Le général Michel Aoun a reçu hier le chef du parti Tawhid, Wi’am Wahhab, qui a affirmé, au terme de l’entretien, « qu’il est impossible que les prochaines législatives se déroulent selon la loi de 1960, même s’il faut pour cela reporter les élections ». M. Wahhab a souhaité que les nominations administratives ne se déroulent pas « de la même manière qu’ont été faites les nominations diplomatiques, dont le partage confessionnel n’était pas bon ». Pour ce qui est de la démission du gouvernement, il a affirmé que « tout changement ne pourra se faire qu’à travers le Liban, et non pas par le biais de la France et de l’Arabie saoudite ». M. Wahhab a enfin salué les positions du député Walid Joumblatt, « qui ont constitué une soupape de sécurité pour le cabinet actuel et la situation du pays en général ». Il a finalement affirmé que « la Syrie ne tombera pas, car l’axe Pékin-Moscou-Téhéran-Bagdad-Beyrouth ne le permettra pas ». Le député du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Alain Aoun, a lui aussi estimé que « la possibilité d’un changement de l’exécutif est tombée à l’eau, quand l’opposition a décidé de boycotter les institutions et le dialogue, pour s’occuper de calculs politiques ».
De son côté, le député Nawaf Mousssaoui a affirmé hier que « l’opposition tente de paralyser les institutions de l’État pour entraver le déroulement des prochaines législatives », soutenant la nécessité d’adopter une nouvelle loi électorale. Le député, qui se prononçait lors d’une cérémonie organisée par le Hezbollah à Qana-Sud, a félicité le gouvernement pour les nominations diplomatiques, l’appelant à plus de productivité « par la formation d’un comité de gestion du secteur pétrolier, pour que le Liban devienne l’attraction des compagnies pétrolières ». Et d’ajouter : « Nous avons versé notre sang pour récupérer au Liban chaque grain de sable et le gouvernement de l’opposition a offert à l’Israélien l’opportunité de disposer de 850 kilomètres carrés qui regorgent de pétrole et de gaz naturel ». « La polémique avec le camp adverse est vaine », a conclu M. Moussaoui qui a précisé que « la Résistance profitera de toute chance pour renforcer son arsenal et ses capacités, en vue de préparer la société libanaise à faire face à une éventuelle agression israélienne ».
Dans le même courant d’idées, le député Kassem Hachem (Hezbollah) a accusé le 14 Mars d’« exacerber les tensions internes par son discours ». Au terme d’une tournée à Hasbaya, il a estimé « que la redynamisation de l’action gouvernementale par les nominations diplomatiques a constitué une réponse adéquate à la politique de blocage et de paralysie adoptée par l’opposition ». Le député Mohammad Yaghi (Hezbollah) a accusé le 14 Mars d’« exploiter un incident sécuritaire pour s’attaquer au parti de Dieu ». « Nous ne vous pardonnerons jamais car vous complotez contre la liberté du peuple et du pays. Nous connaissons les références pour lesquelles vous travaillez et ceux qui vous assuraient une couverture hier désapprouvent vos positions aujourd’hui », a-t-il dit. M. Yaghi a assuré que « le Hezbollah ne laissera pas tomber les armes avant la libération des terres, de l’homme et des lieux saints ». C’est aussi ce qu’a précisé le président du comité exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, qui a dit que « l’ennemi israélien est dans le pétrin, puisque toutes les manœuvres qu’il a entreprises n’ont pas suffi à le rassurer pour tout combat futur avec le Hezb ».
Enfin, le secrétaire général du Courant assaadiste, Maan Assaad, a considéré que « l’insistance du 14 Mars à refuser le dialogue et à recourir à la rue révèle son incapacité. » « Rien ne peut se substituer au dialogue à part les conflits, les divisions et l’effondrement des institutions », a-t-il dit.
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Impasse totale ; on se dirige vers un Liban exangue, immobile et ingouvernable, l'éclairage de Philippe Abi-Akl
Mais elle a appris chez ces mêmes "8 Malsains"-là l'Art de "Comploter", yâ hassértéhhh !
06 h 32, le 06 novembre 2012