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Liban

Raï, reçu par Sarkozy et Fillon, insiste sur la protection des minorités dans les pays arabes

Le chef de l’Église maronite, Mgr Béchara Raï, a exprimé devant le président français, Nicolas Sarkozy, et son Premier ministre, François Fillon, ses craintes quant à l’avenir des chrétiens dans les pays arabes en proie à des bouleversements politiques.
Au deuxième jour de sa visite officielle dans la capitale française, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a eu des entretiens avec le président Nicolas Sarkozy, puis avec le chef du gouvernement, François Fillon, en présence de la délégation qui l’accompagne, de l’ambassadeur du Liban Boutros Assaker et de l’ambassadeur de France, Denis Pietton. Le président Sarkozy devait lui remettre la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.
Selon les déclarations du patriarche à la presse, les discussions ont porté sur la situation au Liban et dans le monde arabe, sur la situation des chrétiens d’Orient, ainsi que sur le Tribunal spécial pour le Liban et les relations bilatérales. Mgr Raï a ainsi souligné l’attachement de la France au Liban et à l’instauration de la paix, de la stabilité, non seulement dans ce pays, mais dans l’ensemble des pays arabes, précisant que le président Sarkozy est hostile à tout régime qui ne respecte pas les droits des peuples.
Si le chef de l’Église maronite a abondé dans le même sens, il n’en demeure pas moins qu’il a exprimé des craintes accentuées quant au sort des chrétiens dans les pays dont les régimes ont été renversés, comme en Irak et en Égypte, ou dans les pays en proie à des soulèvements populaires, comme en Syrie. Il les a répétées aussi bien dans ses déclarations à la presse, au terme de ses entretiens à l’Élysée et à Matignon, qu’au cours de l’interview qu’il a accordée à France 24.
Selon Mgr Raï, l’action de la communauté internationale, que ce soit au niveau des États ou du Conseil de sécurité, devrait tenir compte de ce paramètre. « Nous redoutons deux éléments : une guerre civile en Syrie ou l’avènement d’un régime radical ainsi que le démembrement du monde arabe en mini-États confessionnels », a-t-il dit, tout en insistant sur la nécessité, pour tous les régimes de la région, de respecter leurs peuples.

 « Un génocide et non pas une démocratie »
Mgr Raï s’est étendu davantage sur ce point dans son interview à France 24, rappelant les attentats et les attaques contre les chrétiens d’Irak. « Lorsque des sociétés sont victimes de guerres, de crises économiques et de privation des droits élémentaires de l’homme, nous ne pouvons que nous inquiéter pour les chrétiens, parce que nous ne voulons pas qu’ils soient traités en tant qu’étrangers. Lorsque les régimes dans certains États sont religieux (...), nous vivons en danger permanent », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Nous demandons à la communauté internationale, et notamment à la France, de ne pas faire preuve de précipitation dans l’adoption de décisions visant à obtenir des changements de régime. Ils voulaient une démocratie en Irak, mais cette démocratie a fauché des vies et n’arrête pas de faire des victimes innocentes. Tous les pays arabes sont sur la sellette. Quelle sera l’issue ? Qu’est-ce qui se passera en Syrie ? La communauté internationale et la France doivent réfléchir à l’avenir. (...) Est-ce qu’il y aura une guerre sunnito-alaouite dans ce pays ? Ce serait un génocide et non pas une démocratie ou des réformes », a-t-il averti, affirmant que « les États peuvent établir des conditions pour la démocratie et non pas lancer des guerres pour l’obtenir »
Mgr Raï a ensuite jugé nécessaire d’aider les chrétiens du monde arabe aux plans matériel, humain et spirituel « pour leur permettre de tenir bon dans leurs pays respectifs ».
Sur un autre plan, le patriarche a précisé, en réponse à une question, que le président français n’a pas évoqué un éventuel retrait des Casques bleus du Liban, mais qu’il a insisté sur le fait que Paris ne tolérera plus d’attaques contre eux.
Il s’est ensuite prononcé en faveur du Tribunal spécial pour le Liban, rappelant cependant que certains le considèrent politisé et faux. « Nous sommes contre la politisation et la falsification, mais nous sommes avec la justice et pour la séparation des pouvoirs », a-t-il ajouté.
Plus tard dans la journée, les services du Premier ministre Fillon ont réaffirmé, dans un communiqué, « la force des liens qui unissent la France à la communauté maronite, ainsi que son attachement à un Liban pluraliste, multiconfessionnel, indépendant et stable ».
Les deux hommes ont abordé la question des communautés chrétiennes d’Orient, une « préoccupation prioritaire de la France », selon Matignon. Le chef du gouvernement a d’ailleurs confié à ce sujet au sénateur Adrien Gouteyron une mission d’étude et de proposition dont les conclusions seront connues « avant la fin de l’année », selon le communiqué.
Au deuxième jour de sa visite officielle dans la capitale française, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a eu des entretiens avec le président Nicolas Sarkozy, puis avec le chef du gouvernement, François Fillon, en présence de la délégation qui l’accompagne, de l’ambassadeur du Liban Boutros Assaker et de l’ambassadeur de France, Denis Pietton. Le président Sarkozy...

