Dans son article hebdomadaire paru aujourd’hui dans la revue du Parti socialiste progressiste al-Anba’, le leader du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, s’est attardé sur la mise en œuvre concrète du message du pape Benoît XVI. « Sa visite a confirmé le rôle pionnier que le Liban a rempli en faveur du pluralisme et de la diversité, dans un environnement régional qui ne reconnaissait que l’unilatéralité et l’abolition de l’autre », a-t-il souligné. Mais après le déclenchement des « révolutions arabes, la responsabilité des Libanais a doublé ». « Ils doivent désormais prendre à leur compte l’Exhortation apostolique, en s’efforçant de dissiper concrètement les craintes de nombreuses tranches de Libanais, notamment les chrétiens, et de se libérer progressivement du complexe de peur et de la conception erronée des minorités », a ajouté Walid Joumblatt.
Il a d’autre part appelé « les musulmans au Liban à adopter l’Exhortation apostolique et à s’attacher à la diversité libanaise (...) qui a toujours été l’un des principaux traits du pays (...) et dont la protection est d’ailleurs en grande partie dans l’intérêt des musulmans ».
Des propositions à l’attention des chrétiens
Pour le leader druze, « le meilleur moyen de traduire les messages adressés par le pape est de s’attacher à l’accord de Taëf, ayant confirmé la parité et le partage ; de se solidariser autour de l’État, et non contre lui, afin d’en faire une entité unie et forte, à l’opposé des mini-États dispersés; de fournir des efforts économiques sérieux qui génèrent des opportunités de travail et renforcent ainsi chez les jeunes le sentiment d’appartenance et d’attache à leur terre, en dépit de toutes les difficultés ». Autrement dit, « l’édification de l’État renouvelle l’espoir du retour des élites et des investisseurs », a-t-il souligné.
Toutefois, Walid Joumblatt a veillé, dans ce contexte, à mettre en garde contre l’affaire « à la fois ancienne et nouvelle, de la vente des terrains, et qui pourrait porter un coup aux fondements du vivre ensemble ». « C’est pourquoi il serait peut-être utile pour l’Église de regrouper les chrétiens aisés pour qu’ils contribuent à un fonds commun visant à limiter le phénomène de vente des terrains. » Le chef du Parti socialiste progressiste a également appelé les musulmans à « ne pas chercher à profiter du départ des chrétiens dans l’achat de terrains ». Il a également jugé « utile de réexaminer les compétences du chef de l’État en vue de les élargir, sans pour autant toucher à l’essence même de Taëf ».
Ces appels de Walid Joumblatt font ainsi écho « aux propos nobles et progressistes prononcés par le pape ». « Rater la chance importante présentée par la visite du pape et gaspiller l’opportunité de reconstruire (...) nous ramènera au clivage traditionnel entre 8 et 14 Mars », a-t-il encore affirmé, insistant sur le fait que le discours du pape « transcende toutes les dissidences et trace une feuille de route claire pour l’avenir, liée d’abord au maintien de la présence chrétienne en Orient et au Liban ».
Sur les déclarations de Jaafari
Par ailleurs, le chef du PSP a critiqué les déclarations récentes du commandant en chef des gardiens de la révolution iranienne, le général Mohammad Ali Jaafari, qui avait admis dimanche l’existence de membres de la Force al-Qods (aile extérieure des gardiens de la révolution) au Liban et en Syrie, dont le but ne serait pas militaire mais viserait à fournir à ces deux pays « des conseils et des avis, en les faisant bénéficier de notre expérience ». Pour Walid Joumblatt, ces déclarations « suscitent plus d’une interrogation, et adviennent comme si les deux peuples libanais et syrien avaient besoin de leçons et de conseils de résistance et de dignité ». Or, « le peuple libanais s’est tout entier battu pour la libération, et pour la souveraineté et l’indépendance, avant l’arrivée des renforts iraniens. Pour mémoire, nous commémorons aujourd’hui le lancement du Front de résistance nationale libanaise, qui avait jeté les premières bases de l’affrontement contre l’occupation israélienne », a-t-il rappelé. De même, « le peuple syrien fait chaque jour preuve d’héroïsme dans sa lutte pour la liberté et la dignité, et il n’a nullement besoin de leçons, d’autant que son histoire est plus qu’honorable dans la lutte contre l’occupation ».
