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Liban - L’éclairage

Les demandes de démission du gouvernement resteront vaines au stade actuel

À l’issue des derniers développements qui ont ébranlé la paix civile et déstabilisé le pays dans plus d’un endroit, le courant du Futur est passé de la phase de la formulation des critiques à l’adresse du gouvernement à celle de la demande pure et simple de sa démission. Cette revendication est fondée sur les affirmations selon lesquelles l’exécutif en place a échoué à préserver la stabilité et assurer aux citoyens la sécurité. De même qu’il n’a pas réussi à mettre à exécution sa politique de distanciation par rapport à la crise syrienne, encore moins à plancher sur les dossiers intéressant les citoyens, pour ne pas citer la politique revancharde pratiquée par certaines des composantes de l’équipe au pouvoir.


C’est dans ce contexte qu’il faut situer la réaction de l’opposition au lendemain des incidents de Tripoli et du Akkar, celle-ci ayant décidé de hausser le ton dans ses discours politiques, considérant que le maintien du gouvernement est désormais devenu nuisible à l’intérêt national et porte atteinte à la situation générale du pays. Preuve en est, les mises en garde alarmantes adressées par les pays du Golfe à leurs ressortissants se trouvant au Liban, sommés de quitter les lieux, une première dans le genre.


L’opposition estime en effet que le gouvernement actuel est en faillite et doit partir sans tarder, en raison de l’état de confusion dans lequel se trouve l’équipe actuelle qui manque gravement de tout sentiment de solidarité, d’où sa difficulté à prendre la moindre décision, ne serait-ce qu’en matière de dépenses. Pour toutes ces raisons, la décision de faire basculer le pouvoir en place a déjà été prise, la campagne ayant déjà commencé dans ce sens, affirment les députés de l’opposition.


Du côté du Grand Sérail, les milieux du Premier ministre ne se privent pas de riposter, assurant que le courant du Futur n’a pas modifié à ce jour sa vieille requête de voir le gouvernement démissionner, la raison étant tout simplement qu’il ne peut supporter l’idée de voir quelqu’un d’autre au pouvoir. Les visiteurs du chef du gouvernement assurent que ce dernier ne rendra pas le tablier puisqu’il refuse de renoncer à ses responsabilités, dont celles de désamorcer la crise et de mettre un terme à la discorde. Ils rapportent également que l’idée de poignarder ses alliés ne viendra jamais à M. Mikati, en allusion aux informations de presse faisant état d’un accord qui aurait été concocté secrètement entre MM. Mikati et Siniora pour la mise en place d’un gouvernement neutre qui superviserait l’opération électorale. Des informations que démentent les milieux du Grand Sérail qui précisent qu’une telle rumeur a pour but de saboter ses relations avec ses alliés, notamment avec Amal et le Hezbollah. M. Mikati ne manque pas d’ailleurs de réitérer que si la démission de son gouvernement devait régler les problèmes, il n’hésiterait pas une seule minute à le faire. C’est la raison pour laquelle il considère qu’il n’y a pas lieu de faire des spéculations sur l’avenir du gouvernement, la priorité étant pour l’instant de prendre les choses en main et d’œuvrer dans le respect des institutions et de la loi afin de sauver le pays.
Ce n’est pas l’avis, semble-t-il, de certaines parties au sein du gouvernement qui considèrent que ce dernier ne pourra pas remplir sa mission jusqu’au bout, à cause des conflits politiques en son sein qui ont fini par miner ses assises, de sorte que nous sommes désormais en présence d’une pluralité de minigouvernements représentés par les différentes parties de la majorité et non d’une seule et même équipe soudée. Signe patent de son échec, les multiples dossiers annoncés qui n’ont jamais pu être finalisés, tels que les dossiers des dépenses, des nominations, ou encore ceux de la corruption, du mazout et des centrales flottantes, sans parler du pétrole.


En dépit de son inaction, certains observateurs écartent toutefois l’éventualité d’une démission de ce gouvernement, d’autant que le climat n’est pas propice à la formation d’une nouvelle équipe, à la lumière notamment des profonds clivages qui marquent la scène locale.


Les milieux politiques n’ont pas manqué d’ailleurs d’évoquer le message inédit adressé par le roi Abdallah d’Arabie saoudite au chef de l’État, Michel Sleiman, dans lequel il exprime son inquiétude au sujet de la situation, déplorant en outre de voir visée l’une des principales communautés libanaises. Le roi a souhaité que soit d’ailleurs relancé le processus du dialogue interlibanais. Selon des milieux parlementaires de l’opposition, l’intervention de l’Arabie saoudite est on ne peut plus positive puisqu’il s’agit d’un message clair adressé aux Libanais afin qu’ils œuvrent à sauvegarder leur pays. Il reflète en outre la disposition de l’Arabie saoudite à aider le Liban au lendemain des développements en Syrie.
De son côté, conscient qu’il est du caractère dangereux de la phase actuelle et de l’importance des changements qui ont lieu dans la région, le Hezbollah s’emploie à exercer une maîtrise de soi et à empêcher tout retour à la discorde, assure un député de l’opposition.


Des milieux ministériels estiment cependant que le retour à la table de dialogue ne sera possible qu’une fois la situation en Syrie décantée, en tous les cas, certainement pas avant le retour du chef de l’État d’une tournée dans la région qui le conduira d’abord en Arabie saoudite. M. Sleiman œuvrera ainsi à préparer le climat en s’assurant au préalable d’une couverture arabe qui l’habilitera à relancer le dialogue, quitte à rappeler ensuite à chacun des protagonistes ses responsabilités durant cette période délicate, en attendant les résultats des prochaines élections.

À l’issue des derniers développements qui ont ébranlé la paix civile et déstabilisé le pays dans plus d’un endroit, le courant du Futur est passé de la phase de la formulation des critiques à l’adresse du gouvernement à celle de la demande pure et simple de sa démission. Cette revendication est fondée sur les affirmations selon lesquelles l’exécutif en place a...

commentaires (2)

NON ! Personne ne veut qu'ils partent, avant d'avoir déterré leurs renards et sorti leurs couleuvres de leurs trous.

SAKR LEBNAN

05 h 16, le 24 mai 2012

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Commentaires (2)

  • NON ! Personne ne veut qu'ils partent, avant d'avoir déterré leurs renards et sorti leurs couleuvres de leurs trous.

    SAKR LEBNAN

    05 h 16, le 24 mai 2012

  • - - Tintarella di Luna ..

    JABBOUR André

    00 h 46, le 24 mai 2012

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