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Liban - Protocole

Les restrictions sur le travail des Philippins au Liban bientôt levées ?

Deux accords ont été signés entre Beyrouth et Manille, mais le syndicat des agences de recrutement au Liban évoque des points encore non réglés.

Plus de 31 000 travailleurs philippins sont actuellement au Liban, selon le ministère philippin du Travail et de l’Emploi. Getty images/AFP

Le ministère philippin du Travail et de l’Emploi a annoncé dans un communiqué la levée prochaine des restrictions imposées à ses ressortissants souhaitant se rendre au Liban pour y travailler. Cette annonce intervient suite à la signature de deux accords entre le ministre du Travail Charbel Nahas et son homologue philippine Rosalinda Baldoz, mercredi à Beyrouth.
Rappelons que Manille avait interdit à ses ressortissants d’aller travailler au Liban depuis la guerre de juillet 2006 : quand ce conflit a éclaté, près de 33 000 travailleurs philippins se trouvaient au Liban, et si nombre d’entre eux avaient été évacués, cela ne s’était pas fait sans problèmes, des garants et des employeurs se montrant réticents à laisser partir leurs domestiques avant l’expiration de leur contrat. Par peur d’être retenus contre leur gré, certains travailleurs avaient fui la maison de leur employeur et d’autres avaient été déposés à l’ambassade des Philippines sans toucher leur dernier salaire.
« C’est un pas positif vers la promotion d’un travail décent et conforme aux normes internationales », a affirmé Mme Baldoz après la signature des accords. Les plus de 31 000 travailleurs philippins actuellement présents au Liban vont profiter de ces accords, a poursuivi la ministre, qui a précisé, selon le site d’informations philippin ABS-CBN, que la levée de l’interdiction de voyage au Liban entrera en vigueur 30 jours après la signature de l’accord.

Les conditions
De nombreux points figurent parmi les conditions posées par Manille pour laisser ses ressortissants revenir travailler au Liban, à commencer par le fait que les domestiques ne peuvent être embauchés pour travailler au Liban qu’à travers des agences philippines autorisées. Deux : les coûts d’obtention et de renouvellement du visa du travail et du permis de résidence de tout travailleur philippin doivent être pris en charge par l’employeur. Trois : les personnes de moins de 23 ans ne peuvent être employées comme domestiques. Quatre : l’employeur doit fournir, à ses propres frais, une assurance médicale aux travailleuses domestiques. Cinq : les travailleuses philippines ont le droit de garder leur passeport et leurs documents d’identité en leur possession. Six : l’employeur doit ouvrir un compte bancaire au nom de la travailleuse pour y déposer son salaire. Sept : l’employeur doit fournir à la travailleuse un logement, de la nourriture et l’assistance médicale nécessaire en cas de besoin, et ne peut pas obliger l’employée à accomplir des tâches non spécifiées dans le contrat. Huit : la travailleuse philippine a droit à un jour de congé (24 heures ininterrompues). Si elle habite dans la maison de l’employeur, elle n’est pas obligée d’y passer son jour de congé. Elle doit avoir également le droit de pratiquer sa religion sans restrictions. Neuf : la travailleuse philippine ne doit pas travailler plus de huit heures par jour et doit avoir droit à 10 heures de repos ininterrompues.
Enfin, le Liban et les Philippines doivent mettre en place un mécanisme commun pour la résolution de tout conflit qui pourrait survenir entre la travailleuse, l’employeur et l’agence de recrutement.

« Pas en avant, mais... »
Contacté par L’Orient-Le Jour, le président du syndicat des agences de recrutement au Liban, Hicham el-Bourgi, qualifie ces accords de « pas en avant » dans la protection des droits des employés étrangers. « Ces accords ne sont pas parfaits pour les deux parties », ajoute néanmoins M. Bourgi qui explique les hésitations et requêtes de Manille par la mauvaise réputation des Libanais en ce qui concerne le traitement des domestiques étrangers. Il se montre en outre pessimiste quant à l’application des accords. « Des points d’interrogation subsistent et je ne suis pas sûr que cet accord va être appliqué », déclare-t-il, relevant que la première clause de l’accord (relative au rôle des agences philippines autorisées) a été source d’un grand malentendu entre les parties libanaise et philippine.
La loi philippine ne permet en effet l’embauche des travailleurs qu’à travers des agences philippines autorisées. Cette exclusivité a été contestée par Charbel Nahas qui voulait défendre le droit des employeurs libanais à l’embauche directe, explique M. Bourgi. Selon lui, l’objection de M. Nahas a été interprétée par le côté philippin comme une restriction à l’exercice du travail des agences philippines. « Ces divergences ont créé un malentendu que le syndicat œuvre à dissiper, surtout que le ministère philippin insiste sur cette clause de l’accord », déclare Hicham el-Bourgi, qui regrette que M. Nahas n’ait pas impliqué le syndicat dans les négociations bilatérales. Et de poursuivre : « Il est très difficile de régler le problème. Maintenant que les accords sont signés, il n’est pas facile de faire marche arrière. »
M. Bourgi tient par ailleurs à préciser que la signature de ces accords ne veut pas dire que ces derniers prennent effet sur-le-champ. « Une commission conjointe doit au préalable rédiger un contrat de travail standard. Une fois ce contrat approuvé, nous pourrons parler d’une levée des restrictions sur le travail des Philippins au Liban », explique-t-il.
Le ministère philippin du Travail et de l’Emploi a annoncé dans un communiqué la levée prochaine des restrictions imposées à ses ressortissants souhaitant se rendre au Liban pour y travailler. Cette annonce intervient suite à la signature de deux accords entre le ministre du Travail Charbel Nahas et son homologue philippine Rosalinda Baldoz, mercredi à Beyrouth.Rappelons que Manille...

commentaires (1)

c'est bien, mais malheureusement, c'est comme pour les autres travailleurs, les contrats de travail ne sont pas respectés

Talaat Dominique

18 h 50, le 03 février 2012

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Commentaires (1)

  • c'est bien, mais malheureusement, c'est comme pour les autres travailleurs, les contrats de travail ne sont pas respectés

    Talaat Dominique

    18 h 50, le 03 février 2012

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