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Liban

Baroud refuse que les prisonniers soient « utilisés comme message politique »

Le ministre Baroud au cours de sa conférence de presse. Photos Sami Ayad

L'affaire de la mutinerie à la prison de Roumieh a plané sur la réunion du Conseil central de sécurité qu'a tenue hier le ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud au siège du ministère, à Beyrouth, avec divers responsables de sécurité. « Je ne dirais pas qu'il y a eu exploitation politique de ce sujet, a déclaré Baroud au cours de la conférence de presse qui a suivi. Personnellement, je refuse que les prisonniers soient utilisés comme carburant ou comme vecteurs de messages politiques. Au-delà de tout cela, je dois préciser que j'adhère personnellement aux revendications des détenus, de même que le Conseil central de sécurité. Ce sont nos frères et sœurs, que personne ne s'imagine qu'il y a un conflit entre l'État et les prisonniers. Nous agissons avec beaucoup de précautions afin d'éviter les effusions de sang. Aujourd'hui, je garde tout cela pour moi, mais un jour, je révélerai les quatre vérités. »
À plus d'une reprise au cours de sa conférence de presse, Baroud a déclaré que son ministère « assume ses responsabilités », rappelant tout de même que les prisons sont une responsabilité partagée. Il a appelé à « arrêter les surenchères politiques contre le ministère de l'Intérieur ». « Je ne suis attaché à aucun poste et à aucun ministère, je ne suis attaché qu'au service des gens », a-t-il martelé. Interrogé sur une possible corrélation entre la mutinerie à Roumieh et la formation du gouvernement, il a répondu : « J'espère que pas, et je n'accepterai pas de contribuer à des problèmes. Je paye peut-être le prix de mon positionnement au centre et de mon sens des responsabilités. » Il a cependant refusé de nommer une partie qui aurait incité aux actes de vandalisme dans les prisons.
« Le sujet des prisons est un lourd héritage, a souligné Baroud. Toutefois, dernièrement, le travail sur les prisons a connu une avancée. » Rappelant que les prisons datent de 1943, le ministre a exprimé sa crainte que « les actes de vandalisme ne gâchent tout ce que nous avons fait depuis deux ans ». Il a évoqué « la formation de forces spéciales pour gérer la violence dans les prisons », plaidant pour « un renforcement des Forces de sécurité intérieure (FSI) qui souffrent toujours de manques graves ».
Le ministre a rappelé que les revendications des prisonniers se résumaient à plus de rapidité dans les jugements et à une solution au problème de la surpopulation des prisons. À ce sujet, il a rendu hommage « à la volonté du procureur général Saïd Mirza d'aller de l'avant dans cette affaire ». Abordant le sujet de la loi d'amnistie qui est actuellement au centre d'un débat, il a révélé avoir contacté le président du Parlement Nabih Berry au cours de la réunion du Conseil central de sécrurité pour parler de ce sujet. « Il ne nous est pas demandé de voter une loi d'amnistie pour tous les crimes, il y a des conditions et des exceptions pour certains crimes, et une importance accordée au comportement », a-t-il précisé. « Mais rien de tout cela ne peut être réalisé avant la formation du nouveau gouvernement », a-t-il cependant ajouté.

Un manque de budget
Baroud a insisté sur le fait que la solution au problème des prisons ne peut être que radicale, comme la construction de nouveaux bâtiments et la mise en application d'un plan global. « La construction de prisons a commencé, a-t-il dit. En deux ans, un budget de 19 millions de dollars a été alloué pour des constructions au Nord et au Sud, mais cela requiert du temps. » Il a assuré que son ministère a présenté au Conseil des ministres, le 27 janvier 2009, un plan temporaire appelé plan d'urgence pour les prisons, fondé sur des faits et des chiffres. « Nous avons suggéré que la responsabilité des prisons soit transférée au ministère de la Justice, et nous agissons en conséquence, mais nous ne voulons pas leur passer une boule de feu », a-t-il assuré.
Le ministre s'est toutefois plaint du manque de budget pour financer les solutions à l'intérieur des prisons existantes. « Nous n'avons pas pu débloquer le budget négligeable de 500 millions de livres pour les prisons, a-t-il déploré. Notre plan existe, nous n'avons pas attendu d'être en position de réagir. Mais comme pour tout au Liban, ce dossier a été sacrifié au profit de la politique. Nous ne promettrons pas d'améliorer la vie quotidienne à l'intérieur des prisons parce que nous n'avons pas le budget pour cela. » Il a souligné que les carences de budget étaient compensées en partie par des dons venus d'Italie, de Suisse, du Comité international de la Croix-Rouge ou encore de l'ambassade de France, en vue de la formation des gardiens.
Pour ce qui est de la violence en prison, Baroud a insisté sur « la nécessité de pénaliser les officiers et les soldats pour leurs erreurs, comme nous l'avons déjà fait précédemment ». « Certains hommes politiques essaieront d'empêcher cela, mais nous ne l'accepterons pas », a-t-il affirmé.
Ont participé à la réunion d'hier le mohafez de Beyrouth Nassif Kalouche, le procureur général Saïd Mirza, le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, le directeur des services de renseignements de l'armée, le général Edmond Fadel, le vice-président du service des opérations de l'armée, le général Rifaat Chokor, le secrétaire général du Conseil central de sécurité, le général Élias Khoury, le directeur de la Sûreté générale, le général Raymond Khattar, le directeur général de la Sûreté d'État, le général Georges Qaraa, le commandant de la gendarmerie, le général Salah Gebran, et le conseiller du ministre en matière de sécurité, le général Pierre Salem.
L'affaire de la mutinerie à la prison de Roumieh a plané sur la réunion du Conseil central de sécurité qu'a tenue hier le ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud au siège du ministère, à Beyrouth, avec divers responsables de sécurité. « Je ne dirais pas qu'il y a eu exploitation politique de ce sujet, a déclaré Baroud au cours de la conférence de presse qui a suivi. Personnellement,...

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