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Liban - Droits de l’homme

Les parents des détenus en Syrie réitèrent leur appel pour un règlement du dossier

Les parents des Libanais détenus en Syrie ont entamé hier leur huitième année de sit-in permanent dans le jardin Gebran Khalil Gebran, à la place Riad el-Solh, dans le centre-ville. Ils appellent les responsables à tenir le dossier à l’écart des tiraillements politiques et œuvrer pour former le Conseil national pour les victimes de disparition forcée.

Ghazi Aad et Wadih el-Asmar entourés des familles de Libanais disparus en Syrie. Photo Michel Sayegh

« Nous ne quitterons pas les lieux tant que nous ignorons le sort de nos enfants. Nous resterons ici tant que nous tenons debout. Nous voulons nos enfants. » Fatmé Zayat, alias Oum Ghassan, est déterminée à poursuivre le combat qu’elle a entamé il y a plus de vingt-sept ans et qui se poursuit d’une manière continue depuis sept ans, dans le cadre du sit-in permanent qu’observent les parents des détenus libanais dans les prisons syriennes depuis le 11 avril 2005.

 

Portant la photo de ses deux fils, Ghassan et Fady, enlevés en mars 1985 au lendemain de la tentative d’attentat perpétrée contre Mohammad Hussein Fadlallah à Bir el-Abed, elle crie sa colère au monde. Sa douleur est celle de toute mère et de tous ces parents qui vivent dans l’incertitude et dans l’attente depuis des décennies.


Hier, les parents des détenus libanais en Syrie ont entamé leur huitième année de sit-in permanent dans le jardin Gebran Khalil Gebran, place Riad el-Solh. Un sit-in qui se poursuit dans l’indifférence générale, « les responsables maintenant leur attitude » face à ce dossier.


« Il est vrai que le sit-in a permis de réaliser quelques avancées, le dossier ayant fini par être reconnu comme une priorité nationale et ayant figuré dans les déclarations ministérielles des gouvernements qui ont été formés au cours de ces sept dernières années », déclare Ghazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil). « Il n’en reste pas moins qu’aucun changement n’a été perçu, puisque les parents des détenus continuent à souffrir et vivre dans l’incertitude et l’inquiétude », poursuit-il au cours d’une conférence de presse tenue hier sur les lieux du sit-in.
« Au cours des sept dernières années, les parents ont eu recours à tous les moyens pour faire entendre leur voix et le résultat reste inchangé, ajoute Ghazi Aad. Toutes les promesses formulées par les différentes parties politiques sont tombées à l’eau, d’autant que ce dossier sensible a été exploité à des fins politiques. »

Le mensonge
S’adressant à « tous ceux qui prétendent s’intéresser au dossier », Ghazi Aad demande : « Qu’avez-vous fait? Pourquoi cette tente est-elle toujours là ? » Et d’affirmer : « Vous avez promis aux parents d’œuvrer à connaître la vérité. La tente du sit-in qui est toujours dressée (dans ce jardin) est la preuve flagrante du mensonge de ceux qui prétendent être soucieux du règlement de ce dossier. »


Ghazi Aad a, en outre, espéré que « les prochaines années soient celles des solutions, à travers notamment la formation du Comité national pour les victimes de disparition forcée ». « Grâce à la détermination des parents à poursuivre ce combat, nous avons pu aboutir à un projet de loi présenté par le député Hikmat Dib pour la formation de ce comité national, indique Ghazi Aad. Nous avons aussi pu aboutir à un autre projet de loi, présenté par des juristes et des militants, qui met également l’accent sur la nécessité de former ce comité. Il ne faut pas non plus oublier la visite qu’a rendue le ministre de la Justice Chakib Cortbaoui à notre tente le 10 décembre 2011 et dans le cadre de laquelle il avait promis de présenter au Conseil des ministres un décret pour la formation de ce comité. De telles initiatives augurent d’une capacité à régler ce dossier à travers un mécanisme de travail sérieux. »


