Harb : Le Hezbollah couvre les suspects
De son côté, le député Harb n’a pas manqué de rétorquer au communiqué du Hezbollah, dont il s’est étonné du contenu. « Cette réponse n’est pas à la hauteur d’un crime aussi grave que la tentative de mon assassinat », a-t-il affirmé, faisant remarquer qu’il « n’a point imputé au Hezbollah l’attentat déjoué ». Il a néanmoins réitéré son appel au parti chiite de « lever toute couverture politique à la personne suspectée d’avoir été sur le lieu du crime et de cesser de mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs ».
Rappelons que selon le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, des informations de l’enquête auraient filtré selon lesquelles un document a été trouvé dans l’ascenseur de l’immeuble à la rue Badaro, où est situé le bureau du député Harb, lieu de l’attentat déjoué il y a un mois. Il s’agirait d’un papier similaire à ceux des formalités d’importation de voitures au Liban. Le numéro de la plaque d’immatriculation inscrit sur ce document a permis de retracer l’adresse de son propriétaire : un citoyen du nom de Mohammad Harb habitant Nabatiyeh, au Liban-Sud, et qui serait un cadre du Hezbollah. Contacté par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure au Liban-Sud voulant le notifier de l’obligation de se présenter pour interrogatoire, Mohammad Harb leur répond que c’est au comité de coordination au sein du Hezbollah que les services de renseignements doivent s’adresser dans cette affaire. Depuis, Mohammad Harb n’a plus été contacté par les autorités compétentes. Le député Boutros Harb a dénoncé encore une fois hier « l’entrave à la marche de la justice, le Hezbollah assurant une couverture à un suspect qui refuse de coopérer avec les enquêteurs. En couvrant ainsi les suspects, le Hezbollah bloque la vérité ».
Interpellation du gouvernement
Par ailleurs, dans l’affaire de la tentative d’assassinat du chef des Forces libanaises Samir Geagea, en avril dernier, le député FL Élie Keyrouz a transformé en interpellation la question qu’il avait formulée au gouvernement le 4 avril dernier, mais sans recevoir de réponse dans les délais légaux. « Pourquoi l’affaire de la tentative d’assassinat contre Samir Geagea n’a toujours pas été déférée à la Cour de justice, et demeure aux mains du tribunal militaire ? » s’est-il demandé. S’adressant au ministre des Télécommunications, Nicolas Sehnaoui, le député Keyrouz l’a interrogé sur les raisons pour lesquelles son ministère n’a toujours pas remis les données téléphoniques (all data) exigées pour la bonne marche de l’enquête. Il s’est par ailleurs enquis auprès du ministre de la Défense Fayez Ghosn « des mesures prises pour empêcher la récidive des assassinats politiques ». En l’état actuel, et jusqu’à obtenir une réponse écrite à ces questions, « le gouvernement entrave l’enquête et protège les criminels », a conclu Élie Keyrouz.
Enfin, un autre appel à la justice a également été lancé hier. Les FL ont demandé au procureur général près la Cour de cassation de convoquer le journaliste Afif Diab (du quotidien al-Akhbar, version anglaise), qui avait publié une interview de Habib Chartouny, l’auteur présumé de l’assassinat de l’ancien président élu de la République Bachir Gemayel en 1982. Les FL ont demandé aux autorités judiciaires d’interroger le journaliste sur « le lieu, le temps et les moyens par lesquels il a joint le fugitif, afin qu’il soit arrêté, ou éventuellement extradé, en vertu des règles de procédure pénale ». Ce communiqué n’a toutefois pas empêché Habib Chartouny de paraître hier sur la chaîne New TV, pour justifier son acte « dirigé contre un président coupable d’intelligence avec l’ennemi ». Le membre du Parti syrien national social a également confié que « Bachir Gemayel avait d’ailleurs assassiné mon père ».
Donc ,seuls les morts ont le droit de porter plainte...évident,mon cher Watson...trop drôle...
07 h 03, le 25 juillet 2012