Rechercher
Rechercher

Liban - Diplomatie

La crise en Syrie au menu des discussions de Sleiman en Roumanie

Le président roumain, Traian Basecu, a insisté sur le fait qu’un « chef d’État qui tire sur son peuple ne peut pas rester au pouvoir », au terme de son entretien avec son homologue libanais.

M. Sleiman accueilli par le président Basecu. Photo Dalati et Nohra

La crise en Syrie et le développement des relations bilatérales libano-roumaines ont été à l’ordre du jour de l’entretien que le président Michel Sleiman a eu hier à Bucarest avec son homologue roumain, Traian Basecu, au premier jour de sa visite officielle en Roumanie.
Accompagné des ministres des Affaires étrangères, Adnane Mansour, de l’Intérieur, Marwan Charbel, de l’Économie, Nicolas Nahas, ainsi que du ministre d’État Marwan Kheireddine, M. Sleiman a eu un tête-à-tête avec le président Basecu, avant de coprésider avec lui une réunion élargie des deux délégations officielles libanaise et roumaine. Les discussions, qui ont porté sur les moyens de développer les relations bilatérales dans tous les domaines, ainsi que sur le concept de la démocratie et la nécessité de l’élargir, ont été clôturées par la signature d’un protocole d’entente entre les ministères libanais et roumain des Affaires étrangères.
MM. Sleiman et Basecu ont ensuite tenu une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle le président roumain s’est indirectement prononcé en faveur du départ du chef de l’État syrien, Bachar el-Assad. « La Roumanie, a-t-il dit, s’aligne sur les positions de l’Union européenne. Mais je dois ajouter un élément, inspiré de l’histoire moderne de la Roumanie : la responsabilité de tout conflit armé entre un peuple et son armée incombe au gouvernement concerné. Quelle que soit la popularité d’un président, lorsque l’armée en arrive à tirer sur le peuple, ce dernier ne peut absolument plus rester au pouvoir. Je connais bien la situation en Syrie et je sais que le président Assad jouit encore d’une certaine popularité et qu’une grande partie des centres de pouvoir syriens lui sont toujours fidèles, mais le principe selon lequel un président qui tire sur son peuple doit renoncer au pouvoir reste immuable », a-t-il affirmé.

Appui à l’armée
Prié à son tour de dire quelle sera la position de Beyrouth par rapport aux prochaines résolutions de la Ligue arabe au sujet de la Syrie, M. Sleiman a indiqué que « le Liban prendra la décision adéquate en fonction des résolutions adoptées, dans l’intérêt du Liban, de la Syrie et de son peuple, ainsi que de la solidarité arabe ». Il a insisté sur le fait que le Liban est « de manière générale hostile à l’isolement d’un pays arabe ». « En voulant isoler un régime, c’est aussi un peuple qu’on isole », a-t-il dit, avant de plaider à nouveau en faveur de l’instauration d’un dialogue.
Au plan des relations bilatérales, le président roumain a souligné l’importance de la présence d’hommes d’affaires libanais en Roumanie, précisant qur le Liban figure en tête des investisseurs étrangers en Roumanie. Il a souligné l’attachement de Bucarest à la stabilité du Liban, et sa volonté d’envoyer des équipements à l’armée libanaise, sous forme de dons, d’accueillir des militaires et des agents de la sécurité pour des sessions de formation, et d’accroître les bourses scolaires accordées aux étudiants libanais.
M. Sleiman a de son côté indiqué avoir proposé une participation de la Roumanie à la Finul, avant d’insister sur la nécessité d’une redynamisation du procesus de paix israélo-arabe et de rappeler le refus libanais d’une implantation des réfugiés palestiniens.
Il a indiqué avoir examiné avec son hôte « les moyens susceptibles de garantir le succès des passages de la dictature vers la démocratie » dans les pays de la région, en plaidant pour la mise en place de régimes « à la hauteur des aspirations des peuples, respectant la dignité humaine, les libertés fondamentales et les droits de l’homme ».
Plus tard, le chef de l’État a eu des entretiens avec le Premier ministre roumain, Mihai Razvan Ungureanu, ainsi qu’avec le chef du Sénat, Vasile Blaga, avant de déposer un couronne de fleurs au pied du monument dédié au soldat inconnu.

« Nous sommes avec toutes les composantes du peuple syrien »
En soirée, l’ambassadeur du Liban en Roumanie, Mohammad Dib, a donné une réception en l’honneur du président et de la délégation qui l’accompagne, en présence d’un grand nombre de Libanais résidant à Bucarest.
Dans une allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, M. Sleiman a affirmé avoir voulu que le passage vers un régime démocratique en Syrie se déroule sans violence, avant d’expliquer les raisons pour lesquelles le Liban a décidé de se tenir à l’écart des bouleversements à Damas. « Nous nous tenons aux côtés de toutes les composantes du peuple syrien. C’est à lui, et non pas à nous, qu’il appartient de décider s’il faut ou non que le régime reste en place », a ajouté M. Sleiman, en assurant que le Liban ne sera pas une caisse de résonance au conflit syrien ou une tribune à partir de laquelle la stabilité d’un pays voisin peut être menacée.
Le chef de l’État a par ailleurs répondu au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait déclaré que le Liban ne figurera pas sur la nouvelle carte mondiale, en promettant que c’est Israël qui n’y figurera pas « parce qu’il s’agit d’un État fondamentaliste et raciste qui ne peut pas être présent sur la carte d’un monde ouvert et diversifié ».
La crise en Syrie et le développement des relations bilatérales libano-roumaines ont été à l’ordre du jour de l’entretien que le président Michel Sleiman a eu hier à Bucarest avec son homologue roumain, Traian Basecu, au premier jour de sa visite officielle en Roumanie.Accompagné des ministres des Affaires étrangères, Adnane Mansour, de l’Intérieur, Marwan Charbel, de...
commentaires (1)

Un point évoqué par le président Sleiman, sur la situation et la politique internes au Liban, a dû faire sourire amèrement l'écrasante majorité des Libanais, qui l'ont écouté. "Les résolutions de la table du dialogue (en 2006) seront mises à exécution", a dit le président. Rassurons-nous ce sera encore dans une cinquantaine d'années !

Halim Abou Chacra

02 h 57, le 29 février 2012

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Un point évoqué par le président Sleiman, sur la situation et la politique internes au Liban, a dû faire sourire amèrement l'écrasante majorité des Libanais, qui l'ont écouté. "Les résolutions de la table du dialogue (en 2006) seront mises à exécution", a dit le président. Rassurons-nous ce sera encore dans une cinquantaine d'années !

    Halim Abou Chacra

    02 h 57, le 29 février 2012

Retour en haut