De son côté, le secrétaire général du Centre libanais pour les droits de l’homme (CLDH), Wadih el-Asmar, a pour sa part déploré le fait que la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées soit bloquée depuis plusieurs années entre le Conseil des ministres et le Parlement. Il a appelé les présidences du Conseil et de la Chambre à régler leurs différends « de manière à ce que le Parlement autorise au gouvernement de ratifier cette convention le plus rapidement possible, d’autant qu’elle est susceptible de protéger tous les Libanais ». Wadih el-Asmar a de même appelé le ministre de la Justice à soumettre au Conseil des ministres le projet de loi concernant la formation du Comité national pour les victimes de disparition forcée « dans sa mouture actuelle, quitte à opérer les changements nécessaires à une étape ultérieure ».

« Le cri silencieux »
La conférence de presse a été suivie par le vernissage d’une exposition de photographies réalisées par Tarek Haddad sur les parents des détenus libanais en Syrie. Baptisée « Silent Scream » ou « Le cri silencieux », l’exposition compte 65 photographies en noir et blanc et se poursuivra jusqu’au samedi 14 avril, dans le jardin Gebran Khalil Gebran.


« L’idée de cette exposition est partie d’un projet universitaire, explique Tarek Haddad. C’était en 2007 et j’avais alors opté pour la cause des détenus libanais en Syrie tellement les parents me touchaient à chaque fois que je les voyais à la télévision. Lorsque j’ai fait la connaissance de ces parents, j’ai réalisé l’ampleur du combat qu’ils vivent au quotidien et qui revêt une double dimension. Il s’agit d’une part d’un combat contre l’inconnu, puisque les familles n’ont pas de nouvelles de leurs disparus et par conséquent ignorent leur sort. D’autre part, c’est un combat contre le temps qui ne coule pas, en ce sens que pour ces familles le temps s’est arrêté le jour où le membre de leur famille a disparu. De plus, une forte relation de tendresse et d’amitié me lie à ces familles. »

« Nous ne quitterons pas les lieux tant que nous ignorons le sort de nos enfants. Nous resterons ici tant que nous tenons debout. Nous voulons nos enfants. » Fatmé Zayat, alias Oum Ghassan, est déterminée à poursuivre le combat qu’elle a entamé il y a plus de vingt-sept ans et qui se poursuit d’une manière continue depuis sept ans, dans le cadre du sit-in permanent...

commentaires (20)

- - @ Madame Michèle AOUN , Je viens de m'apercevoir que vous m'aviez posé une question sur les Libanais détenus dans les prisons Syriennes ! Comme vous le savez , d'habitude je réponds de suite aux questions qui me sont posées , surtout quand elles émanent de personnes intelligentes , intéressantes et courtoises comme vous .. Et comme je vois que Monsieur Wassim HENOUD a largement répondu à ma place et je le remercie et le félicite pour cela et pour ses excellentes réponses historiques véridiques et convaincantes , je présume qu'il est inutile que j'en rajoute , que ces réponses intelligentes vous ont convaincues . Je tiens à vous remercier pour votre question ô combien intéressante , qui a permis à Monsieur Henoud d'éclaircir à sa façon , les quelques zones d'ombre injustement plantées dans des esprits de quelques personnes mal informées par leurs camp politique , pour des raisons bien connues qui se rattachent à cet épisode si douloureux de notre histoire . Bien à vous .

