Rechercher
Rechercher

Liban - Environnement

Vers une stratégie commune des ONG pour la sauvegarde de la biodiversité libanaise

Le sommet annuel de l’environnement, organisé à l’initiative de l’Arab Forum Environment Development (AFED), a été l’occasion pour l’association Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) d’affirmer son soutien et son implication directe dans la sauvegarde de la biodiversité libanaise. Une nouvelle donne est lancée en matière d’écologie. L’IUCN est en charge de regrouper les associations libanaises sous une même bannière, afin d’élaborer une stratégie d’action commune. Cette association suisse, créée en 1948, est un géant en matière d’écologie. L’organisation possède un solide réseau d’experts, qui agissent déjà dans de nombreux pays pour la préservation de la nature. Se positionnant comme un acteur incontournable de l’écologie, l’IUCN guidera et coordonnera l’action des ONG libanaises. Al-Chouf Cedar Society (ACS), l’Association pour le développement et la conservation des forêts (AFDC), le Comité de protection de l’environnement (EPC) et Green Hand Organisation (GHO) ont notamment rejoint le mouvement.


La collaboration sur ce plan n’est pas nouvelle. Elle remonte aux années 1970. Mais ce partenariat en dents de scie a été très irrégulier et fragilisé par les événements politiques. Confiante, la directrice générale de l’IUCN, Julia Marton-Lefèvre, est convaincue qu’on « pourra faire la différence », a-t-elle déclaré. Elle se dit notamment « impressionnée par la mobilisation », malgré de nombreux obstacles. « La prise de conscience est en marche », nous a-t-elle confié. L’équipe de l’IUCN avait été reçue vendredi dernier par le ministre de l’Environnement, Nazem Khoury, qui lui a témoigné son soutien.

Le défi libanais
Déplorant le manque de cohérence des actions menées jusqu’à présent à plusieurs niveaux, la directrice de l’Association pour le développement et la conservation des forêts (AFDC), Sawsan Bou Fakhreddine, a encouragé l’initiative. Unifier les efforts pour plus d’efficacité a été le leitmotiv. « Le but n’est pas de faire pression sur le gouvernement, mais d’élaborer une démarche scientifique qui propose des résultats », a-t-elle expliqué.
Le pays du Cèdre a attiré l’attention de l’IUCN dans le mesure où il offre, en dépit de son territoire exigu, une riche concentration de biodiversité exposée à une dégradation extrêmement rapide. Par rapport à ses voisins, le Liban constitue un véritable eldorado pour les végétaux. Il compte environ 25 % d’espaces verts contre 10 % en moyenne dans la région, selon les chiffres de l’IUCN. À l’unanimité, les participants ont recommandé la sauvegarde de la faune et de la flore.


Depuis 1990, le ministère de l’Environnement a pris des mesures pour freiner cette inquiétante dégradation, notamment en créant des réserves naturelles ou des zones protégées. Malgré ces quelques initiatives, l’environnement est relayé au second plan des priorités et n’entre pas dans l’agenda politique. Les efforts à fournir dans ce sens sont encore colossaux. Cette « plateforme de coopération », nouvellement créée, vise en priorité à mettre en place une équipe d’experts qui suivrait une stratégie commune au niveau national. Les organisateurs ont notamment donné l’exemple des forêts pour lesquelles il n’existe pas de politique commune de protection claire et précise. Selon les experts, chaque ministère agit sans coordination ni concertation. Les associations sont pénalisées par le manque de données scientifiques disponibles, d’après la directrice de l’AFDC qui a déploré l’absence de base de données fiable et cohérente. « Le Liban a besoin d’un management technique », a-t-elle poursuivi.


Aussi, l’un des objectifs centraux est la prise de conscience. « Les citoyens doivent vivre en symbiose avec la forêt », a déclaré Pierre Doumet, directeur de l’association Jabal Moussa. Les ONG espèrent également pallier les carences de la loi. En effet, la législation devrait être mise à jour pour appliquer ces concepts relativement nouveaux, ont expliqué les intervenants.

 

Lire aussi

Le Liban vers une économie à faibles émissions de carbone ?

Le sommet annuel de l’environnement, organisé à l’initiative de l’Arab Forum Environment Development (AFED), a été l’occasion pour l’association Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) d’affirmer son soutien et son implication directe dans la sauvegarde de la biodiversité libanaise. Une nouvelle donne est lancée en matière d’écologie. L’IUCN est en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut