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Liban - Loisirs

Les « sacrées » vendanges de la Békaa

Dans la plus pure tradition vigneronne, un festival a célébré le début des vendanges au domaine du Clos St-Thomas. Ici, on y a appris la culture de la vigne... et de la fête !

Au petit matin on se réveille difficilement dans le camping installé pour le week-end dans le jardin du domaine Clos St-Thomas.  Photo Léa Johanna

5h30, Eva sort la tête de sa tente. « J’aurais dû danser moins de dakbé », soupire la jeune femme. Comme ses voisins de camping, elle s’est couchée à 3h du matin, après un grand dîner bien arrosé. Dans son restaurant à Amsterdam, Eva sert le vin du Clos St-Thomas. Alors cette année, elle a décidé de participer au traditionnel festival du vin et de la vigne. Il a été organisé dans la propriété du domaine afin de célébrer le début des vendanges. L’événement a réuni une centaine d’amateurs de ces bouteilles produites à quelques kilomètres de Zahlé.


Oubliés les éclats de rire de la veille et les longues conversations sur les mérites de la syrah comparés à ceux du cépage cabernet-sauvignon. La nuit a été trop courte et le bol de


sahlab, censé apporter l’énergie pour affronter la cueillette du raisin, se déguste en silence. Il est vite rompu par une sonnerie de cloches. Celles de la minuscule chapelle creusée à même la roche, à quelques mètres de la maison. Le soleil se lève et devant l’autel dédié à saint Thomas, protecteur du Clos, le prêtre bénit les vendanges et le millésime à venir. Comme devait le faire il y a quelques milliers d’années, pas très loin d’ici, à Baalbeck, dans le temple dédié à Bacchus, le dieu du vin. Au lieu de chanter, certains en profitent pour essayer de finir discrètement leur nuit.

Apprendre la culture du vin
Nathalie Touma, la fille du propriétaire, est déjà sur place et montre la technique pour ne pas oublier une seule grappe sur les pieds de vigne. « Avec ce festival nous voulons rapprocher les gens de la terre où est produit ce qu’ils aiment boire », explique-t-elle. Dans les rangs, passé l’excitation du début, on commence à soupirer. « C’est beaucoup plus dur que je ne pensais. J’ai déjà mal au dos », souffle Eva courbée sur la vigne. La brume du matin s’est dissipée et le soleil commence à taper. Les plus paresseux se sont déjà éclipsés pour retourner dormir dans leur tente quand Jo-Assad Touma, l’œnologue et fils de la maison, sonne la fin de la récolte. « Chaque jour, à 11h30 nous nous arrêtons, car la température devient trop chaude pour la cueillette. C’est mauvais pour les raisins », explique-t-il. Avec lui, les vendangeurs du dimanche s’enfoncent sous la roche, dans la cave, pour apprendre les différentes étapes de la vinification. « Les raisins ramassés le matin doivent être immédiatement broyés et mis dans un réservoir métallique, sinon ils s’oxydent », révèle Jo-Assad Touma. Après ce passage dans la citerne, les futures meilleures bouteilles iront vieillir dans les tonneaux en bois de chêne pour plusieurs mois. « Cette année, nous comptons produire 4 500 bouteilles », raconte Nathalie. À la fin de la préparation, autour du petit déjeuner traditionnel rythmé par les chansons de Feirouz, Jo-Assad est confiant. « C’est difficile de se prononcer dès maintenant, car les vendanges vont encore durer, mais a priori ce sera une bonne année », sourit-il en sirotant le jus de raisin du matin.

 

Pour mémoire

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5h30, Eva sort la tête de sa tente. « J’aurais dû danser moins de dakbé », soupire la jeune femme. Comme ses voisins de camping, elle s’est couchée à 3h du matin, après un grand dîner bien arrosé. Dans son restaurant à Amsterdam, Eva sert le vin du Clos St-Thomas. Alors cette année, elle a décidé de participer au traditionnel festival du vin et de la vigne. Il a été...

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