JABBOUR André

12 h 08, le 13 avril 2012

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Commentaires (20)

  • - - @ Madame Michèle AOUN , Je viens de m'apercevoir que vous m'aviez posé une question sur les Libanais détenus dans les prisons Syriennes ! Comme vous le savez , d'habitude je réponds de suite aux questions qui me sont posées , surtout quand elles émanent de personnes intelligentes , intéressantes et courtoises comme vous .. Et comme je vois que Monsieur Wassim HENOUD a largement répondu à ma place et je le remercie et le félicite pour cela et pour ses excellentes réponses historiques véridiques et convaincantes , je présume qu'il est inutile que j'en rajoute , que ces réponses intelligentes vous ont convaincues . Je tiens à vous remercier pour votre question ô combien intéressante , qui a permis à Monsieur Henoud d'éclaircir à sa façon , les quelques zones d'ombre injustement plantées dans des esprits de quelques personnes mal informées par leurs camp politique , pour des raisons bien connues qui se rattachent à cet épisode si douloureux de notre histoire . Bien à vous .

    JABBOUR André

    12 h 08, le 13 avril 2012

  • Joyeuses Pâques et un un bon weekend M. Malek. On est appelé à nous rencontrer de nouveau. Pour moi, ce serait avec plaisir.

    Henoud Wassim

    10 h 41, le 13 avril 2012

  • M. Henoud, en lisant votre dernier commentaire j'ai eu un doute, je me suis donc relu plus bas mais non, je me trouve bien clair et explicite. Tant pis, on ne va pas y passer le week-end (que je vous souhaite excellent par ailleurs).

    Robert Malek

    04 h 31, le 13 avril 2012

  • Il faudrait nous expliquer un peu plus en détails, car nos cerveaux étant sains, et ceux d'autres malsains, comme dit un AMI, Waynak yia Antoine-Serge ?, travaillent à l'envers.

    SAKR LEBNAN

    04 h 26, le 13 avril 2012

  • M. Cortbaoui a visité la tente des parents des disparus? Génial! L’affaire est donc presque réglée. Ils sont pratiquement rentres chez eux. L’autre bonne nouvelle est qu’il existe un comité national pour en faire le suivi. Bravo M. Dib pour cette initiative bien que, finalement, ce ne soit pas vraiment une affaire nationale mais un contentieux entre le Liban et la Syrie. Mais trêve de pessimisme ! Il existe une lueur d’espoir. Ce Gouvernement est, sans exagération aucune, le Gouvernement le plus pro-Syrien qui ait vu le jour depuis l’Indépendance. Si le Courant du Futur de réclamait du même bord dans les années 90, il restait tout de même très proche de l’Arabie Saoudite et jouait sur les 2 tableaux. Mais la, bravo. Nous avons un Gouvernement de 30 disciples de M. Assad. Il s’en trouvera bien un qui aura le courage de poser quelques questions difficiles au régime Syrien pour obtenir des réponses sur le sort des disparus, au nom de l’amitié cordiale et de la concomitance de dossiers (et bientôt de sort). Le Courant du Futur avait honteusement négligé de le faire quand il courtisait la Syrie, malgré l’insistance du mouvement Amal et du Hezbollah qui eux mettaient tout en œuvre a l’époque pour connaître le sort des Libanais enlevés par la Syrie.

    Jack Hakim

    03 h 47, le 13 avril 2012

  • M. Malek, je persiste à dire que le Liban n’a pas vocation à être un ennemi de la Syrie. Surtout comme vous le dites si bien, « … que les choses changent, que l'Histoire évolue, (et que) nous savons tous qu'en politique il n'existe pas d'alliances éternelles ou le contraire, de ruptures définitives. » Ce pays n'est pas à mille lieues d’ici, il partage quelques centaines de kilomètres de frontières avec le Liban, sans compter les liens sociaux et familiaux. Donc on ne peut l’ignorer. Le sort du régime là-bas ne m’intéresse moins que la sauce à laquelle on sera bouffé si ceux qui tentent de remplacer cette « tyrannie » arrivaient à saisir le pouvoir. Or ça n’a rien qui puisse séduire. Quant aux pays amis des vôtres, le sang innocent qui les éclabousse n’a pas encore séché, à qui veut le voir bien entendu. Et là personne n’est plus innocent. Je comprends enfin pourquoi vous feignez de ne pas reconnaître ceux de votre bord. C’est vrai qu’on puisse avoir honte d’être aperçu en leur compagnie. C’était déjà le cas en 1988, avant que GMA ne cristallise autour de l’armée l’esprit de la vraie résistance. Et que cette fierté restaurée, on avait vu des centaines de français de tous bords qui avaient décidés de demander la citoyenneté libanaise pour soutenir notre cause.