En outre, Walid Joumblatt a estimé que « de pareilles déclarations sont une preuve d’une convergence d’intérêts entre acteurs régionaux et internationaux contre le peuple syrien non armé. Ces déclarations nourrissent quelque part les divisions communautaires, qui sont la ligne rouge de toutes les révolutions arabes. Cela pourrait être justement l’enjeu de ces déclarations, qui mettent en danger l’unité des peuples arabes et islamiques (...) et visent à nous entraîner dans un engrenage qui ne profite qu’à certains cercles occidentaux ». Et de se demander en conclusion : « Les intérêts iraniens rejoindraient-ils ainsi les intérêts de ces cercles occidentaux ? »
Il a d’autre part appelé « les musulmans au Liban à adopter l’Exhortation apostolique et à s’attacher à la diversité libanaise (...) qui a toujours été l’un des principaux traits du pays (...) et dont la protection est d’ailleurs en grande partie dans l’intérêt des musulmans ».
Des propositions à l’attention des chrétiens
Pour le leader druze, « le meilleur moyen de traduire les messages adressés par le pape est de s’attacher à l’accord de Taëf, ayant confirmé la parité et le partage ; de se solidariser autour de l’État, et non contre lui, afin d’en faire une entité unie et forte, à l’opposé des mini-États dispersés; de fournir des efforts économiques sérieux qui génèrent des opportunités de travail et renforcent ainsi chez les jeunes le sentiment d’appartenance et d’attache à leur terre, en dépit de toutes les difficultés ». Autrement dit, « l’édification de l’État renouvelle l’espoir du retour des élites et des investisseurs », a-t-il souligné.
Toutefois, Walid Joumblatt a veillé, dans ce contexte, à mettre en garde contre l’affaire « à la fois ancienne et nouvelle, de la vente des terrains, et qui pourrait porter un coup aux fondements du vivre ensemble ». « C’est pourquoi il serait peut-être utile pour l’Église de regrouper les chrétiens aisés pour qu’ils contribuent à un fonds commun visant à limiter le phénomène de vente des terrains. » Le chef du Parti socialiste progressiste a également appelé les musulmans à « ne pas chercher à profiter du départ des chrétiens dans l’achat de terrains ». Il a également jugé « utile de réexaminer les compétences du chef de l’État en vue de les élargir, sans pour autant toucher à l’essence même de Taëf ».
Ces appels de Walid Joumblatt font ainsi écho « aux propos nobles et progressistes prononcés par le pape ». « Rater la chance importante présentée par la visite du pape et gaspiller l’opportunité de reconstruire (...) nous ramènera au clivage traditionnel entre 8 et 14 Mars », a-t-il encore affirmé, insistant sur le fait que le discours du pape « transcende toutes les dissidences et trace une feuille de route claire pour l’avenir, liée d’abord au maintien de la présence chrétienne en Orient et au Liban ».
Sur les déclarations de Jaafari
Par ailleurs, le chef du PSP a critiqué les déclarations récentes du commandant en chef des gardiens de la révolution iranienne, le général Mohammad Ali Jaafari, qui avait admis dimanche l’existence de membres de la Force al-Qods (aile extérieure des gardiens de la révolution) au Liban et en Syrie, dont le but ne serait pas militaire mais viserait à fournir à ces deux pays « des conseils et des avis, en les faisant bénéficier de notre expérience ». Pour Walid Joumblatt, ces déclarations « suscitent plus d’une interrogation, et adviennent comme si les deux peuples libanais et syrien avaient besoin de leçons et de conseils de résistance et de dignité ». Or, « le peuple libanais s’est tout entier battu pour la libération, et pour la souveraineté et l’indépendance, avant l’arrivée des renforts iraniens. Pour mémoire, nous commémorons aujourd’hui le lancement du Front de résistance nationale libanaise, qui avait jeté les premières bases de l’affrontement contre l’occupation israélienne », a-t-il rappelé. De même, « le peuple syrien fait chaque jour preuve d’héroïsme dans sa lutte pour la liberté et la dignité, et il n’a nullement besoin de leçons, d’autant que son histoire est plus qu’honorable dans la lutte contre l’occupation ».
En outre, Walid Joumblatt a estimé que « de pareilles déclarations sont une preuve d’une convergence d’intérêts entre acteurs régionaux et internationaux contre le peuple syrien non armé. Ces déclarations nourrissent quelque part les divisions communautaires, qui sont la ligne rouge de toutes les révolutions arabes. Cela pourrait être justement l’enjeu de ces déclarations, qui mettent en danger l’unité des peuples arabes et islamiques (...) et visent à nous entraîner dans un engrenage qui ne profite qu’à certains cercles occidentaux ». Et de se demander en conclusion : « Les intérêts iraniens rejoindraient-ils ainsi les intérêts de ces cercles occidentaux ? »
Dans son article hebdomadaire paru aujourd’hui dans la revue du Parti socialiste progressiste al-Anba’, le leader du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, s’est attardé sur la mise en œuvre concrète du message du pape Benoît XVI. « Sa visite a confirmé le rôle pionnier que le Liban a rempli en faveur du pluralisme et de la diversité, dans un environnement régional...
Incroyable !
12 h 01, le 18 septembre 2012