Seul le ministre de la Réforme administrative, Mohammad Fneich, a axé son intervention au cours d’une visite au souk historique nouvellement réaménagé à Jezzine sur ce que compte faire le gouvernement. En présence de nombreux notables de la région et d’un représentant de l’Union européenne (qui a financé en partie le projet), Fneich a déclaré que le gouvernement compte donner la priorité aux projets de développement et au tourisme, dans le respect de la nature. Il a ainsi estimé que l’économie libanaise doit être nourrie de nouvelles rentrées pour lui permettre de se stabiliser. Selon lui, il faut aussi créer de nouvelles opportunités de travail, surtout pour les jeunes, pour mettre un terme à l’émigration. Tout en critiquant les attaques contre le gouvernement avant même sa formation, il a affirmé que les Libanais attendent que l’on s’occupe de leurs problèmes. Il a ajouté que le gouvernement compte rester au-dessus des clivages politiques tout en s’attachant à la fameuse équation « l’armée, le peuple et la résistance ». Il a conclu en précisant que celui qui refuse le dialogue s’éloigne de l’intérêt de la patrie.
Les députés du Hezbollah ont, pour la plupart d’entre eux, insisté sur l’importance de protéger les ressources pétrolières du pays, assurant que les armes de la résistance sont nécessaires pour protéger le Liban des menaces israéliennes persistantes. Selon Hassan Fadlallah, la résistance continue à s’attacher à ses armes non seulement pour défendre le pays et ses ressources, mais aussi pour empêcher « l’ennemi israélien de songer à attaquer le Liban. Il devra ainsi penser à ses propres maisons avant de penser à attaquer les nôtres ... ». Fadlallah a encore précisé que la résistance, qui a réussi jusqu’à présent à déjouer les complots fomentés contre elle et les pièges qui lui ont été tendus, parviendra une fois de plus à dépasser les tentatives de ternir son image et de semer le doute dans les esprits de ceux qui l’entourent et l’appuient. Il a ensuite invité les Libanais à appuyer le gouvernement, soucieux d’apporter des solutions à leurs problèmes, même s’il ne possède pas de baguette magique. Fadlallah a encore annoncé que le gouvernement étudie l’application des accords conclus avec la République islamique d’Iran au sujet de l’eau et de l’électricité et qui ont été gelés jusqu’à présent. Il a enfin rappelé que le gouvernement travaille pour tous les Libanais.
De son côté, le député Nawwar Sahili a précisé que le Hezbollah ne restera pas les bras croisés si Israël lance la moindre attaque contre le Liban ou ses ressources pétrolières. Sahili s’est étonné de la réaction de certaines voix à l’intérieur qui ont critiqué la détermination du Hezbollah à défendre les ressources du Liban, se demandant comment ces voix ne considèrent pas les déclarations de la résistance comme un élément de force pour notre pays.
Son collègue Hussein Moussaoui a été plus radical, assurant que le Hezbollah remettra ses armes à l’État libanais lorsque les Israéliens déposeront les leurs, puisque ces dernières constituent une menace pour les Libanais et les Palestiniens. Il a aussi affirmé que les armes du Hezbollah ne visent pas à défendre les chiites ou les musulmans, mais tous les Libanais face aux menaces israéliennes. S’adressant directement à ceux qui critiquent les armes du Hezbollah, Moussaoui a lancé : « Vous avez un problème avec nos armes, nous en avons un autre avec l’aplatissement. Nous ne pouvons pas supporter de voir un citoyen piétiné par les pieds israéliens ou américains. »
Le chef du conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a déclaré à son tour que « celui qui peut définir la stratégie de défense du Liban n’est pas celui qui attend devant les portes des ambassades étrangères ou tend l’oreille et le cœur aux projets américains pour la région ». Au cours d’une cérémonie en commémoration au massacre de Cana le 30 juillet 2006, sayyed Safieddine a affirmé que c’est désormais la voix des habitants du Sud qui détermine la stratégie de défense nationale. Il a ajouté que ceux qui multiplient les déclarations dans les médias sur l’adoption d’une nouvelle stratégie de défense ne pensent nullement aux enfants du Sud, aux martyrs de Cana et d’ailleurs qui ont longtemps été victimes de la barbarie israélienne. Tout en affirmant qu’on ne peut laisser le Liban rester une proie pour les comploteurs et pour les ambitions et les rêves israéliens, Safieddine a déclaré que la résistance est une exigence morale, religieuse, humaine et nationale. « Elle est aussi nécessaire pour notre dignité que l’air que nous respirons ou l’eau que nous buvons. Il n’y a aucune possibilité de retour en arrière à ce sujet », a-t-il précisé. Selon Safieddine, Nasrallah n’a pas établi une nouvelle équation dans son dernier discours, puisqu’il s’agit de la même qu’il a répétée : l’existence du Liban en tant que pays souverain et indépendant grâce à l’armée, au peuple et à la résistance, face aux visées et aux menaces israéliennes.
Enfin, cheikh Nabil Kaouk a abondé dans ce sens, ajoutant que les missiles du Hezbollah atteindraient les installations pétrolières israéliennes si les ressources du Liban étaient touchées. Il a aussi affirmé que la complémentarité entre le gouvernement et la résistance a renforcé la position du Liban et réduit la marge de manœuvre de l’ennemi pour tenter de grignoter une partie des ressources libanaises.
commentaires (26)
Allez avoue Christian, s'ils avaient fait quelque chose pour Gaza, tu n'aurais pas dit, mais de quoi je mêle, voilà qu'ils mettent en péril le Liban alors que les arabes ne bougent pas le petit doigt, faut savoir ce que tu veux, alors ils doivent ou ils ne doivent pas faire.???
Kamel Jaber
07 h 01, le 02 août 2011