    Henoud Wassim

    17 h 09, le 12 avril 2012

  • C’est fou combien Frédéric Dard a fait d’adeptes surtout au Liban. C’est fou également combien la politique libanaise est rendue imbuvable quand elle est moulinée pour devenir un ersatz de San Antonio. Ceci dit, GMA a 10 ministres dans un gouvernement de 30 : donc GMA n’a pas la majorité et il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne l’avoir pas encore réalisé. Pour le reste et pur répondre à M. Hakim, je me réfèrerai à l’article qu’on essayait de commenter : « Grâce à la détermination des parents à poursuivre ce combat, nous avons pu aboutir à un projet de loi présenté par le député Hikmat Dib pour la formation de ce comité national, indique Ghazi Aad. Nous avons aussi pu aboutir à un autre projet de loi, présenté par des juristes et des militants, qui met également l’accent sur la nécessité de former ce comité. Il ne faut pas non plus oublier la visite qu’a rendue le ministre de la Justice Chakib Cortbaoui à notre tente le 10 décembre 2011 et dans le cadre de laquelle il avait promis de présenter au Conseil des ministres un décret pour la formation de ce comité. De telles initiatives augurent d’une capacité à régler ce dossier à travers un mécanisme de travail sérieux. » . Or à ce que je sache, ni Dib, ni Cortbaoui , ne sont des adeptes du courant qui a usurpé la date du 14 mars.

    Henoud Wassim

    16 h 14, le 12 avril 2012

  • Le dressage de potence est un exercice essentiel de bonne gouvernance et a l’avantage d’être fastoche. Ce qui est complexe, c’est l’agencement des exécutions. Il faut savoir pendre le plus coupable au début et le moins coupable vers la fin. Ce n’est pas très simple parce que quasiment toute le monde a pêché par parole, par action, par pensée, et par enlèvement. Ceci dit, M. Henoud a raison : C’est au gouvernement de se dresser en interlocuteur de la Syrie, pas GMA (dont l’essence d’homme d’Etat supplante les hydrocarbures Salafistes). Quelques esprits chagrins iront vous dire que lorsque l’on a 10 ministres sur 30 siégeant au Conseil, l’on EST pratiquement le Gouvernement. Ces mêmes esprits chagrins iront dire que tenir GMA et le Gouvernement pour totalement dissociables sur les sujets délicats serait comparable à l’attitude de M. Assad qui proclamait sur ABC News qu’il n’était pas le Gouvernement Syrien et qu’il ne pouvait donc pas être tenu pour responsable des agissements des forces gouvernementales. Mais qu’importe ! Le Libanais est clairvoyant. Et il sait bien, de plus, que si le Gouvernement ne soulève pas la question des personnes kidnappées par la Syrie, cette dernière est donc totalement exemptée du devoir d’enquêter sur leur sort…

