés mécréants ».
Précisant ensuite que « la lettre porte une accusation contre le Haut Comité pour les réfugiés et subsidiairement contre le ministère des Affaires sociales », M. Bou Faour a répondu que son ministère a été « clairement chargé par le gouvernement d’établir un plan de secours, c’est-à-dire exclusivement humanitaire, que compléterait le travail des ministères de la Santé, de l’Éducation et du Haut Comité de secours ». « Le plan du ministère des Affaires sociales a été avalisé par la commission ministérielle chargée du dossier des réfugiés, qui l’a soumis à l’examen des États donateurs », a-t-il encore rappelé. Certes, le ministère des Affaires sociales a été également chargé de la coordination interministérielle, mais « il n’a pas la compétence de distribuer une couverture ni une denrée alimentaire à aucun réfugié », a insisté M. Bou Faour, précisant que seules les organisations d’aide humanitaire, comme le HCR, prennent en charge la distribution de cette aide. Il a rappelé enfin la mise au point d’un plan social, économique et sécuritaire, servant à gérer le flot grandissant de réfugiés au Liban, parmi lesquels un nombre non négligeable de Palestiniens.
Notons sur ce point que les camps de Beddawi et de Nahr el-Bared abritent 474 familles ayant fui le camp de Yarmouk en Syrie, selon un communiqué des organisations en charge dans les deux camps.

La source d’informations de Ali
Après avoir rappelé le mécanisme de l’assistance aux réfugiés, le ministre des Affaires sociales a longuement insisté sur le fait que « cette assistance inclut tous ceux qui en ont besoin, loin de toute considération politique. C’est d’ailleurs ce dont nous avons convenu en Conseil des ministres ».
M. Bou Faour a voulu ensuite jeter de l’ombre sur les sources auprès desquelles le diplomate syrien a puisé ses informations, signalant que « l’ambassadeur sait très bien qui lui a transmis les informations sur lesquelles il se base ». « Il sait très bien que son informateur est une source intéressée qui l’a déjà visité deux fois au cours du mois dernier », a-t-il ajouté, mettant ironiquement l’accent sur « la bienveillance, particulièrement significatrice, exprimée dans la lettre à l’égard du Haut Comité de secours (NDLR : affilié au gouvernement) ».
Sur le terrain, les incidents sécuritaires aux frontières n’ont pas manqué. Deux citoyens libanais, habitant respectivement les villages de Ersal (Békaa-Est) et de Qaa, ont été arrêtés par un barrage des Forces de sécurité intérieure alors qu’ils tentaient de traverser la frontière vers la Syrie, selon le correspondant de l’Agence nationale d’information. En outre, l’agence d’information syrienne SANA a rapporté « la mise en échec d’une tentative d’infiltration d’éléments armés du Liban vers la Syrie, à travers le couloir de Jousseh ».
Enfin, trois des cinq Syriens kidnappés lundi dans la Békaa par des hommes armés non identifiés ont été relâchés mardi.
Le ministre PSP des Affaires sociales Waël Bou Faour a tenu une conférence de presse entièrement consacrée à commenter la lettre transmise par l’ambassadeur syrien Ali Abdel Karim Ali, au ministère des Affaires étrangères, en date du 5 décembre et les critiques que le responsable joumblattiste a voulu formuler.« J’aurais préféré ne pas tenir cette conférence et...

commentaires (3)

Que Reste-t-il encore Faire dans cette MARELLE ministérielle !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 21, le 27 décembre 2012

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Commentaires (3)

  • Que Reste-t-il encore Faire dans cette MARELLE ministérielle !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 21, le 27 décembre 2012

  • Silence, Rectifications et vérités : obligent !

    SAKR LEBNAN

    11 h 01, le 27 décembre 2012

  • Réfugiés syriens un lourd dossier qui doit bien être traité pour que le pays ne tombe pas de nouveau dans le piège de la guerre civile . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 32, le 27 décembre 2012

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