Benjamin Netanyahu doit présenter aujourd'hui à New York à Ban Ki-moon ce plan qui prévoit le retrait des forces israéliennes de la partie nord de Ghajar, qui se trouve en territoire libanais, en coordination avec la Finul - laquelle avait demandé à Israël de se retirer de la partie nord du village afin de respecter la résolution 1701 mettant fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. « Nous avons pris cette décision d'une façon unilatérale », a précisé le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, accusant au passage le Liban et le Hezbollah d'entraver cette démarche...
« C'est une affaire qui ne date pas d'hier », a déclaré à l'AFP Milos Strugar, directeur des affaires politiques et civiles de la Finul, ajoutant que l'ONU avait été « activement engagée » avec les deux parties. « La Finul a récemment proposé des idées et des modalités nouvelles aux deux parties, dans le cadre de nos efforts pour faire avancer le retrait israélien du village », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Rappelons que durant la guerre de 2006, l'armée israélienne avait occupé la partie nord de Ghajar, où vivent quelque 1 500 habitants. Elle y avait ensuite érigé une clôture provisoire pour empêcher l'infiltration de combattants du Hezbollah dans la partie sud où vivent de 500 à 800 habitants. Cette partie se trouve sur le plateau du Golan conquis par Israël sur la Syrie en 1967 et annexé en 1981.
Le député hezbollahi Ali Ammar a salué l'annonce israélienne et souhaité que le retrait concerne également d'autres zones disputées le long de la frontière libano-israélienne. « Chaque retrait est le résultat de la fermeté du peuple libanais, de son armée et du Hezbollah », a-t-il dit à l'AFP. « Les agressions de l'ennemi israélien ne se limitent pas à Ghajar. L'ennemi doit se retirer aussi d'autres zones occupées comme Kfarchouba et les fermes de Chebaa », a-t-il ajouté.
Les habitants de Ghajar, des musulmans alaouites d'origine syrienne, ont obtenu à leur demande la nationalité israélienne. Après le retrait israélien unilatéral du Liban-Sud en 2000, la ligne bleue tracée par l'ONU fixant la frontière libano-israélienne a placé un tiers du village au Liban et les deux autres dans le secteur annexé par Israël.
Interrogé hier à la radio de l'armée israélienne, le porte-parole des habitants de Ghajar, Najib Hatib, a affirmé que « les habitants lutteront contre la séparation en deux de leur village ». Il a précisé que « tout le village a été conquis (par Israël) sur la Syrie en 1967, et toutes les maisons s'y trouvant ont été construites sur des parcelles lui appartenant selon le cadastre, y compris dans la partie nord qui n'appartient pas au Liban ». Selon lui, « l'ONU a injustement attribué au Liban la partie nord de Ghajar en se fondant sur des cartes géographiques qui remontent à 1923 ».
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