    Jack Hakim

    15 h 41, le 12 avril 2012

  • Ne vous fâchez pas Wassim, je ne vous insulte pas du tout ou alors je l'ai fait involontairement et dans ce cas je m'en excuse. Je dis ce que je pense et je continuerai à le faire. Mais dites-moi, vous parlez de mon bord et de mes amis à plusieurs reprises... A quel bord et quels amis pensez-vous ? Je suis curieux de le savoir. Bien sûr que les choses changent, que l'Histoire évolue, nous savons tous qu'en politique il n'existe pas d'alliances éternelles ou le contraire, de ruptures définitives. En ce qui concerne la tyrannie d'Assad père et fils, elle est là, présente, nous la vivons au quotidien depuis plus de 35 ans, au Liban d'abord, puis à un saut de puce de chez nous, au coeur même du peuple syrien. Désolé, je ne peux pas m'acoquiner avec des monstres. Et pour votre gouverne, la Syrie (le régime j'entends) n'a jamais été mon amie comme vous dites, ni en 90, ni jamais auparavant. Encore une fois je ne sais pas de quel bord vous parlez, mais depuis l'entrée des Syriens au Liban en 1976, j'ai toujours affiché mon désaccord sur sa présence et j'ai dit aux responsables de l'époque que c'était une grande erreur. Puis j'ai toujours critiqué tous nos politiciens qui défilaient fièrement mais soumis à la tutelle syrienne. Voilà en gros. Oui, effectivement, aucun pays n'est irréprochable, mais à ma connaissance, aucun de ces pays "amis" dont vous parlez ne massacre son propre peuple. Pour l'instant.

    Robert Malek

    15 h 02, le 12 avril 2012

  • M. Malek: D'abord vous présumez que ces atrocités seraient des "détails insignifiants" pour moi. Je trouve ça intolérablement insultant, même si je m'attends à pire de ceux de votre bord. Vous n'avez aucun droit d'insinuer cela. J'espère que vous aurez le courage de l'admettre. Pour mémoire, le Liban a été massacré par une myriade de salauds dont beaucoup sont arabes, et avec lesquels votre bord tisse des liens d'amitié indéfectible. Certains ont combattu, d'autres ont financé. Et la Syrie était votre amie en 90 quand il s'agissait d'imposer le diktat de Taëf. Alors fi de l'hypocrisie! La guerre est finie, une page doit être tournée. Mais... si on devait en vouloir à quelqu'un pour 30 ans de pillage, de massacres et de destructions, il faut avant tout commencer par briser l'Omertà de l'amnistie et dresser les potences pour les criminels ordinaires qui prétendent parler au nom des Libanais ou couler une retraite douce après avoir mis le pays à feu et à sang. Quant aux régimes qui trempent dans le sang de leurs peuple, j'oserai simplement dire que de tous les pays que vous considérez amis, il n'y en a pas un seul qui n'ai pas beaucoup de sang sur les mains ou sur la conscience. Et tous se bousculaient pour courtiser Assad il y a à peine 2-3 ans...

    Henoud Wassim

    13 h 34, le 12 avril 2012

  • Monsieur Henoud, piano ! piano ! s.v.p. Ne prenez pas les autres pour dupes ! Votre caporal lui-même reconnaissait le fait car la plupart étaient de ses soldats qu'il avait abandonné, dans sa fuite précipitée. Avant de venir au Liban et de signer le papier (H... ) il se présentait comme le champion qui allait réclamer la libération de ses soldats, trahis, je le répète, par lui, pour se sauver "héroiquement" ( Fuyard par excellence ) à l'ambassade française. Alors, laissez les balivernes de côté !

    SAKR LEBNAN

    13 h 09, le 12 avril 2012

  • M. Houri : Quand des ambassadeur européens vous disent que ceux qu'on appelle 14-mars ont tous refusé, ainsi que des chefs religieux qui leurs sont inféodés, qu'on puisse ouvrir le dossier des victimes de disparition forcée, on ne sait que dire. Surtout quand on entend ces mêmes responsables crier leur prétendue indignation à ce sujet à chaque échéance électorale. La Syrie a toujours déclaré qu'elle n'a plus de détenus libanais de la période 1975-90 et qu'elle a livré tous ceux qu'elle a kidnappés aux miliciens qui les ont liquidés par la suite. Il est hors de question que ses déclarations soient acceptées; de la même manière qu'il faut durement contester aux milices leur mutisme criminel quand on leur demande des comptes à propos des fosses communes. Ceci dit: Est-ce que la France n'aurait pas dû faire la paix avec l'Allemagne tant que Klaus Barbie ou les criminels responsables d'Ouradour sur Glane, n'étaient pas arrêtés? La réponse est clairement non. Alors au nom de quoi peut-on disputer au Général Aoun de pouvoir parler à Assad, alors que la Syrie est officiellement un pays ami? Dans toute cette discussion, une seule constante: Il faut éclaircir le sort de toutes les victimes de disparition forcée, hors de tout marchandage politicien ou électoral. Hors de ça, point de salut

