Lors de l'accord Fateh/Hamas, les deux parties ont précisé que la faillite des négociations depuis plus de sept mois avait contribué au rapprochement. Le mouvement islamiste a toutefois indiqué qu'il ne tenterait pas de faire obstacle aux pourparlers. « C'est le Hamas qui s'est rallié à notre programme », a assuré le négociateur palestinien Nabil Chaath, vétéran du processus de paix, en référence à la réaffirmation solennelle le 4 mai par le chef du mouvement, Khaled Mechaal, de « l'objectif national commun » d'un État palestinien sur les territoires occupés depuis 1967 : la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. « Si le Hamas est engagé à un règlement négocié, à la non-violence et à ce que le résultat final soit les frontières de 1967, c'est suffisant », a estimé M. Chaath, jugeant « ridicule de demander au Hamas aujourd'hui de reconnaître Israël ». « Je pense que cela satisfait l'Europe, la Russie et les Nations unies, le problème se pose pour l'interprétation de l'administration américaine », a-t-il indiqué.
Lors de deux discours, jeudi puis dimanche, le président américain a repris à son compte la position du quartette définissant les lignes de 1967 comme base des négociations, moyennant des échanges de territoire. L'UE et la France ont appelé en conséquence hier à une réunion rapide du quartette. « Les changements fondamentaux intervenus dans le monde arabe ont rendu encore plus urgente la nécessité d'enregistrer des progrès dans le processus de paix au Proche-Orient », indique une déclaration adoptée lors d'une réunion à Bruxelles par les chefs de la diplomatie des pays européens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sèchement récusé cette base de discussion. Depuis l'annonce surprise de la réconciliation, M. Netanyahu répète que « la paix avec Israël et avec le Hamas » est incompatible, au motif que le programme officiel du mouvement islamiste prévoit l'élimination d'Israël. Le 10 mai, M. Abbas avait néanmoins jugé essentiel à la paix que les Palestiniens parlent d'une seule voix. « Lorsque nous sommes allés à Annapolis (pour des négociations avec Israël en novembre 2007), les Américains et les Israéliens nous ont dit : Quel que soit l'accord que vous obtiendrez, il ne sera pas appliqué tant qu'il n'y aura pas d'unité » palestinienne, avait-il confié.
(Source : AFP)
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