Rechercher
Rechercher

Économie - Crise

Des milliers de manifestants bravent la pluie contre la rigueur en Grèce

Papademos reporte une réunion mais les négociations progressent.

Un groupe de manifestants nationalistes grecs a brûlé hier un drapeau allemand devant le Parlement à Athènes pour protester contre les mesures d’austérité demandées par les bailleurs de fonds du pays.  Louisa GouliamakiI/AFP

Plus de 20 000 personnes ont manifesté à Athènes et Salonique sous la pluie hier, jour de grève générale de 24 heures en Grèce, pour protester contre un nouveau train de mesures d’austérité imposées par les créanciers du pays. Sous le mot d’ordre « ça suffit, on ne peut plus », les sympathisants de la centrale du privé (GSEE, 700 000 adhérents) et celle du public (Adedy, 350 000) ont manifesté à Syntagma, la place centrale d’Athènes, théâtre de manifestations massives depuis le début de la crise, il y a deux ans. Le plus grand cortège était celui des sympathisants du syndicat procommuniste, Front de lutte des travailleurs (Pame).
Derrière les bannières « non aux licenciements dans la Fonction publique », « non à la baisse du salaire minimum » et « non aux réductions des retraites complémentaires », les manifestants ont résumé leurs objections aux nouvelles réformes demandées par les créanciers du pays, zone euro, BCE et FMI. Pour sécuriser l’aide européenne qui doit permettre d’éviter un défaut de paiement au pays dès le mois de mars, le gouvernement vise des économies budgétaires supplémentaires de l’ordre de 1,5 % du PIB, soit environ 3,3 milliards d’euros. Mais la pilule ne passe plus auprès de la population grecque, qui a déjà accepté une première cure d’austérité depuis le printemps 2010. Hier, écoles, ministères, hôpitaux, médias publics et banques étaient touchés par la grève, tandis que des arrêts de travail ont été observés dans les transports urbains, le métro et les bus. Les bateaux sont restés à quai, tandis que les trains ne fonctionnaient pas. En revanche, aucune annulation n’était annoncée dans le transport aérien.
Les manifestants s’opposent notamment à la demande de baisse des salaires et de réduction du salaire minimum formulée par les créanciers. Elle est jugée inacceptable dans un pays plongé dans la récession depuis quatre ans et où les prix à la consommation et les taxes continuent de s’envoler. Ils s’opposent aussi au projet de coupes dans les retraites complémentaires et de suppression de 15 000 emplois dans le secteur public.
Malgré l’agitation sociale et la nervosité des marchés, la Grèce a réussi à lever 812,5 millions d’euros en bons du Trésor à six mois, à un taux d’intérêt en très légère baisse (4,86 %) par rapport à la dernière émission du même type.
Par ailleurs, les tractations entre les différents protagonistes s’éternisent. Le Premier ministre Lucas Papademos a décidé de reporter à aujourd’hui – « probablement à la mi-journée » selon son cabinet – une rencontre avec le socialiste Georges Papandréou, le conservateur Antonis Samaras et le leader d’extrême-droite Georges Karatzaféris. L’aval des trois responsables politiques est explicitement demandé par les créanciers publics et privés du pays pour débloquer un 2e plan d’aide vital pour le pays, prévoyant à la fois renflouement financier et désendettement, et préparé depuis la fin octobre par la zone euro. Ce nouveau report, alors que la réunion de M. Papademos avec le trio politique était au départ prévue lundi, « n’est pas un signe de blocage, rien de dramatique n’est survenu, simplement une série de points très techniques à boucler qui a pris plus de temps que prévu », a ajouté la source au cabinet du Premier ministre.
M. Papademos a ainsi entamé une réunion tard dans la soirée avec les représentants de la « troïka » de créanciers publics (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) pour finaliser le nouveau train de mesures de rigueur et de déréglementation. Plus tôt dans la soirée, M. Papademos, nommé Premier ministre d’un gouvernement de coalition en novembre, a rencontré les principaux dirigeants du lobby bancaire mondial IIF, Charles Dallara et Joseph Ackermann, pour boucler les derniers points en suspens du vaste plan d’effacement de dette de la Grèce, a indiqué la même source.

(Source : AFP)
Plus de 20 000 personnes ont manifesté à Athènes et Salonique sous la pluie hier, jour de grève générale de 24 heures en Grèce, pour protester contre un nouveau train de mesures d’austérité imposées par les créanciers du pays. Sous le mot d’ordre « ça suffit, on ne peut plus », les sympathisants de la centrale du privé (GSEE, 700 000 adhérents) et celle du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut