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Culture - peinture

Soulages, maître du noir, refuse que son musée rime avec « mausolée »

Le peintre français Pierre Soulages.

À bientôt 93 ans, le peintre français Pierre Soulages a eu le privilège rare de visiter dans sa ville natale de Rodez (centre) le chantier du musée qui rassemblera en 2014 ses œuvres d’une noirceur lumineuse, sans être un «mausolée», promet-il.
Haute stature à peine voûtée par l’âge, Soulages, célèbre dans le monde entier pour sa prédilection pour le noir, a récemment arpenté le chantier du musée en construction à quelques kilomètres de l’abbaye de Conques, dont les vitraux sont l’une de ses œuvres maîtresses. «Ce musée ne doit pas être le mausolée Soulages!», se défend l’inventeur d’une quasi nouvelle couleur, l’«outre-noir», qui a fêté ses 93 ans le 24 décembre.
Autre exigence de sa part : le musée (6000 m2 de planchers répartis en trois niveaux, dont 2000 m2 de halls d’expositions) doit réserver «500 m2 aux expositions temporaires», prévient le maître.
Accompagné d’un des architectes catalans chargés de la construction, Ramon Vivalta, Soulages a pu apprécier comment le bâtiment, qui ouvrira au printemps 2014, s’intégrait à l’éperon rocheux où se dresse Rodez, près des contreforts du Massif central.
Soulages a d’abord fait don de 500 œuvres, des peintures couvrant principalement la période de 1946 à 1978, ses cartons pour les vitraux de l’abbatiale de Conques toute proche, et ses lithographies.
Il vient d’y ajouter 14 peintures, 13 de sa période de jeunesse et un grand panneau plus récent, un «outrenoir» de 1986, jouant sur la réflexion de la lumière sur différentes surfaces noires.
«C’est Rodez qui m’a choisi», dit-il. Enfant de cette région de l’Aveyron, très prisée des touristes européens amoureux de la nature, Soulages assume ses racines mais se veut libre. «J’appartiens à cet endroit parce que c’est là que tous mes goûts se sont formés, mais j’ai quitté Rodez à 18 ans, ce sont les vitraux de Conques qui m’y ont ramené (de 1986 à 1994).»
Mondialement connu, le peintre est attaché à la diffusion internationale de ses peintures. «J’ai des œuvres dispersées dans le monde en Asie, en Amérique, en Australie, en Europe, je dois être le seul peintre vivant exposé au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg», remarque-t-il.
C’est pour parler de son travail et de sa prédilection pour le noir que l’artiste garde sa flamme. «Dès ma première exposition en 1947, les toiles étaient sombres avec une dominante de noir: quand j’étais enfant, je trempais mon pinceau dans l’encrier plus facilement que dans les couleurs; le noir m’a toujours
accompagné.»
Pour Soulages «c’est une couleur puissante, efficace: mettez le noir à côté d’une couleur sombre, elle paraît moins sombre!»
«Chez nous, le noir c’est le deuil, mais aussi la fête quand on met un smoking, c’est la simplicité d’une robe de religieuse comme celle de l’impératrice Sissi quand elle va danser», lance-t-il encore.
À bientôt 93 ans, le peintre français Pierre Soulages a eu le privilège rare de visiter dans sa ville natale de Rodez (centre) le chantier du musée qui rassemblera en 2014 ses œuvres d’une noirceur lumineuse, sans être un «mausolée», promet-il.Haute stature à peine voûtée par l’âge, Soulages, célèbre dans le monde entier pour sa prédilection pour le noir, a...

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