    Henoud Wassim

    12 h 29, le 12 avril 2012

  • M. Henoud, je ne vais pas encore contrecarrer tout ce que vous dites sur Aoun, je le fais assez souvent ici et vous connaissez ma position vis-à-vis de cet homme. Mais je réponds à votre première question : non, bien sûr, le Liban n'a pas "vocation à être un éternel ennemi non déclaré de la Syrie", mais il y a deux détails (qui sont peut-être insignifiants pour vous) qui m'empêchent aujourd'hui d'être copain avec le régime syrien. 1) Ce régime syrien a volé, pillé, violé, occupé, bafoué, tué, assassiné... bref, anéanti le Liban pendant 30 ans. 2) Ce régime massacre son propre peuple, c'est le régime le plus assassin et sanguinaire depuis Staline. Alors s'il vous suffit que la Syrie n'occupe pas le terrain pour être bon voisin et ami avec elle, nous n'avons vraiment pas les mêmes valeurs humaines. Tant pis. Moi je refuse que mon pays soit complice de barbaries inqualifiables. Je sais bien qu'il n'y a pas que la Syrie, je sais bien que tous nos gouvernements qui se sont succédé ont excellé dans l'immobilisme, mais ce n'est pas une raison pour cautionner la position du gouvernement armé actuel.

    Robert Malek

    11 h 38, le 12 avril 2012

  • Le silence autour de ces disparus est le vrai malheur pour leurs familles...alors Dieu pourquoi t'as laisse faire ce regime qui ne sais que secreter du pus...

    Houri Ziad

    10 h 37, le 12 avril 2012

  • M. Malek: Le Liban a-t-il vocation d'être un éternel ennemi non-déclaré de la Syrie? Si on devait prendre une position vis-à-vis des pays qui ne nous veulent pas du bien, la liste est bien longue. Bien malin celui qui prétendra que les gouvernements depuis 90 nous en ont donné les moyens. Le Général Aoun a eu des discussions avec le Président Assad; c'est de notoriété publique. Il a tenu à Damas les mêmes propos qu'il tient au Liban, à savoir nous maintiendrons des relations d'amitié et de bon voisinage avec la Syrie tant qu'elle n'occupas pas le Liban. Quant au compte-rendu de ses entretiens, il a le privilège d'en informer de la teneur, qui bon lui semble. A quel titre est-il allé? voyons: 1) Chef du bloc parlementaire chrétien le plus important 2) Ancien premier ministre 3) Ancien commandant en chef de l'armée, 4) Actuel député de la nation 5) Signataire d'un protocole d'entente avec le Hezbollah 6) Ancien adversaire farouche de la Syrie en 1989-90, vous faudrait-il davantage? J'ajouterai quant à moi la confiance qu'une majorité de libanais lui fait car il n'a jamais trahi son pays, qu'il en a défendu les intérêts, qu'il nous a fait honneur quand tous les autres nous embarrassaient par leurs méfaits et qu'il ne s'est jamais enrichi à nos dépens. Une confiance que n'a jamais écorné toute la petite propagande lancinante d'une troupe politique aigrie dans la petitesse depuis 1989.