commentaires (3)

Effectivement sa Béatitude a dit tout haut et les yeux dans les yeux à M. Sarkozy qu'il se trompait de chemin. Ce n'est pas nouveau mais malheureusement M. Sarkozy est "atlantiste" à 100% et est fagoté à souhaits par un lobby sioniste. Il se trompe de chemin et mènera au chaos dans la région s'il continue à s'aligner sur la politique americano-sioçniste. J'espère qu'il a compris ce que sa Béatitude lui a dit car plus clair on ne peut faire...sauf si le complot est de morceler la région en entités religieuses repliées sur elles mêmes et sans oublier de faire venir beaucoup de chrétiens de la région en Europe...car leur politique d'immigration a été un fiasco depuis des décennies...

Fadi Yazbeck

02 h 52, le 06 septembre 2011

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Commentaires (3)

  • Effectivement sa Béatitude a dit tout haut et les yeux dans les yeux à M. Sarkozy qu'il se trompait de chemin. Ce n'est pas nouveau mais malheureusement M. Sarkozy est "atlantiste" à 100% et est fagoté à souhaits par un lobby sioniste. Il se trompe de chemin et mènera au chaos dans la région s'il continue à s'aligner sur la politique americano-sioçniste. J'espère qu'il a compris ce que sa Béatitude lui a dit car plus clair on ne peut faire...sauf si le complot est de morceler la région en entités religieuses repliées sur elles mêmes et sans oublier de faire venir beaucoup de chrétiens de la région en Europe...car leur politique d'immigration a été un fiasco depuis des décennies...

    Fadi Yazbeck

    02 h 52, le 06 septembre 2011

  • Les craintes de Mgr Béchara Raï pour l’ avenir des chrétiens sont vraies . Il faudra comme en Europe en 1991 leur trouver une Convention-cadre pour la protection des minorités nationales dans les pays arabes pour préserver les éléments essentiels de leur identité que sont leur religion, leur langue, leurs traditions et leur patrimoine culturel. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    00 h 25, le 06 septembre 2011

  • Je suis totalement solidaire avec les propos de sa béatitude, mais.. il y a toujours un mais en politique : si la population ne tolère pas son régime, et demande une démocratie il est absolument demandé d'être avec le peuple et non rejeter ses demande. Je tiens à rappeler au patriarche que nous sommes au mois de Septembre des martyrs de la résistance libanaise et que nul n'a autant massacré les chrétiens du Liban que le régime Assad père et fils. C'est en très grande partie grâce à ce régime que deux leaders chrétiens ont du suivre le chemin de l'éxil et un troisième a fait onze ans de prisons. C'est lui que durant quinze années d'occupations, (1990-2005) les chrétiens ont été écrasé par une classe politique comme celle de Emile Lahoud à la présidentielle. Rappelez-vous ce que le régime Assad nous faisait avaler lorsqu'il était temps de se retirer du Liban en 2005 : les extrêmistes vous mangeront, les sunnites vous mangeront, le talibanisme s'établiera, les barbes sans moustaches seront poussées, etc. De grâce, les chrétiens sont présents en Orient depuis 5000 ans bien avant l'arrivée des régimes dictatoriaux. Nous voulons vivre, arrêtez de faire peur aux gens, la jeunesse arabe a évolué, la technologie a sonné, khalass, nous ne sommes pas des ahel zemmeh ! rappelez-vous des paroles de Bachir Gemayel dans ce mois de Septembre : ni le Vatican et ni l'Arabie Saoudite n'ont le droit de gouverner au Liban. Vive la souveraineté et l'indépendance ! 10452km2

    Elie KHOUEIRY

    23 h 41, le 05 septembre 2011

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