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Culture - Spectacle

Au Festival Off d’Avignon, Tamam 2012 confirme sa présence

Fidèle à son objectif de promotion des arts vivants en provenance du monde arabe, et pour la deuxième année consécutive, l’association avignonnaise Tamam a été présente pendant le Festival Off d’Avignon.

Kristof Lorion et Marcel Leccia dans « Mémoire en retraite ».

À Avignon, Tamam a organisé la présence d’une pièce de théâtre en provenance de Tunisie et d’une lecture poétique autour de la Palestine.
Avec Mémoire en retraite, texte et mise en espace scénique par Mériam Bousselmi, Tamam a ainsi souhaité marquer sa deuxième édition par une pièce unique. Mais les embûches n’ont pas manqué : le désengagement du Théâtre national tunisien, à une semaine du début du festival, a empêché la pièce d’être présentée dans sa forme habituelle, obligeant Tamam à opter pour une lecture-mise en espace conçue et dirigée par l’auteur-metteur en scène tunisienne Mériam Bousselmi, présente au festival, en ayant recours à une équipe française prise en charge et mise à sa disposition par l’association. Ces changements ont été nécessaires suite au non-respect par le Théâtre national tunisien de ses engagements. Le TNT souffre aujourd’hui de l’instabilité qui secoue encore la Tunisie et ses structures officielles. Cette situation s’est répercutée sur les relations professionnelles du TNT avec Tamam. « Nous avons donc été obligés de renoncer à la présence des acteurs et techniciens tunisiens. Mais nous avons réussi à sauver la présence de Mémoire en retraite au Festival d’Avignon grâce aux acteurs français Kristof Lorion et Marcel Leccia, qui ont pris la relève au pied levé. Et surtout grâce à la ténacité de Mériam Bousselmi qui a traduit elle-même le texte en français et a conçu et travaillé une nouvelle mise en espace pour cette version “française” de Mémoire en retraite », dit Aline Gemayel, la présidente de Tamam.
Écrite à la veille du printemps arabe en Tunisie, Mémoire en retraite est une pièce écrite et mise en scène par une jeune femme de théâtre, avocate de son état et qui n’a de cesse de s’interroger sur la société dans laquelle nous vivons, portant ses questionnements du plan individuel au plan collectif.
Écrite sous le régime de Ben Ali et sous la censure, cette pièce, sous prétexte de décortiquer les rapports père-fils, la situation d’un intellectuel marginalisé (le fils) face à l’autorité malade incarnée par le père en perte de mémoire, dénonce une réalité de plus en plus pesante, s’interrogeant sur le lien d’oppression qui relie un peuple au dictateur qui le gouverne. Un dictateur violent et irascible qui, malgré la déchéance de la maladie, impose toujours sa loi ; un peuple qui se laisse enflammer par sa révolte, mais pour en faire quoi ?
Mémoire en retraite est lauréate du prix Cheikh Dr Sultan Bin Mohammad al-Qasimi de la Meilleure pièce de théâtre arabe (Sharjah – Émirats arabes unis), 2011.
Elle a été présentée pendant le Festival Off d’Avignon 2012, dans deux lieux différents : du 7 au 13 juillet, à l’Espace Folard-Senghor à Morières-les-Avignon (à 20 km d’Avignon) ; et du 16 au 20 juillet, à L’Entrepôt-Compagnie Mise en scène, à Avignon.
Invitée par l’association avignonnaise Tamam, elle a été soutenue par le ministère de la Culture et l’Institut français, l’Institut français de Tunis, et les instances locales avignonnaises (Région PACA et Conseil général 84). Ainsi que par les 25 kissbankers qui ont eu la générosité de répondre, via Internet et le site kisskissbankbank, à l’appel à souscription lancé par Tamam.

 Théâtre et poésie...
Autre rendez-vous présenté par Tamam : une rencontre-lecture autour de la poésie et du théâtre palestiniens qui a eu lieu dimanche 15 juillet dans le cadre des Rendez-vous de 5 à 7 au Centre européen de poésie d’Avignon.
Une belle rencontre animée par Najla Nakhlé Cerruti, jeune doctorante en théâtre arabe ; Jihad Darwiche, conteur et écrivain, et Kristof Lorion, comédien, en partenariat avec le Centre européen de poésie, la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) et le Collectif Palestine 84. Les lectures, en arabe et en français, ont été extraites de trois ouvrages : À portée de crachat de Taher Najib, traduction de Jacqueline Carnaud ; La poésie contemporaine palestinienne, traduction de l’arabe de Abdellatif Laâbi, et Destinez-moi la Palestine de Yves Berger.

Un bilan
L’association Tamam, créée en 2010, a pour but de promouvoir, pendant le Festival d’Avignon – un des plus importants festivals de théâtre d’Europe –, les arts vivants ancrés dans les cultures du monde arabe et des pays de la Méditerranée. Elle a tenu sa première édition en 2011, sous le label « Le printemps arabe fait son Festival d’Avignon », et y a reçu, pendant le mois de juillet 2011, des pièces de théâtre en provenance du Liban, de Tunisie, d’Égypte et de Syrie.
« Pour cette deuxième édition, nous avons rencontré de nombreux problèmes », explique Aline Gemayel, directrice de l’association. « Malgré cela, nous avons réussi à attirer le public, surtout dans la seconde partie de nos représentations à L’Entrepôt, nous avons totalisé en moyenne une trentaine de spectateurs par jour. » Une quinzaine de professionnels étaient également au RDV, avec comme perspective une coproduction pour le festival 2013.
« La parution dans le programme du Off est certainement à la base de ces résultats en progression par rapport à l’année dernière », affirme la jeune femme.
Mais reste encore à atteindre l’objectif d’un lieu, « un théâtre qui nous soit propre et dans lequel nous puissions offrir une véritable visibilité aux artistes dont nous présentons les œuvres ».
Le chemin à parcourir reste long pour arriver à mettre en place ce lieu, « et l’association est toujours en recherche de moyens », souligne-t-elle. « Mais l’essentiel est que nous progressons, alors il n’y a pas de soucis à se faire pour 2013 », conclut-elle, confiante.

T.H.
À Avignon, Tamam a organisé la présence d’une pièce de théâtre en provenance de Tunisie et d’une lecture poétique autour de la Palestine.Avec Mémoire en retraite, texte et mise en espace scénique par Mériam Bousselmi, Tamam a ainsi souhaité marquer sa deuxième édition par une pièce unique. Mais les embûches n’ont pas manqué : le désengagement du Théâtre...

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