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Liban - Justice

Tentatives d’assassinat de Harb et Geagea : « Le gouvernement entrave l’enquête et le Hezbollah couvre les suspects », accuse l’opposition

Le parti chiite dénonce les « accusations mensongères qui anticipent les résultats de l’investigation ».

Boutros Harb.

Le Hezbollah a démenti hier toute implication dans l’attentat déjoué contre le député Boutros Harb, alors que ce dernier l’avait accusé d’entraver l’enquête, en empêchant l’un de ses cadres de subir un interrogatoire. Le parti chiite a publié un communiqué pour répondre aux déclarations du député du 14 Mars. « En dépit de notre politique qui consiste à ne pas commenter les fausses accusations de plus en plus nombreuses dirigées contre nous, nous tenons à démentir absolument tout lien du Hezbollah, ou de l’un de ses cadres ou de ses membres, dans l’incident qualifié de tentative d’attentat dirigée contre le député Boutros Harb. » Cette réponse survient apès « l’insistance de ce dernier à adresser des accusations arbitraires, dont il est d’ailleurs coutumier, sans preuve à l’appui, et en anticipant de surcroît les résultats de l’enquête ». Le Hezbollah a appelé à « cesser la vile exploitation politique d’allégations mensongères auxquelles d’aucuns nous ont habitués, surtout au cours des dernières années ».

Harb : Le Hezbollah couvre les suspects
De son côté, le député Harb n’a pas manqué de rétorquer au communiqué du Hezbollah, dont il s’est étonné du contenu. « Cette réponse n’est pas à la hauteur d’un crime aussi grave que la tentative de mon assassinat », a-t-il affirmé, faisant remarquer qu’il « n’a point imputé au Hezbollah l’attentat déjoué ». Il a néanmoins réitéré son appel au parti chiite de « lever toute couverture politique à la personne suspectée d’avoir été sur le lieu du crime et de cesser de mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs ».
Rappelons que selon le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, des informations de l’enquête auraient filtré selon lesquelles un document a été trouvé dans l’ascenseur de l’immeuble à la rue Badaro, où est situé le bureau du député Harb, lieu de l’attentat déjoué il y a un mois. Il s’agirait d’un papier similaire à ceux des formalités d’importation de voitures au Liban. Le numéro de la plaque d’immatriculation inscrit sur ce document a permis de retracer l’adresse de son propriétaire : un citoyen du nom de Mohammad Harb habitant Nabatiyeh, au Liban-Sud, et qui serait un cadre du Hezbollah. Contacté par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure au Liban-Sud voulant le notifier de l’obligation de se présenter pour interrogatoire, Mohammad Harb leur répond que c’est au comité de coordination au sein du Hezbollah que les services de renseignements doivent s’adresser dans cette affaire. Depuis, Mohammad Harb n’a plus été contacté par les autorités compétentes. Le député Boutros Harb a dénoncé encore une fois hier « l’entrave à la marche de la justice, le Hezbollah assurant une couverture à un suspect qui refuse de coopérer avec les enquêteurs. En couvrant ainsi les suspects, le Hezbollah bloque la vérité ».

Interpellation du gouvernement
Par ailleurs, dans l’affaire de la tentative d’assassinat du chef des Forces libanaises Samir Geagea, en avril dernier, le député FL Élie Keyrouz a transformé en interpellation la question qu’il avait formulée au gouvernement le 4 avril dernier, mais sans recevoir de réponse dans les délais légaux. « Pourquoi l’affaire de la tentative d’assassinat contre Samir Geagea n’a toujours pas été déférée à la Cour de justice, et demeure aux mains du tribunal militaire ? » s’est-il demandé. S’adressant au ministre des Télécommunications, Nicolas Sehnaoui, le député Keyrouz l’a interrogé sur les raisons pour lesquelles son ministère n’a toujours pas remis les données téléphoniques (all data) exigées pour la bonne marche de l’enquête. Il s’est par ailleurs enquis auprès du ministre de la Défense Fayez Ghosn « des mesures prises pour empêcher la récidive des assassinats politiques ». En l’état actuel, et jusqu’à obtenir une réponse écrite à ces questions, « le gouvernement entrave l’enquête et protège les criminels », a conclu Élie Keyrouz.
Enfin, un autre appel à la justice a également été lancé hier. Les FL ont demandé au procureur général près la Cour de cassation de convoquer le journaliste Afif Diab (du quotidien al-Akhbar, version anglaise), qui avait publié une interview de Habib Chartouny, l’auteur présumé de l’assassinat de l’ancien président élu de la République Bachir Gemayel en 1982. Les FL ont demandé aux autorités judiciaires d’interroger le journaliste sur « le lieu, le temps et les moyens par lesquels il a joint le fugitif, afin qu’il soit arrêté, ou éventuellement extradé, en vertu des règles de procédure pénale ». Ce communiqué n’a toutefois pas empêché Habib Chartouny de paraître hier sur la chaîne New TV, pour justifier son acte « dirigé contre un président coupable d’intelligence avec l’ennemi ». Le membre du Parti syrien national social a également confié que « Bachir Gemayel avait d’ailleurs assassiné mon père ».
Le Hezbollah a démenti hier toute implication dans l’attentat déjoué contre le député Boutros Harb, alors que ce dernier l’avait accusé d’entraver l’enquête, en empêchant l’un de ses cadres de subir un interrogatoire. Le parti chiite a publié un communiqué pour répondre aux déclarations du député du 14 Mars. « En dépit de notre politique qui consiste à ne pas commenter...
commentaires (6)

