Rechercher
Rechercher

Liban - La situation

Le Hezbollah et la Syrie optent pour la candidature de Mikati


Jusqu'à l'heure d'aller sous presse, le calendrier-programme des consultations parlementaires qui doivent démarrer aujourd'hui à midi pour la nomination d'un nouveau Premier ministre était maintenu. Sauf surprise de dernière minute, les députés doivent nommer aujourd'hui le prochain chef du gouvernement, parmi deux candidats, Saad Hariri et Nagib Mikati qui a annoncé officiellement sa candidature, hier à minuit, soutenu par le Hezbollah et la Syrie.
Bien que soutenu par l'opposition, qui a tenu tard dans la nuit aussi une réunion de coordination, M. Mikati s'est présenté comme un candidat « consensuel » et prôné « l'entente ». « Je ne vois pas ma candidature comme un défi à qui que ce soit, mais comme une occasion de rétablir les ponts rompus entre les différents dirigeants libanais », a-t-il expliqué.
Jusqu'en milieu de soirée, l'opposition en était encore à la recherche de son candidat. Le très syrien Abdel Rahim Mrad paraissait comme un dernier recours au cas où il s'avérerait impossible de proposer la candidature d'une personnalité qui serait davantage tolérée au sein de la communauté sunnite. Omar Karamé est désormais hors du coup et l'on parlait toujours de Mohammad Safadi et de Nagib Mikati, mais, selon des sources bien informées, Damas n'aurait pas donné son feu vert à la candidature de M. Safadi.
Les tractations portaient principalement en soirée sur celle de M. Mikati, à laquelle l'Arabie saoudite s'oppose cependant. Pour Riyad, mais aussi pour l'Égypte, c'est le Premier ministre sortant qui doit être reconduit à la tête du cabinet. L'appui égyptien à M. Hariri transparaît d'ailleurs dans la déclaration du chef de la diplomatie, Ahmad Aboul Gheit, qui, après avoir qualifié la situation dans le pays de dangereuse, a mis l'accent sur le fait que « les musulmans sunnites ont des droits au Liban qu'ils doivent protéger ». Au niveau local, le Conseil supérieur sunnite chérié et le Conseil des muftis sunnites ont exprimé leur appui à M. Hariri et appelé au respect de la majorité sunnite et parlementaire.
Ce à quoi le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, devait indirectement répondre au cours de son apparition télévisée, hier. Pour les observateurs, le chef de la formation chiite a adressé plusieurs messages dans plusieurs directions, le principal étant cependant destiné à la communauté sunnite. Son discours sur l'attachement de l'opposition à un gouvernement d'union nationale et sur le fait que l'opposition n'accapare pas le pouvoir est censé rassurer les sunnites et atténuer la tension qui prévaut entre les deux principales communautés musulmanes dans le pays.
Ce discours est cependant loin de porter. Non seulement parce qu'il intervient à la suite de manœuvres politiciennes et d'intimidations grâce auxquelles l'opposition aura réussi à obtenir une majorité étriquée pour hisser son candidat à la tête du gouvernement, mais parce qu'il maintient le ton de défi auquel le chef du Hezbollah a habitué les Libanais et parce qu'il prêche ce que le parti de Dieu refuse d'appliquer depuis les élections de 2009, à savoir le respect de la volonté de la majorité parlementaire et du rôle des institutions constitutionnelles : « À supposer que les consultations parlementaires débouchent sur la nomination d'un Premier ministre autre que Saad Hariri et qu'une nouvelle majorité, même modeste, apparaît, est-ce que nous continuerons d'entendre les orateurs des derniers jours parler de leur respect de la légalité libanaise, de la volonté de la majorité parlementaire et des institutions constitutionnelles ou écouterons-nous un autre discours ? » s'est interrogé sayyed Nasrallah.
Quoi qu'il en soit, avec la candidature de M. Mikati, l'opposition est assurée de 66 voix contre 62 pour Saad Hariri. Mais pour la majorité, même si M. Mikati se pose comme centriste, il reste à ses yeux celui du Hezbollah et de la Syrie. Des concertations étaient engagées à la Maison du centre où le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est rendu tard en soirée.
Il serait intéressant de signaler dans ce contexte qu'au début des tractations autour de sa candidature, le député de Tripoli avait posé comme condition à une réponse affirmative de sa part un feu vert de M. Hariri et un maintien de la ligne politique de ce dernier. Il aurait ainsi fait savoir à ses interlocuteurs au sein de l'opposition qu'il n'est pas question pour lui de réclamer une suppression du Tribunal spécial pour le Liban, mais qu'il est prêt au cas où des lacunes seraient constatées au niveau du TSL de former une commission de magistrats libanais.
M. Mikati aurait également fait savoir à l'opposition qu'il n'accepte pas les conditions préalables à la composition du cabinet, le chef du CPL, le général Michel Aoun, ayant réclamé des portefeuilles souverainistes, tels que les Finances.
Les contacts s'étaient intensifiés entre Paris, Doha, Ankara et le Maroc où le roi Abdallah d'Arabie se trouve pour sa convalesence, afin d'appuyer la candidature de M. Mikati pour laquelle les chefs du PSP, Walid Joumblatt, et du Parlement, Nabih Berry, ont œuvré afin de venir notamment à bout de l'opposition saoudienne à la nomination du député de Tripoli à la tête du gouvernement. De sources informées, on apprend dans ce cadre que le président français, Nicolas Sarkozy, a dépêché son conseiller, Claude Guéant, en Arabie saoudite.
Alors que certaines informations, non confirmées, faisaient état de l'arrivée ce soir du chef de la diplomatie turque à Paris pour des concertations au sujet du Liban, auquel se joindrait le chef de la diplomatie qatarie, d'autres portent sur une réunion quadripartite entre la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar au sujet du Liban, le vendredi 28 janvier, dans la capitale française.

Jusqu'à l'heure d'aller sous presse, le calendrier-programme des consultations parlementaires qui doivent démarrer aujourd'hui à midi pour la nomination d'un nouveau Premier ministre était maintenu. Sauf surprise de dernière minute, les députés doivent nommer aujourd'hui le prochain chef du gouvernement, parmi deux candidats, Saad Hariri et Nagib Mikati qui a annoncé officiellement sa...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut