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Culture - Correspondance

La floraison tissée des « jardins du sultan »

Avec ou sans son harem, Soliman le Magnifique cartonne tous azimuts, crevant le petit écran dans la série turque à succès qui le conte, pour se retrouver sur des cimaises washingtoniennes.

Comme une plate-bande d’œillets et de jacinthes.

Ce sont celles du Musée du textile qui donne à voir une magnifique collection d’étoffes ayant pour thème «Le jardin du sultan: le fleurissement de l’art ottoman ». À l’âge d’or des Ottomans et en particulier avec le sultan Soliman, tout devait être «magnifique» (ce qui lui a valu cette épithète): de ses conquêtes militaires à l’architecture et aux arts, y compris celui de cultiver ses jardins. On y faisait pousser les espèces les plus belles et les plus rares, dont la tulipe qui, à l’époque, est restée l’exclusivité de cet empire et son symbole. Son commerce avait été interdit jusqu’à ce que, plus tard, des Européens s’en procurent clandestinement des bulles.


La spectaculaire flore des jardins du sultan a inspiré les artistes de l’époque qui l’ont reproduite sur tous genres de médias, y compris les tissus dont ceux accrochés aujourd’hui au Musée du textile de Washington. La responsable de l’exposition précise: «Avec leurs tulipes stylisées, leurs œillets, leurs jacinthes, leurs chèvrefeuilles, leurs boutons de roses et leurs roses, les jardins du sultan sont venus embellir presque tous les produits manufacturés à l’initiative de la cour ottomane, au milieu du XVIe siècle. Ces motifs, immédiatement reconnaissables, sont devenus la marque de l’empire et le synonyme de sa puissance. Le développement de ce design identitaire peut être attribué à un seul artiste, Kara Memmi, qui travaillait dans l’atelier impérial des arts d’Istanbul.» Les jardins du sultan «dévoilent l’influence du style floral ottoman et retracent son impact continu sur les arts textiles, l’une des productions les plus luxueuses et les plus techniquement complexes de l’empire. »

Continuation à l’ambassade de Turquie
Parmi les plus célèbres dessins traités, en ces temps, s’est imposé un modèle dit «aux quatre fleurs», mêlant la tulipe, l’œillet, la jacinthe et l’églantine, et parfois la rose, ainsi que la fameuse feuille de Sa, plante ondulée et dentelée qu’on retrouve souvent sur des plats. Les industries locales ont de suite adopté ce nouveau style, surtout qu’un genre de soie, appelée «kemha» et tissée à Istanbul, s’y prêtait fort bien.

 

L'épouse de l'ambassadeur de Turquie, Mme Fügen Tan (à droite)

et des tenues d'hier et d'aujourd'hui, à motifs floraux.

 


À noter que le jour de l’inauguration de cette exposition, on a pu jouer les prolongations de cette ambiance d’extrême raffinement à l’ambassade de Turquie à Washington, qui se trouve à deux pas du musée. Cette très belle demeure, dont l’architecture intérieure et le décor sont un très bel échantillon de l’esthétique des bords du Bosphore, avait ouvert ses portes pour les membres de la Muslim Women Association qui ont pu ainsi évoluer dans la même atmosphère qu’ils venaient de découvrir. Et l’épouse de l’ambassadeur, Mme Fügen Tan, a joué les guides, avant de faire passer à table ses invités pour déguster les spécialités de son pays. Puis, à l’initiative de la responsable des activités de l’association, Gamila Karjawalli, l’on a eu droit à la projection d’un documentaire (réalisé par la PBS, chaîne culturelle US) sur la vie du sultan Soliman le Magnifique et le fascinant mécène des arts et des lettres qu’il a été. Sans compter ses autres apports historiques: parallèlement à sa magnificence, ses importantes réformes politiques lui ont valu un titre des plus glorieux: «Sultan el-Kanoun», ou le sultan des lois.

 

Ce sont celles du Musée du textile qui donne à voir une magnifique collection d’étoffes ayant pour thème «Le jardin du sultan: le fleurissement de l’art ottoman ». À l’âge d’or des Ottomans et en particulier avec le sultan Soliman, tout devait être «magnifique» (ce qui lui a valu cette épithète): de ses conquêtes militaires à l’architecture et aux arts, y...

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