Donc ,seuls les morts ont le droit de porter plainte...évident,mon cher Watson...trop drôle...

GEDEON Christian

07 h 03, le 25 juillet 2012

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Commentaires (6)

  • Donc ,seuls les morts ont le droit de porter plainte...évident,mon cher Watson...trop drôle...

    GEDEON Christian

    07 h 03, le 25 juillet 2012

  • LOL !!! Je ne savais pas que Aoun avait dit ça. Trop fort ! J'en ris encore...

    Robert Malek

    04 h 56, le 25 juillet 2012

  • L'Avocat du Diable : Wlik vous êtes devenus ma ba-a til-ou wala maz7a ! Il Généralissime taba3na ses paroles sont killon mazi7. Bit3al-ou 3ala chi ma ilou valeur walla. La Table taba3 il 7iwar aw il 7imar aw il khyar, ce n'est pas la même chose ? Mitil lone il orangeade yialli bitsamouha lone il Marrikh aw il Battikh ! Ni7na léch ma mniz3al ? Chiftou ! Lakan, léch btiz3alou intou yia 3ammé ? Khalsouna, vous nous les avez boursouflés ba-a !

    SAKR LEBNAN

    02 h 30, le 25 juillet 2012

  • La Pays est devenu une Infirmerie où règnent la névrose et la schizophrénie, qui n'ont, hélas ! point de médication...

    SAKR LEBNAN

    02 h 15, le 25 juillet 2012

  • Il est nécessaire de préciser ceci : Le général Aoun disant qu'il faut d'abord que le crime "ait lieu" pour que "certaines données limitées soient fournies" aux autorités compétentes de l'enquête, il entend bien sûr que l'assassinat (d'une personnalité du 14 Mars) ait réussi; ça c'est un leader !!

    Halim Abou Chacra

    02 h 03, le 25 juillet 2012

  • Il a de l'imagination et des idées avec ses collègues du "14 du mois", le député Boutros Harb ! D'abord ils prétendent qu'il y a eu "un incident qualifié de tentative d'attentat contre le député". Ensuite que l'enquête révèle la liaison à cet "incident" d'un homme de Nabatiyeh qui porte le nom de Mohammad Harb, qui est un haut cadre du Hezbollah et qui, prié d'avoir la bonté de se présenter aux enquêteurs qui examinent d'abord si "l'incident" a eu lieu ou pas, a refusé et dit (la vérité) qu'un cadre du Hezbollah, c'est le Hezbollah qui le présente (c'est à dire jamais) à n'importe quel organe de ce qui est encore "qualifié" d'Etat libanais. Le Hezbollah nie tout cela. Il ne connaît aucun Mohammad Harb et ne connaît Nabatiyeh, que d'une manière toute superficielle. Dans le même ordre de réponse aux "gens du 14 du mois", brillante comme le soleil était la réponse du général Aoun hier au cours de sa conférence de coups de poings du mardi. Ces gens, dit-il en somme, nous cassent les pieds (fala'ouna) par la question des données des télécommunications. Pour le général, il faut d'abord que le crime "ait lieu". Dans ce cas "certaines données strictement limitées sont fournies". Et il poursuit : "ils continueront (à nous casser les pieds) jusqu'à saboter la table de l'âne (al-himar), c'est à dire de dialogue (al-hiwar)". Pauvre Liban ! Lui reste-t-il quelque espoir avec des forces politiques pareilles ?

    Halim Abou Chacra

    21 h 18, le 24 juillet 2012

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