L’explosion s’est produite vers 18 heures sur l’autoroute de Saïda, alors que le véhicule de la force de l’ONU circulait en convoi. La charge explosive était placée en bord de route, le long de la route côtière, près de l’entrée sud de la ville.
Elle a fait cinq blessés parmi les militaires français : trois ont été transportés à l’hôpital civil de Saïda et deux autres, souffrant de traumatisme sonore, ont été soignés sur place, a annoncé l’état-major français.
L’un des blessés hospitalisés a eu le visage brûlé et a reçu des éclats de bombe dans un œil, et un autre a été blessé à l’œil gauche, selon une source médicale à hôpital Hammoud de Saïda.
« Je condamne avec la plus grande fermeté l’attentat ayant eu lieu cet après-midi contre la Finul, qui a fait cinq blessés parmi les Casques bleus français », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, dans un communiqué, appelant « les autorités libanaises à tout mettre en œuvre pour que les responsables soient jugés ».
« La sécurité et la liberté de mouvement des soldats de la Finul doivent être garanties », a-t-il insisté, rappelant aussi l’engagement de la France « en faveur de la sécurité, la stabilité, l’indépendance et la souveraineté du Liban ».
Le Premier ministre, Nagib Mikati, a contacté l’ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, pour condamner cet attentat « immoral », selon son service de presse. Des contacts ont été pris avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice pour l’ouverture d’une enquête.
« Une enquête coordonnée par la Finul et les forces de sécurité libanaise a été ouverte pour déterminer l’origine de cette explosion », a souligné l’état-major à Paris.
Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a pris contact avec l’ambassadeur de France pour condamner l’attentat, dans lequel le mouvement Amal a vu « un crime terroriste organisé » faisant le jeu d’Israël.
Auteurs non identifiés
L’explosion, qui a été entendue à travers la ville de Saïda, a endommagé l’avant du véhicule de la Finul ainsi que certaines voitures garées tout près. Des morceaux du véhicule étaient éparpillés à une vingtaine de mètres du lieu de l’explosion, et l’armée a bouclé la zone.
Le 27 mai, un autre attentat à la bombe à Saïda avait blessé six Casques bleus italiens, dont deux grièvement. Il n’avait pas été revendiqué et avait été considéré comme « un message » politique en rapport avec la situation en Syrie plutôt que comme un acte de guerre.
Depuis 2006, la Finul a été visée par plusieurs attentats, dont les auteurs n’ont pas été identifiés. Le plus meurtrier a eu lieu en juin 2007, quand six Casques bleus, trois Espagnols et trois Colombiens, ont péri dans l’explosion d’une voiture piégée près de leur patrouille.
La Finul a été mise sur pied en 1978 afin de surveiller la frontière entre le Liban et Israël. Sa mission a été prolongée et étendue après la guerre de 2006, qui a fait environ 1 200 morts, pour la plupart des civils.
La force, actuellement dirigée par l’Espagne, dispose en ce moment de 13 000 hommes, dont 2 500 Italiens, le plus gros contingent. Ses soldats patrouillent souvent sur les routes du sud du pays, où le Hezbollah n’a plus de présence armée apparente depuis 2006.
De nombreuses personnalités libanaises, en particulier au Liban-Sud, ont condamné l’attentat.
commentaires (6)
Que dire ? Il n'y a pas le moindre doute que c'est un message à la France. Allô, Président Sarkozy, on vous a bien dit d'appuyer le régime syrien (dans le massacre de son peuple). Ce pays-boîte aux lettres a trop d'ennemis. Externes et internes. Ces derniers sont évidemment des traîtres de la pire espèce.
Halim Abouchakra
05 h 17, le 27 juillet 2011