La « Rencontre orthodoxe » : Agir en faveur des chrétiens de Syrie

Dans une conférence de presse impromptue en son siège à Achrafieh, la Rencontre orthodoxe a vivement condamné l’agression des rebelles extrémistes syriens contre le village de Maaloula, l’un des derniers lieux du monde où l’on parle la langue du Christ, l’araméen. La Rencontre orthodoxe a relevé le fait que cette attaque s’inscrit dans le cadre d’une suite d’agressions injustifiées qui visent les chrétiens dans la région, d’Irak à l’Égypte, en passant par la Syrie. Cette agression intervient notamment après une attaque à Wadi el-Nassara, alors que les chrétiens célébraient la fête de la Vierge le 15 août, qui a fait onze morts parmi les civils, et après une multitude d’attaques contre les chrétiens dans le quartier de Hamidiyé à Homs et celui de Bab Touma à Damas. Selon la Rencontre orthodoxe, on ne peut plus se cacher derrière son doigt, les chrétiens d’Orient sont visiblement pris pour cible, alors qu’ils n’ont rien à voir avec les guerres qui se déroulent dans la région. Ils ne sont pas partie au conflit qui se déroule en Syrie. Ils sont avec la démocratie et les libertés, mais celles-ci ne se réalisent pas par cette violence-là, celle des takfiristes, qui déforment l’islam et l’arabité.
La Rencontre orthodoxe s’est aussi demandé pourquoi les takfiristes venus de la région de Qassioun ont brusquement décidé d’attaquer la localité de Maaloula en la qualifiant de capitale des croisés, alors que cette localité est chrétienne d’Orient bien avant l’apparition des croisés. Certes, l’attaque s’est vite arrêtée après le survol des avions syriens de la zone et des pressions internes au sein de l’opposition syrienne sur les takfiristes. Mais ceux-ci ont eu le temps d’incendier une église et de multiplier les menaces à l’égard des habitants. Tout cela montre l’existence d’un plan pour dire aux chrétiens d’Orient : allez-vous-en ! Elle a donc appelé à une action rapide et générale pour éviter l’exécution de ces menaces. Le secrétaire général de la Ligue syriaque Habib Ephrem a aussi pris la parole pour expliquer que selon les chiffres de l’ONU, 450 000 chrétiens ont déjà quitté la Syrie, alors que les ambassades occidentales sont en train de faciliter les formalités pour les chrétiens d’Orient désireux de quitter la région. Habib Ephrem a invité les chrétiens du Liban à s’unifier « car ceux qui croient être à l’abri de ce plan se trompent », a-t-il dit. Tout en insistant sur le fait que les chrétiens de Syrie ne sont ni avec le régime ni avec l’opposition, mais ne peuvent pas être avec « les néobarbares », Ephrem a appelé les leaders chrétiens à voir la réalité telle qu’elle est et à réagir avant qu’il ne soit trop tard...

Lire aussi

Diocèses et paroisses du Liban se joindront à l’appel du pape François

Voir aussi notre dossier

Yazigi discute avec le roi de Jordanie des inquiétudes des chrétiens d’Orient