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Culture - Rencontre

« Wake Island », une île de musique unificatrice

Ils sont quatre musiciens, quatre artistes passionnés à se produire le 3 septembre au théâtre al-Madina puis le 15 septembre au Wicker Park à Batroun. Ils portent le nom de « Wake Island » et haut la bannière de la musique rock.

Quatre jeunes à la trajectoire surprenante.

Wake Island n’est pas seulement un atoll dans le nord de l’océan Pacifique, projeté toujours dans le futur à cause de son fuseau horaire. C’est également le nom de ce groupe de jeunes musiciens, issus de cultures différentes et établis à Montréal depuis quelques années. Philippe Manasseh et Nadim Maghzal du Liban, Derek Koziol (États-Unis), à Beyrouth pour trois concerts successifs, ont raconté leur parcours (ô combien difficile) dans la stratosphère rock.
De leurs bancs d’université à McGill aux tournées mondiales et de leurs études scientifiques aux concerts internationaux (plus d’une centaine), les jeunes artistes ont fait du chemin. Le secret de cette trajectoire ascendante ? La passion. Cette passion créatrice pour la musique sans cesse régénérée. Ce sont les concessions, les sacrifices, les efforts conjugués et surtout, surtout beaucoup de persévérance et d’endurance qui ont tracé la route de ces artistes pas destinés, au départ, à une carrière musicale, puisque la musique faisait backstreet dans leur vie mais qui, un matin de 2010, ont décidé de tout laisser tomber pour s’y consacrer totalement. « Pour entrer dans la musique – comme on entre en sacerdoce –, il faut faire beaucoup de concessions sur sa vie personnelle », dit Manasseh, « sans oublier quand même, poursuit-il, qu’il faut financer les tournées et donc multiplier les petits travaux alimentaires afin de garder notre indépendance financière. »
C’est Montréal qui a accueilli ces jeunes gens avides de culture musicale et de rencontres diverses. Cette même ville qui les a aidés à avoir les possibilités nécessaires pour se lancer dans un milieu qui requiert beaucoup de défis. « Certes, on aurait pu avoir ce même parcours au Liban, mais Beyrouth offre trop de rêves (un confort virtuel ?) et de facilités, confient Maghzal et Manasseh. À cause du public qui adhère vite (l’esprit oriental et amical aidant), l’artiste se sent immédiatement propulsé au firmament des étoiles. Or au Canada, nous sommes confrontés au quotidien aux exigences d’un public plus sévère et à la concurrence plus forte d’une plateforme musicale assez pointue. »

Des passerelles...
Cet échange artistique qui s’est établi entre ces quatre artistes de cultures différentes (un docteur en biologie cellulaire, un conseiller en cinéma et deux étudiants en musique) a donc donné naissance à une explosion de notes et de mélodies. Après s’être entrechoqués, leurs univers différents ont fini par s’apprivoiser et s’allier en toute harmonie. Et cette harmonie s’est étendue au niveau du public, « car il est essentiel pour un groupe, signale Maghzal, de faire des tournées. D’abord, celles-ci permettent de se faire connaître par diverses audiences. Ensuite, elles ouvrent des portes à des rencontres musicales. » « C’est vrai, poursuit Koziol, outre l’univers cinématographique et notre vécu dont s’inspire notre musique, ce sont les échanges avec d’autres groupes sur scène et les rencontres musicales qui ont forgé notre label. »
Ainsi Wake Island a eu la chance de partager la scène avec des formations comme The Besnard Lakes, Cloud Nothings, Suuns, Widowspeak, Beach Fossils, Oberhofer, Eight and a Half, Craft Spells et d’autres encore qui sont la génération montante de la planète rock.
De ces tournées et pérégrinations, et de ces spectacles « live » qu’ils affectionnent, va naître leur premier album, Fairytales from the Island, et puis leur second, It Takes Time to be Uncomfortable, enregistré avec leur producteur et collaborateur de longue date Jace Lasek (« Notre mentor et gourou », disent-ils). Dans cet album, le quatuor s’interroge sur la notion de confort qui se confond avec la facilité de vivre : « Le confort en Occident n’est pas semblable à celui de l’Orient, dit Maghzal. C’est ce qu’on a essayé de confronter à travers notre musique.»
Aujourd’hui, Wake Island en est à son troisième album et ce sont des extraits des trois LP que le groupe présentera au public libanais. Si les spécialistes en musique s’accordent à dire que « leur style d’écriture traditionnel se marie avec une musique foncièrement moderne, inspirée d’artistes tels que Grizzly Bear, Foals et Charles Mingus », les jeunes musiciens aiment à définir leur rock comme progressif, une approche artistique loin du simple « entertainement ». Un éveil d’harmonies melting-pot auxquelles ils essayent de sensibiliser tous les amoureux de la musique.
Wake Island n’est pas seulement un atoll dans le nord de l’océan Pacifique, projeté toujours dans le futur à cause de son fuseau horaire. C’est également le nom de ce groupe de jeunes musiciens, issus de cultures différentes et établis à Montréal depuis quelques années. Philippe Manasseh et Nadim Maghzal du Liban, Derek Koziol (États-Unis), à Beyrouth pour trois concerts...

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