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Liban - Visite

Kouchner : Ignorer le TSL, « ce n’est pas possible, tout simplement »

Le ministre français des Affaires étrangères a achevé samedi sa visite de deux jours au Liban au cours de laquelle il a rencontré les principaux chefs de file du pays.

Le ministre français des AE et l’ambassadeur de France au Liban côte à côte samedi au cours de la conférence de presse du premier. Photo Nasser Trabulsi

Au terme de sa visite à Beyrouth, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a affirmé que le Liban ne pouvait cesser sa coopération avec le tribunal international chargé de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri.
 « Ce n'est pas possible, tout simplement », a répondu M. Kouchner à une question lors d'une conférence de presse. Il a appelé l'ensemble des Libanais à ne pas anticiper les choses. « Je sais que certains sont inquiets plus que d'autres », a-t-il dit, mais « aucune communauté particulière n'est visée ». « Je ne connais pas l'acte d'accusation, je ne l'ai jamais lu, je n'en sais rien. Personne ne peut influencer l'acte d'accusation, je le sais d'expérience », a-t-il ajouté.
M. Kouchner a affirmé que « la France soutient la marche en avant du Tribunal spécial pour le Liban pour le bénéfice de tous les Libanais, car il ne peut pas y avoir d'impunité pour un crime comme celui-là ». Il s'est voulu rassurant en affirmant que « rien n'arrivera de très très fâcheux » et qu'il n'y avait « pas de raison de s'inquiéter ».
 « La justice internationale s'est manifestée parfois dans les mêmes conditions de difficultés politiques (...) dans les Balkans, en Afrique (...) ces États en sont sortis renforcés », a ajouté M. Kouchner qui a rencontré Ammar Moussaoui, le responsable des relations internationales au sein du Hezbollah.
Selon un communiqué publié à l'issue de cette rencontre, M. Moussaoui a « appelé les Français à avoir leur propre politique envers le Liban », estimant que « certaines récentes déclarations françaises ne contribuaient pas au renforcement de la stabilité au Liban ».
En outre, dans une déclaration à l'OTV, M. Moussaoui a qualifié son entretien avec M. Kouchner d'« extrêmement franc » et a affirmé que le ministre français lui avait clairement fait savoir que l'acte d'accusation du TSL impliquerait des individus du Hezbollah, mais pas le Hezb en tant que tel.
Ces affirmations ont suscité un démenti de la part de sources diplomatiques françaises qui ont indiqué à notre confrère an-Nahar que M. Kouchner n'a absolument pas évoqué le nom du Hezbollah et qu'il ne sait rien de la teneur de l'acte d'accusation ni de la date de sa parution.
Il se peut que M. Moussaoui ait compris du climat de la rencontre des choses qui l'ont incité à tenir ces propos, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Les rencontres de samedi  
Le chef du Quai d'Orsay s'est par ailleurs rendu à Bkerké, où il a rencontré le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, et lui a transmis un message de solidarité avec les chrétiens d'Orient, notamment après les attentats sanglants qui ont touché les chrétiens d'Irak.
À la Résidence des Pins, M. Kouchner a rencontré son homologue libanais Ali Chami avant de recevoir, à l'ambassade de France, une série de personnalités politiques dont l'ancien président de la République Amine Gemayel, le chef du CPL, le général Michel Aoun, le chef du PSP, Walid Joumblatt, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le député Marwan Hamadé. La veille au soir, il s'était entretenu avec l'ancien Premier ministre Fouad Siniora.
Un membre de la délégation française en visite au Liban avait indiqué, avant le départ de M. Kouchner, que la France appelle « au calme » dans le pays.
 « On appelle au calme, à la sérénité, au sens des responsabilités de tous les acteurs politiques sur la scène libanaise. C'est dans ce cadre que la visite de M. Kouchner se déroule », a affirmé ce responsable du ministère français des Affaires étrangères sous le couvert de l'anonymat. M. Kouchner a insisté auprès des dirigeants libanais sur « le nécessaire soutien et respect qui doit être apporté par tous à l'indépendance du tribunal, qui doit faire son travail dans la sérénité », a précisé le responsable.
Arrivé vendredi à Beyrouth, M. Kouchner s'était entretenu le même jour avec le président de la République Michel Sleiman et le Premier ministre Saad Hariri. En revanche, aucune rencontre n'a eu lieu avec le président de la Chambre, Nabih Berry, officiellement en raison d'une « incompatibilité dans les emplois du temps » des deux hommes. Leur dernière entrevue remontait au 26 octobre, à Paris. Elle aurait été particulièrement orageuse.  
Au terme de sa visite à Beyrouth, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a affirmé que le Liban ne pouvait cesser sa coopération avec le tribunal international chargé de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri. « Ce n'est pas possible, tout simplement », a répondu M. Kouchner à une question lors...

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