L'humidité et les infiltrations d'eau dans les cellules où s'entassent 36 à 40 prisonniers sont constantes, a rapporté pour sa part Ricardo Gonzalez, 60 ans, condamné à 20 ans de prison pour avoir été le correspondant clandestin sur l'île de l'organisation Reporters sans frontières (RSF). « Nous devions improviser des gouttières avec du plastique pour que les eaux usées et les infiltrations ne tombent pas sur nous », a-t-il expliqué. « L'architecture des prisons est indescriptible, digne de Kafka. »
Pour le journaliste clandestin Normando Hernandez, 40 ans, qui purgeait une peine de 25 ans avant sa libération, le problème le plus grave dans les prisons sont les « automutilations ». Il a vu un prisonnier s'immoler par le feu, d'autres se mettre de l'urine dans les yeux, du pétrole sur le corps pour qu'on s'occupe d'eux, qu'on les soigne ou simplement pour qu'on réponde à leurs demandes.
Pour M. Gonzalez, le régime castriste a accepté ce processus de libération de 52 détenus politiques afin de convaincre l'Union européenne (UE) de mettre fin à sa politique de « position commune » qui conditionne ses relations avec La Havane au respect des droits de l'homme et aux progrès de la démocratie.
Les conditions d'accueil en Espagne, dans un hôtel « économique » de la grande banlieue de Madrid, avec toilettes sur le palier et chambres bruyantes, ont, parallèlement, suscité les critiques des dissidents. « Je n'ai pas l'intimité dont j'aurais besoin pour être avec ma fille et ma femme que je n'ai pas vues depuis sept ans », a déclaré M. Hernandez. « Nous sommes ici en Espagne dans un vide juridique », a souligné M. Galvez, car les dissidents ne sont pas entrés en Espagne en tant que réfugiés politiques, même s'ils ont la possibilité ensuite d'engager des démarches pour demander ce statut.
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