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Liban - Tournée africaine

Le non catégorique de Sleiman à une loi électorale « confessionnelle »...

Que ce soit en Côte d’Ivoire ou au Ghana, le président Michel Sleiman s’est dit opposé à une participation des émigrés aux législatives, mais seulement si le Parlement approuve la loi dite orthodoxe.

Le président Sleiman et son épouse Wafa’a à leur arrivée à l’aéroport d’Abuja au Nigéria, hier. Photo Dalati et Nohra

« Je n’accepterai pas que le trait marquant de mon mandat soit l’adoption d’une loi électorale confessionnelle. » « Si une loi pareille est quand même votée, je demanderai soit qu’on en exclut les émigrés, soit que ces derniers puissent choisir leurs députés sur une base non confessionnelle. » Tel un leitmotiv, le président de la République, Michel Sleiman, a fait part aux Libanais de Côte d’Ivoire et du Ghana de son opposition farouche à la loi du Rassemblement orthodoxe, qui permet aux électeurs d’élire seulement leurs candidats de la même confession.
Le chef de l’État s’est rendu hier au Nigeria, dernière étape de sa tournée africaine. Vendredi et samedi, il s’était rendu en Côte d’Ivoire, puis au Ghana où il a signé avec son homologue ghanéen, John Dramani Mahama, un accord-cadre de coopération dans les domaines de la santé, de la culture, du tourisme, de l’agriculture, des transports, de l’habitat, des banques et des financements, du pétrole, du commerce, de la défense et de l’industrie.
Dans les deux pays, des rencontres ont été organisées avec les ambassadeurs des pays arabes, ainsi qu’avec les membres de la diaspora libanaise. M. Sleiman a insisté devant ses compatriotes sur la détermination de l’État à préserver la stabilité du Liban et à prémunir le pays contre d’éventuelles retombées de la guerre en Syrie. « Quoi qu’il arrive autour de nous, il ne faut pas que les problèmes s’exportent chez nous et qu’on s’entre-tue sur une base confessionnelle », a-t-il déclaré.

 

 

(Lire aussi : Concertations interlibanaises au Vatican sur une loi électorale)


Il a aussi abordé avec eux le dossier électoral, en insistant sur sa détermination à œuvrer pour l’organisation du scrutin sur base d’une loi « démocratique et moderne, permettant une représentation authentique des Libanais ». « Nous sommes un État démocratique et je n’accepterai pas que mon mandat soit marqué par une loi électorale confessionnelle. Il n’est pas question d’opérer un retour en arrière », a dit le président en insistant sur la nécessité de préserver l’accord de Taëf « qui a établi un filet de sécurité politique » et de le « renforcer grâce à une loi électorale moderne pouvant représenter toutes les couches de la population ». Selon lui, c’est le projet de loi électorale présenté par le gouvernement qui « correspond le plus à la composition du Liban ». « Nous ne pouvons pas accepter la politique du parti unique. La diversité politique est importante pour que la vie politique s’équilibre. Certains disent que les Américains sont en faveur de telle ou de telle loi électorale. Ma réponse est qu’aucun président libanais n’acceptera qu’un État lui impose ses vues en matière de loi électorale. Aujourd’hui, nous nous disputons pour que les législatives n’aient pas lieu au moment où d’autres autour de nous combattent pour qu’ils puissent avoir des élections. La nouvelle loi envisagée prévoit une participation des émigrés au scrutin. Cependant, si elle est votée sur une base confessionnelle (en allusion à la loi du rassemblement d’Élie Ferzli), je demanderai aux émigrés de s’abstenir de voter, à moins qu’on ne leur consacre un nombre de députés qu’ils éliront sur une base non confessionnelle. Ce qui est sûr, c’est que nous n’enverrons pas à nos chancelleries des urnes aux couleurs confessionnelles », a affirmé M. Sleiman, alors qu’au Liban le débat byzantin autour de la loi électorale se poursuit de plus belle dans le pays.

Les réserves du Hezbollah...
Député du Hezbollah, M. Ali Fayad a estimé pour sa part que « ce n’est pas seulement la structure de la loi électorale qui risque de compromettre la tenue des prochaines élections, mais également le chaos provoqué au niveau de la sécurité par des bandes armées qui essaient de créer des ghettos hors la loi, qui menacent l’armée et se révoltent contre les institutions ». Il a critiqué les démarches en cours pour élaborer une loi électorale consensuelle, partant du principe qu’un texte du genre « a déjà été rejeté et que celui qui se prépare manque d’équilibre politique et ne repose pas sur un même critère ». « Il ne permet pas une bonne représentation des chrétiens et propose une répartition sélective des sièges parlementaires, au service de certains et sur mesure pour d’autres », a déploré le député qui a fait état d’une « perte de temps si cette tendance se confirme ». Alors que son collègue Hassan Fadlallah soulignait la détermination de la majorité à s’opposer à la création de la commission chargée de superviser le scrutin, deux autres députés du Hezbollah, Mohammad Fneich et Nawwar Sahili, accusaient les États-Unis et plus particulièrement leur ambassadrice à Beyrouth, Maura Connelly, de s’immiscer dans le débat électoral au Liban.
Dans les rangs de l’opposition, les députés Dory Chamoun et Ahmad Fatfat ont de nouveau accusé leurs adversaires politiques, notamment le CPL et le Hezbollah, de ne vouloir qu’une loi « susceptible de leur assurer une victoire certaine ». « Ils ne veulent que le chaos », a pour sa part observé leur collègue Nidal Tohmé.

 

Repère

Loi électorale : petit guide à l’usage de l’électeur libanais perplexe

 

Voir notre dossier : Les électeurs libanais ont la parole
« Je n’accepterai pas que le trait marquant de mon mandat soit l’adoption d’une loi électorale confessionnelle. » « Si une loi pareille est quand même votée, je demanderai soit qu’on en exclut les émigrés, soit que ces derniers puissent choisir leurs députés sur une base non confessionnelle. » Tel un leitmotiv, le président de la République, Michel Sleiman, a fait part...

commentaires (2)

NON à la LOI confessionnelle maudite ! Mais si 50 pour cent confessionnelle... une LOI... HYBRIDE... FILLE... du DRAGON CONFESSIONNEL... et de LA STUPIDE 'HYDRE PARTISANE... SERAIT SACRÉE ET NON PLUS MAUDITE ! CHERCHEZ L'ERREUR !

SAKR LEBNAN

14 h 41, le 18 mars 2013

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Commentaires (2)

  • NON à la LOI confessionnelle maudite ! Mais si 50 pour cent confessionnelle... une LOI... HYBRIDE... FILLE... du DRAGON CONFESSIONNEL... et de LA STUPIDE 'HYDRE PARTISANE... SERAIT SACRÉE ET NON PLUS MAUDITE ! CHERCHEZ L'ERREUR !

    SAKR LEBNAN

    14 h 41, le 18 mars 2013

  • Décidément, c'est du continent africain que le président fait de bonnes déclarations. Après l'ordre donné d'arrêter les éléments armés se rendant en Syrie, voici un autre appel de bon sens. J'espère seulement que sa voix sera entendue jusqu'au Liban.

    Robert Malek

    12 h 16, le 18 mars 2013

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