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Liban - Liban

Sleiman, en colère, au Conseil des ministres : « Il est formellement interdit de bloquer la route de l’aéroport »

C’est sur fond de routes bloquées par des pneus brûlés par des proches d’Amal et du Hezbollah(affaire NTV) et d’un sit-in ouvert organisé à Saïda par cheikh Ahmad al-Assir – qui réclame « la chute de l’hégémonie des armes » du Hezbollah – mais qui, en fait, fait monter la tension d’un cran dans le pays, que le Conseil des ministres a tenu hier une de ses plus longues réunions, au palais de Baabda.


Si la réunion convoquée était à l’origine ordinaire, les sujets discutés l’étaient moins, et pour cause : les incidents de sécurité se sont imposés aux débats et ont commandé une convocation des chefs de tous les services de sécurité, ainsi que du procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza.


En gros, c’est un ras-le-bol que le président Michel Sleiman, dont la voix a été entendue jusqu’en dehors de la salle de réunions, a exprimé, en même temps que d’autres ministres, se faisant ainsi l’écho de la majorité des Libanais, excédés par les gesticulations pernicieuses de fauteurs de troubles qui se placent au-dessus de la loi.
Orchestré au premier jour du mois de sécurité décrété par le gouvernement, le blocage des routes hier, en signe de protestation contre l’arrestation de Wissam Alaëddine, pourtant pris en flagrant délit d’acte de vandalisme contre la NTV, a été perçue comme un défi à l’autorité de l’État.


Alors que la saison d’été s’annonce prometteuse, que les festivals annuels ont ou sont sur le point de commencer, le Liban se voit l’otage de ceux que certains ministres ont eux-mêmes appelé des voyous mais qui opèrent en toute impunité,malgré les efforts du ministre de l’Intérieur Marwan Charbel.


Selon notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chédid, la réunion de Baabda était plutôt houleuse, étant donné le timbre élevé des voix des participants.
Dans son intervention, le président, apparemment irrité, a relevé la succession d’incidents de sécurité, en insistant sur le fait que si les fauteurs de troubles ne bénéficiaient pas d’une couverture politique, ils n’auraient pas effrontément bloqué les routes au quotidien et les services de sécurité auraient pu les arrêter. Il a placé toutes les parties devant leurs responsabilités.


Le problème de la couverture politique dont les manifestants et les fauteurs de troubles bénéficient a suscité ainsi un vif débat. Les ministres du Hezbollah et d’Amal ont assuré que ces derniers ne bénéficient d’aucune couverture et que ces incidents sont l’œuvre de voyous. Mais on sait qu’un des responsables du Hezbollah s’est rendu au chevet de Alaëddine pour s’enquérir de son état de santé au moment où ses partisans bloquaient la route de l’aéroport.

« On ne badine plus avec la sécurité »
L’une des principales résolutions du Conseil des ministres est sans doute le feu vert donné aux forces de l’ordre pour faire montre de fermeté à l’égard des fauteurs de troubles. « Il est désormais formellement interdit de fermer la route de l’aéroport », a martelé M. Sleiman, qui s’était concerté avec le Premier ministre, Nagib Mikati, avant de convoquer les chefs des services de sécurité et le procureur général.


L’importance de cette initiative réside dans le fait qu’elle confère un caractère solennel à la décision de l’État de sévir contre les fauteurs de troubles. « Vous bénéficiez de la couverture politique du président, du gouvernement et de la conférence nationale de dialogue », a affirmé M. Sleiman à l’adresse des généraux et du magistrat. « Il est impératif de faire preuve de fermeté dans le maintien de la sécurité et l’émission de mandats contre les fauteurs de troubles, sans répondre à qui que ce soit », a-t-il poursuivi.


« On ne badine plus avec la sécurité à Beyrouth », a renchéri le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, en affirmant que « si certains incidents étaient dans le passé réglés dans le calme, ce ne sera plus le cas à partir d’aujourd’hui ».
Quoi qu’il en soit, le chef de l’État a rappelé les résolutions de la conférence de dialogue national concernant le ramassage des armes des Palestiniens en dehors des camps, jugeant que le gouvernement devrait former une commission qui examinera les arrangements à prendre pour concrétiser cette décision.
Il a aussi relevé le défilé diplomatique européen au Liban, mené, selon lui, dans un même objectif : mettre l’accent sur l’importance du maintien de la stabilité dans le pays et assurer le Liban de la détermination de l’Union européenne à empêcher que les troubles en Syrie ne s’exportent vers les pays voisins.

« Des incidents suspects »
Prenant à son tour la parole, le Premier ministre, Nagib Mikati, a annoncé qu’il a convoqué une réunion-débat avec des dirigeants palestiniens, pour discuter avec eux de dossiers humanitaires et de sécurité, en présence des chefs des services de sécurité et des membres du comité de dialogue palestinien.


