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Liban - Sud

Williams : Certaines attaques contre la Finul étaient « orchestrées »

Les heurts survenus mardi entre habitants du Liban-Sud et soldats de la Finul étaient hier au centre des commentaires politiques à Beyrouth.

M. Williams chez l’ancien Premier ministre Nagib Mikati. Photo Dalati et Nohra

Le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Michael Williams, a affirmé hier que certains des incidents qui ont opposé la population à des Casques bleus de la Force intérimaire de l'ONU avaient été « orchestrés ».
M. Williams, qui répondait aux questions des journalistes à l'issue d'un entretien avec l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, laissait ainsi entendre qu'une partie politique a cherché à travers ces incidents à adresser un message aux Nations unies à quelques jours du rapport cyclique du secrétaire général, Ban Ki-moon, sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
« Nous avons discuté des développements en rapport avec l'application de la résolution 1701. Je crois que le rapport international sur la mise en œuvre de cette résolution doit paraître très prochainement. Je dois m'envoler moi-même pour New York d'ici à une dizaine de jours afin de m'adresser au Conseil de sécurité », a déclaré M. Williams.
Prié de dire s'il est inquiet pour la situation au Liban-Sud à la suite des heurts entre les habitants et des soldats de la Finul, il a répondu : Le commandement des forces internationales m'a envoyé un rapport sur ce qui s'est passé. Je suis très soucieux du suivi de cette question et je sais que les membres du Conseil de sécurité sont également préoccupés par ces développements. Tout le monde est soucieux d'éviter de tels incidents.
À la question de savoir si le mouvement de protestation des habitants vis-à-vis des exercices menés par la Finul était spontané ou délibéré, M. Williams a dit : « Il y a eu ces derniers jours plusieurs incidents, plus de vingt au total. Certains étaient le fruit d'une réaction spontanée de la part des habitants, mais d'autres étaient à l'évidence orchestrés et cela est démontré par le fait que, dans un des incidents par exemple, il y avait plus de 100 personnes impliquées. »
Pour ce qui est de la situation au Sud en général, M. Williams a souligné qu'il y avait « une inquiétude permanente à ce sujet », mais que la situation « pourrait connaître une grande amélioration, à condition que des efforts soient effectués dans ce sens ».
Pour sa part, le porte-
parole officiel de la Finul, Niraj Singh, a souligné dans une déclaration à la presse que, contrairement aux allégations de certaines sources politiques du Liban-Sud, les exercices menés par la Finul et qui ont provoqué les incidents de mardi avaient été coordonnés avec l'armée libanaise.
Sur un autre plan, interrogé sur les informations faisant état de la disposition d'Israël à se retirer de la partie nord du village de Ghajar, M. Singh a assuré que jusqu'ici, ce que la Finul sait, c'est que ce secteur est « toujours sous occupation israélienne ».
Selon lui, « un retrait israélien de Ghajar aiderait non seulement à réduire la tension, mais aussi à édifier la confiance dans la région ».
À Baabda, le président de la République, Michel Sleiman, a reçu le commandant en chef de l'armée et s'est informé auprès de lui des détails du « malentendu » survenu entre les habitants et la Finul, selon les termes d'un communiqué de la présidence.
M. Sleiman a insisté dans ce cadre sur « l'importance du rôle des forces de l'ONU en application de la résolution 1701 » et a fait part de son « attachement à la sécurité des membres de la Finul et aux bonnes relations avec les habitants ».

Gemayel
L'ancien président Amine Gemayel a, pour sa part, critiqué l'absence de tout commentaire officiel à la suite des heurts survenus au Liban-Sud.
« Nous sommes surpris par l'absence de réaction de la part de l'État libanais et des instances concernées pour clarifier ce qui s'est passé et prendre toutes les dispositions nécessaires afin de soutenir la Finul », a déclaré M. Gemayel à l'issue d'un entretien avec l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Michelle Sison.
« La Finul doit pouvoir compter sur notre soutien et notre gratitude à l'égard de son action dans l'intérêt du Liban, car si ces incidents se perpétuent, rien n'empêchera les forces de l'ONU de nous dire un jour : si vous n'êtes pas contents de notre présence, faites-le-nous savoir », a-t-il ajouté.
« Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé, d'autant que les exercices d'entraînement avaient été coordonnés avec l'armée », a poursuivi le chef des Kataëb. « Il faut nous entendre entre nous : la Finul est-elle un besoin pour le Liban ou pas ? Si oui, il faut traiter avec elle sur cette base », a-t-il dit.
Aux antipodes de ce raisonnement, l'ancien ministre Wi'am Wahhab a clairement mis en cause le comportement de la Finul elle-même. « Pourquoi mener des exercices pour interdire le lancement de roquettes en direction d'Israël et ne pas effectuer des exercices pour empêcher Israël de lancer une offensive militaire contre le Liban ? » s'est interrogé M. Wahhab.
« Pourquoi la Finul craint-elle Israël et n'a pas peur de nous, ne serait-ce qu'un peu ? » a-t-il encore demandé.
Mais, allant bien plus loin que ces interrogations, l'ex-ministre a laissé entendre que des menaces planaient sur la force de l'ONU. « Le Hezbollah et les habitants sont en mesure de protéger la Finul si elle se montre coopérative, car elle est menacée de l'extérieur. Elle a reçu des menaces publiques de la part de cellules extrémistes », a-t-il dit.
Enfin, le ministre d'État Adnan el-Sayyed Hussein, proche du chef de l'État, a affirmé qu'il « n'existe pas d'informations claires autour des détails » de ce qui s'est passé au Liban-Sud.
Selon lui, « toute faille dans la relation entre la Finul et l'armée ou les habitants devrait être réglée par le dialogue et la tolérance ».
Il a tout de même réitéré l'attachement du Liban aux forces de l'ONU, « car c'est une garantie de l'application de la résolution 1701 que viole Israël ».

Le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Michael Williams, a affirmé hier que certains des incidents qui ont opposé la population à des Casques bleus de la Force intérimaire de l'ONU avaient été « orchestrés ».M. Williams, qui répondait aux questions des journalistes à l'issue d'un entretien...

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