    Henoud Wassim

    10 h 23, le 12 avril 2012

  • M. Henoud, permettez-moi d'intervenir car certains de vos propos me semblent contradictoires. Vous dites d'une part, en réponse aux interrogations de Michèle, que Aoun "n'a pas vocation à remplacer le pouvoir légitime libanais", et vous répondez par ailleurs à Jack qu'on ne connait pas la teneur des discussions de Aoun en Syrie. De quelles discussions s'agit-il et dans le cadre de quelle affaire ? Et à quel titre Aoun a-t-il eu ces entretiens en Syrie ? Quand vous dites : "ceux qui défendent le droit d'un peuple à vivre en dignité et en paix", de qui parlez-vous ? Cela dit, et sans vouloir remettre sur le tapis le débat peut-on-rire-de-tout, je ne trouve pas du tout l'humour de Jack mal placé, surtout qu'il n'ironise pas sur les familles mais sur le régime syrien et ses amis au Liban.

    Robert Malek

    07 h 33, le 12 avril 2012

  • Mr Hakim, permettez-moi de vous dire que vous avez tort de tourner la douleur d'un peuple en dérision. Vous avez également tort de présumer de ce qu'ait pu être le contenu ou non des discussions du Général Aoun en Syrie. Tous les sujets ne sont pas bons pour mettre à égalité ceux qui ont vendu Liban et libanais pour remplir leurs poches, et ceux qui défendent le droit d'un peuple à vivre en dignité et en paix. La douleur des parents des disparus touche tout le monde même si certains ont la conscience bien anesthésiée. Il ne faut surtout pas donner un blanc-seing aux criminels en herbe pour répéter les atrocités d'antan en présumant eux aussi de la dérision et de l'impunité des générations avenir

    Henoud Wassim

    06 h 15, le 12 avril 2012

  • L’on peut pardonner au régime Syrien d’avoir embastillé quelques Libanais. C’est un prix si dérisoire à payer au vu de tous les sacrifices qu’il a consentis pour protéger le Liban de lui-même. Et puis quand on contrôle un pays durant 30 ans, on ne quitte pas sans garder quelques souvenirs : Les clefs de la ville qu’a reçues Rustom Ghazalé lors de la cérémonie de départ à Rayak, quelques prisonniers d’opinion, les petites serviettes de l’hôtel Beau Rivage, etc… GMA (que la paix soit avec Lui et avec Son esprit) n’irait pas contester ce droit qu’on les Syriens de garder ce qu’ils détiennent depuis si longtemps. Bien qu’Il puisse marcher sur l’eau, Il sait bien qu’il ne faut pas marcher sur des œufs. Iriez-vous réclamer à votre meilleur ami de l’argent qu’il vous a emprunté il y a 30 ans ? Pour conserver une amitié, il y a des choses dont on ne parle pas.

    Jack Hakim

    05 h 46, le 12 avril 2012

  • D'abord parce que le Général Aoun n'a pas vocation à remplacer le pouvoir légitime libanais; et parce que c'est le devoir du gouvernement libanais de s'y atteler. Un gouvernement qui n'a eu de cesse d'occulter, malgré ces nuances au fil des années, ce problème douloureux. Je vous rappelle que le Président actuel de la république s'était engagé à chercher un règlement, mais n'a rien fait, pas plus que Messrs Mikati, Hariri ou Sanioura, ou que tous les autres ministres de la justice à part Mr. Cortbaoui qui allait présenter un décret au gouvernement prépari par M. Hekmat Dib pour l'établissement d'un Comité national pour les victimes de disparition forcée. Messrs Cortbaoui et Dib sont membres du Bloc présidé par le Général Aoun.

    Henoud Wassim

    05 h 42, le 12 avril 2012

  • Il y a une chose que je ne comprends pas: pourquoi le General Aoun, qui est si proche du gouvernement syrien, ne regle-t-il pas ce probleme si douloureux des Libanais detenus dans les prisons syriennes depuis plus de trente ans? Peut-etre que M. Jabbour pourrait me donner une reponse (je suis serieuse, pas du tout cynique, vous me connaissez M. Jabbour:)).

    Michele Aoun

    03 h 20, le 12 avril 2012

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