Il a considéré comme étant « suspects » les incidents de sécurité itinérants sous différents prétextes, en soulignant que la vaste condamnation de l’attaque contre la NTV « prouve encore une fois que les Libanais et leurs leaderships ne tolèrent pas ce genre de pratiques et se retrouvent, quelles que soient leurs divisions politiques ou leur lecture des événements, autour des mêmes constantes nationales que sont le respect des libertés d’opinion et de croyance ». M. Mikati a assuré que les services de sécurité bénéficient d’une « couverture politique totale pour préserver la stabilité et la sécurité et empêcher les atteintes aux libertés personnelles, d’information et intellectuelles », selon le communiqué officiel.


Le Premier ministre en a appelé aussi aux leaderships politiques, mettant l’accent sur leur « devoir » de faciliter l’action des services de sécurité, avant de relever le caractère « suspect » des mouvements revendicatifs.

Accord sur les bateaux-centrales
En dépit de la longueur et de l’intensité des débats, le Conseil des ministres a approuvé son ordre du jour. Il a notamment confié l’examen de l’échelle des salaires à une commission ministérielle et donné son feu vert à la conclusion d’un contrat avec une compagnie turque pour l’achat de deux bateaux-centrales. M. Mikati, ainsi que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebrane Bassil, ont pris contact avec le propriétaire pour négocier le prix qui a été réduit à 22 millions de dollars au lieu de 25 millions, pour le premier versement.


Le Conseil des ministres a en outre nommé le général Mohammad Toufayli directeur général adjoint de la Sécurité de l’État, ainsi que trois experts, Samir Saliba (grec-catholique), Firas Safieddine (chiite) et Fadi Fakih (druze) à la commission des marchés financiers. Face aux protestations des ministres grecs-orthodoxes, il a été décidé de nommer ultérieurement un secrétaire général grec-orthodoxe du comité.


Le Conseil des ministres devra se réunir mardi prochain pour examiner le projet de budget 2012.

C’est sur fond de routes bloquées par des pneus brûlés par des proches d’Amal et du Hezbollah(affaire NTV) et d’un sit-in ouvert organisé à Saïda par cheikh Ahmad al-Assir – qui réclame « la chute de l’hégémonie des armes » du Hezbollah – mais qui, en fait, fait monter la tension d’un cran dans le pays, que le Conseil des ministres a tenu hier une de ses plus...

commentaires (6)

Je le plains vraiment le Président de la République. Il est le SEUL HOMME de BONNE VOLONTÉ ! Que Dieu l'aide dans sa tâche, très difficile, de la CONCORDE dans le Pays !

SAKR LEBNAN

13 h 17, le 29 juin 2012

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Commentaires (6)

  • Je le plains vraiment le Président de la République. Il est le SEUL HOMME de BONNE VOLONTÉ ! Que Dieu l'aide dans sa tâche, très difficile, de la CONCORDE dans le Pays !

    SAKR LEBNAN

    13 h 17, le 29 juin 2012

  • Ils vont venir lui bloquer la route de Baabda puisqu'il n'interdit que la route de l'aéroport. Non mais, sérieusement, comme si ce genre de déclarations pouvait atteindre ces guerilleros pneumatiques dont le seul et unique but dans la vie est de foutre la merde partout pour protéger le barbu enterré et le psychopathe iranien.

    Robert Malek

    07 h 19, le 28 juin 2012

  • Que l'Armée le débloque ! et ne permette plus ces actes de provocation.

    SAKR LEBNAN

    03 h 20, le 28 juin 2012

  • IL est interdit?de fermer la route de l'aéroport?ah bon?j'en connais qui ne vont pas être d'accord...parce qu’ils considèrent que c'est LEUR route,et qu'ils peuvent y faire ce qu'ils veulent...

    GEDEON Christian

    03 h 13, le 28 juin 2012

  • Le président de la République, voulant sauver ce qui est possible de la saison touristique, se rend en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Qatar, au Koweit, au Bahrein, priant ces pays de revenir sur leur décision déclarant le Liban pays interdit à leurs ressortissants, vu l'insécurité qui y règne. En "coopération" avec ces efforts du président, la route de l'aéroport est coupée avec des pneus brûlés, au moins trois fois par semaine, par les éléments du Hezbollah et d'Amal. Ce qui est scandaleux c'est l'absence totale de réaction du ministre du tourisme, qui est du CPL. Comment veut-il qu'il y ait du tourisme dans de telles conditions ? Plus scandaleux encore est le silence de son chef sur ce problème. Si la route de l'aéroport était coupée par d'autres que des partisans de ses alliés, il aurait abattu le ciel sur la terre comme on dit en libanais. Le Hezbollah et Amal en jeu, alors il avale la pillule.

    Halim Abou Chacra

    02 h 17, le 28 juin 2012

  • « Il est désormais formellement interdit de fermer la route de l’aéroport ». Dommage que cette interdiction n'ait pas été formulée plus tôt, en 2008, par exemple. On aurait évité ainsi l'accord de Doha et le gouvernement paralytique dit "d'union nationale" qui en a découlé.

    Yves Prevost

    02 h 04, le 28 juin 2012

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