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Liban - Débat

« La globalisation de la culture ne va pas dépendre des Américains mais de chacun de nous... »

Dans le cadre de la dernière journée du Hay Festival, le journaliste Fréderic Martel était hier à l’Institut français du Liban pour une conférence consacrée à l’uniformisation des cultures, et notamment à l’hégémonie culturelle américaine.

Frédéric Martel (à droite) accompagné de Nicolas Dot-Pouillard lors de la conférence donnée à l’occasion du Hay Festival hier soir.

Frédéric Martel, auteur en 2010 du livre Mainstream, enquête sur la guerre globale de la culture et des médias, s’est exprimé hier pendant près d’une heure devant une vingtaine de personnes réunies dans le petit amphithéâtre de l’Institut français du Liban.
Objectif : débattre de la question de la mondialisation culturelle et notamment de l’hégémonie américaine dans ce domaine. Un thème controversé mais avéré que l’écrivain a pu constater après du temps passé à enquêter : « Si la culture américanisée est aussi forte, c’est parce qu’on la retrouve dans des endroits imprévisibles, comme en Iran. Partout dans le monde, on peut retrouver les mêmes musiques, les mêmes films et les mêmes séries », explique cet ancien chargé de mission au département des Affaires internationales du ministère français de la Culture.
Si la domination du pays de l’Oncle Sam en la matière est donc bien réelle, elle nécessite pourtant d’être appréhendée avec précaution et relativisme.

Traditions locales fortes
Souvent pointée du doigt par ses détracteurs pour son supposé côté destructeur, elle ne serait en fait qu’un complément des traditions locales qui perdurent et occupent une place prépondérante : « Dans la plupart des circuits culturels, la culture que l’on consomme est très fortement ancrée dans la société. »
Preuve en est avec les programmes locaux diffusés à la télévision dans le monde entier, et notamment « les télénovas sud-américaines » qui continuent de passionner chaque jour des milliers de téléspectateurs au Brésil, au Mexique ou encore en Argentine. Dans le domaine cinématographique, si l’influence des blockbusters et autres films américains est visible, « le pourcentage de diffusion est généralement équivalent entre les productions nationales et américaines » dans de nombreux pays. Seule exception : l’Inde, « qui produit 90 % de ses films et où les États-Unis n’ont jamais réussi à s’implanter ». De plus, « un film peut être américain, mais la production peut être différente. Exemple en est avec Universal, premier producteur mondial et qui est français » ajoute-t-il.

 

(Pour mémoire: En pleine forme, Bollywood fête ses cent ans ! (avec extraits vidéo))


Si elle peut paraître excessive, la domination américaine n’est donc pas une fatalité comme l’explique Fréderic Martel : « La globalisation de la culture ne va pas dépendre des Américains, mais de chacun de nous. »
Mais plus que de vouloir imposer sa culture à travers le monde entier, les États-Unis auraient réussi à faire ce que bon nombre de pays ne font pas : défendre une diversité culturelle, mais à l’intérieur même de son territoire. « C’est bien de défendre la diversité culturelle contre les Américains. Mais peu le font sur leur propre sol et notamment en France. Les Américains font l’inverse : ils tuent la diversité culturelle à l’international, mais la promeuvent sur leur sol », conclut-il.

 

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