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Liban

Geagea : Cette équipe est « le pire choix stratégique pour un Liban catapulté dans le camp des pestiférés »

Samir Geagea s’est dit hier désolé des « liens absolus » du gouvernement Mikati avec le régime syrien, « le pire choix stratégique aujourd’hui pour un Liban catapulté dans le camp des pestiférés et des vaincus, en marge du collectif arabe et de la communauté internationale ». Un gouvernement qui « ne respecte pas le pacte » et qui « souffre d’un déséquilibre politique » patent, a-t-il relevé dans une discussion à bâtons rompus avec les journalistes accrédités à Meerab.
« C’est un cabinet de tutelle même pas maquillée, auquel il ne manque que le général Jamil Sayyed ; un gouvernement de l’âge de pierre : il valait vraiment mieux, plutôt que ça, rester sans gouvernement. À l’heure où les régimes arabes sont dynamités par les intifadas, ce gouvernement naît relié par un cordon ombilical à l’un de ces régimes », a affirmé M. Geagea, s’étonnant d’une telle composition « six ans après la révolution du Cèdre » et à l’aune de la situation très épineuse dans laquelle se débat le pouvoir en place à Damas. « Nous formons un gouvernement qui s’en va en pèlerinage alors que les autres en reviennent », a-t-il dit en référence à un dicton populaire arabe.
Et de renchérir sur le non-respect du pacte en rappelant la démission des ministres chiites d’Amal et du Hezbollah il y a quelques années et les critiques qui s’étaient multipliées contre l’équipe de l’époque, jugée non conforme au pacte malgré le fait qu’elle avait bénéficié de la confiance de la Chambre. « Et ne voilà-t-il pas que nous accouchons aujourd’hui d’un gouvernement duquel est absente l’écrasante majorité des représentants de la communauté sunnite », a déploré le chef des Forces libanaises, assurant que le sacrifice des deux partis chiites (concéder un portefeuille qui leur revenait à un septième ministre sunnite) « ne fait que confirmer cela ».
Sur le plan technique, Samir Geagea a vertement critiqué le remplacement au ministère de la Santé de Mohammad Khalifé, dont il a loué les « compétences médicales » et le bilan, par Ali Hassan Khalil, « connu, lui, pour ses compétences politiques ». Estimant en outre que si Charbel Nahas avait réussi sa mission aux Télécoms, « il y serait resté et sinon, il n’avait pas à se retrouver parmi les 30 », Samir Geagea a fait part de son « total respect » au successeur de Ziyad Baroud, Marwan Charbel, « sauf qu’in fine, c’est du ministère de l’Intérieur qu’il s’agit et non pas du ministère des FSI : le rôle censé être celui de Charbel est assuré aujourd’hui par le général Achraf Rifi (le patron des FSI). Je ne comprends donc pas pourquoi l’on a éloigné Ziyad Baroud de ce ministère alors qu’il entretient des liens profonds avec les organismes de la société civile et qu’il jouit d’une expérience juridique reconnue – et je dis cela alors que je n’étais pas d’accord avec beaucoup de ses options politiques », a déclaré Samir Geagea.
Relevant l’importance d’un gouvernement d’union nationale « afin d’éviter au pays certains dangers bien précis, fût-ce au détriment de l’efficacité gouvernementale », le leader des FL s’est fait l’écho de la question posée, en démissionnant, par Talal Arslane : « Où se trouve la cohésion au sein du gouvernement ? », tout en critiquant, naturellement, l’absence de femmes au sein de la nouvelle équipe exécutive.
En outre, Samir Geagea a tenu à critiquer la commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle, « formée en réalité des ministres Ali Kanso, Ali Hassan Khalil, Mohammad Fneiche et Charbel Nahas – et que vive le Liban ! » s’est-il écrié, estimant que « les gars ont bien fait de se dépêcher de prendre la photo souvenir parce que ce gouvernement ne restera qu’un souvenir »...
Répondant ensuite à une question, il a indiqué que le 14 Mars entend publier une prise de position quotidienne concernant les actions de ce gouvernement et ne manquera pas de relever les points positifs si tant est qu’ils apparaissent. « Mais nous les attendons au tournant : nous sommes 60 députés unis main dans la main au Parlement et nous livrerons notre bataille partout où la Constitution nous autorise à le faire en toute démocratie. »
Enfin, Samir Geagea a assuré qu’il n’enviait « en rien » le PM Nagib Mikati, « que Dieu le prenne par la main... Je ne suis pas en colère contre lui, je suis triste pour lui », a-t-il dit.
Signalons que le leader des FL a successivement reçu hier l’ambassadeur de France Denis Pietton puis l’ancien ministre Charles Rizk.
Samir Geagea s’est dit hier désolé des « liens absolus » du gouvernement Mikati avec le régime syrien, « le pire choix stratégique aujourd’hui pour un Liban catapulté dans le camp des pestiférés et des vaincus, en marge du collectif arabe et de la communauté internationale ». Un gouvernement qui « ne respecte pas le pacte » et qui « souffre d’un déséquilibre...

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