Rechercher
Rechercher

Culture - Prix

Deux Libanais, Nada Debs et Pascal Zoghbi, nominés pour la 3e édition du Jameel Prize

La dernière sélection du Jameel Prize 2013 inclut deux designers libanais, Nada Debs et Pascal Zoghbi, qui ont la particularité de puiser dans les racines orientales une pensée artistique résolument novatrice.

Tapis en béton, nacre et perles d’acier par Nada Debs.

C’est d’ailleurs l’intention de ce prix international qui récompense, depuis 2009, des artistes s’inspirant des traditions islamiques dans les domaines de l’art, de l’artisanat et du design. Avec pour ambition d’explorer le dialogue entre les arts traditionnels islamiques et les pratiques artistiques contemporaines, et de contribuer à élargir le débat sur la culture islamique.


Le Jameel Prize est sponsorisé par Mohammad Abdul Latif Jameel qui en a eu l’idée après avoir apporté son soutien financier à la rénovation de la salle d’art islamique du Victoria & Albert Museum (Jameel Gallery of Islamic Art), ouverte au public en juillet 2006. Le prix, doté de 25000 £, est décerné tous les deux ans.
Pour chaque édition du Jameel Prize, des conservateurs, designers, artistes et personnalités majeures de la scène artistique internationale sont invités à nominer des candidats. Près de 270 nominations ont ainsi été répertoriées en vue de l’attribution de la troisième édition du prix. Parmi celles-ci, dix artistes, originaires de pays aussi divers que l’Algérie, le Brésil, le Kosovo, la Norvège et la Russie. Parmi ces finalistes, un lauréat désigné par le jury, en décembre prochain, comme celui de l’édition 2013.
Un panel de juges – comprenant Rashid Koraichi, lauréat du Jameel 2011, Thomas Heatherwick, Nada Shabout et Huda Smitshuijzen Abi Farès, – mené par le directeur du V&A, Martin Roth, a procédé à la sélection. «Cette troisième édition a attiré de nombreux candidats des quatre coins du monde, et, pour la première fois, d’Arabie saoudite, d’Azerbaïdjan et d’Inde.»


«L’exposition du Jameel Prize 2011 a ramené plus de 20000 spectateurs lors de sa tournée aux États Unis, en Espagne et en France», a ajouté Roth en précisant que les œuvres des artistes sélectionnés seront exposées au V&A du 11 décembre 2013 au 21 avril 2014.
Le Jameel Prize est placé sous le patronage de l’architecte Zaha Hadid.


La sélection 2013 rassemble un large éventail de matériaux et de techniques, incluant notamment la tapisserie avec Faig Ahmed qui, réinterprétant l’art de ses ancêtres azerbaïdjanais, présente deux tapis aux motifs alliant tradition et modernité, et Rahul Jain, designer indien de textile. Un tapis d’un autre genre, en béton brut sculpté, est présenté par la Libanaise Nada Debs. L’art de la vidéo est illustré par le Marocain Mounir Fatmi, qui se penche sur l’architecture orientale. Quant à Dice Kayek, la marque établie par la créatrice turque Ece Ege, elle présente pour sa part un manteau entièrement brodé à la main, inspiré de l’intérieur de la mosquée éponyme. Le Pakistanais Wakas Khan, passé maître dans l’art du pointillisme et de la miniature, propose des œuvres inspirées par les traditions islamiques, soufies et hindoues. L’artiste plasticien français Laurent Mareschal crée des œuvres sensibles et fragiles de façon subtile, avec par exemple l’utilisation fréquente d’épices ou de matières facilement périssables. Nasser el-Salem, artiste saoudien vivant à Djedda, est avant tout un calligraphe initié aux belles tournures de la lettre arabe. Il a été sélectionné pour deux œuvres intitulées, toutes les deux, Kol (complet, entier) en mixed media et encre sur papier.


Florie Salnot est une créatrice de bijoux française dont le travail intitulé «Plastic Gold», né dans le Sahara algérien, utilise comme matière première des bouteilles en plastique recyclées et du sable chauffé. Last but not least, le typographe libanais Pascal Zoghbi, fondateur de «29 letters», concepteur de polices de caractère arabes, coauteur, avec Don Karl, du désormais incontournable Le graffiti arabe, expose des exemples de lettres arabes qu’il a
redessinées.
Au final, il est clair que ces œuvres, comme le veut le prix Jameel, témoignent de façon plus ou moins sous-jacente de la fusion de l’ancien avec le neuf, de la rencontre ou de l’opposition entre minimalisme et ornementation, tradition et modernité, exil et pays d’origine.

 

Pour mémoire

De Sydney à Londres, les artistes libanais ont la côte

Deux Libanais lauréats du Abraaj Capital Art Prize 2013

 

Deux artistes libanais récompensés par le Pinchuk Art Center
C’est d’ailleurs l’intention de ce prix international qui récompense, depuis 2009, des artistes s’inspirant des traditions islamiques dans les domaines de l’art, de l’artisanat et du design. Avec pour ambition d’explorer le dialogue entre les arts traditionnels islamiques et les pratiques artistiques contemporaines, et de contribuer à élargir le débat sur la culture...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut