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Liban - La situation

Deux événements porteurs d’espoirs et des dossiers conflictuels qui s’entassent…

Deux événements riches en symboles se dérouleront aujourd'hui, l'un au Vatican, l'autre au Chouf. Le Premier ministre Saad Hariri sera reçu par le pape Benoît XVI au Vatican, dans le cadre d'une visite qui s'inscrit dans la lignée de la politique d'ouverture de son père Rafic et qui, selon le patriarche maronite Mgr Sfeir, « renouvelle l'engagement envers le Liban message qui ne se réalise qu'à travers ses deux volets chrétien et musulman, dont le principe est consacré dans l'accord de Taëf ». En même temps, le chef du CPL, le général Michel Aoun, se rendra dans la Montagne à la tête d'une importante délégation de députés et de cadres de son parti. S'il ne s'agit pas d'une visite de réconciliation, comme l'a précisé Walid Joumblatt, ajoutant que celle-ci a déjà eu lieu en 2001 avec la visite du patriarche Sfeir au Chouf et à Aley, « la journée montagnarde » de Aoun est porteuse d'espoir sur la fermeture prochaine du dossier des déplacés ouvert à la suite de la guerre. Elle consacre aussi le retour de toutes les composantes chrétiennes dans la montagne.
Cette journée sera marquée par trois étapes importantes, la première à Deir el-Kamar, avec le recueillement de Aoun sur les tombes du président Camille Chamoun, de son fils Dany et des membres de sa famille ; la seconde à Moukhtara où Walid Joumblatt donnera un déjeuner en son honneur en présence de la plupart des membres de son bloc parlementaire et des cadres du PSP et la troisième au siège de l'évêché maronite de Beiteddine, où se déroulera une rencontre populaire au cours de laquelle Aoun, Joumblatt et l'évêque Élias Nassar prononceront des discours. Trois députés chrétiens, de la Montagne, Fouad el-Saad, Henri Hélou et Antoine Saad ont confirmé leur absence à ce rendez-vous politique et populaire, alors que le ministre des Déplacés Akram Chehayeb a reconnu la possibilité de régler prochainement les dossiers des trois villages qui attendent encore le retour des chrétiens.
Ce vent d'espoir qui souffle sur la Montagne et à travers elle sur le Liban ne parvient toutefois pas à dissiper le malaise provoqué par les menaces israéliennes répétées, la réponse du secrétaire général du Hezbollah dans son discours de mardi et les risques d'une nouvelle guerre israélienne contre le Liban et la région. Ce risque a d'ailleurs été confirmé par le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa dans une déclaration faite à l'aéroport à la fin de sa visite à Beyrouth.
Bon gré mal gré, le Liban se retrouve au cœur de la tourmente et les dossiers compliqués n'en finissent plus de s'entasser sur la table des responsables. Les cadres du Hezbollah ont beau affirmer que le discours de Nasrallah est destiné à dissuader Israël, qui ne comprend que le langage de la force, de mener une nouvelle guerre contre le Liban, les propos que lui a adressés le président iranien Ahmadinejad, dans lesquels il lui demande de se tenir prêt pour « éliminer Israël de la carte s'il venait à lancer une nouvelle agression contre le Liban », ont soulevé une nouvelle vague de critiques dans les milieux du 14 Mars. Ceux-ci y voient une nouvelle preuve du lien « organique » entre le Hezbollah et l'Iran et surtout la confirmation du fait que ce parti n'est pas libre de ses décisions et qu'en définitive, il sert les intérêts de la République islamique. La polémique interne enfle, sur fond de montée de la tension entre l'Occident et l'Iran. Même si les divergences n'éclatent pas ouvertement, il est clair que l'État cherche péniblement une issue de secours au problème des sanctions probables contre l'Iran au Conseil de sécurité. Cette question aurait été au cœur des discussions du secrétaire d'État adjoint William Burns avec les dirigeants libanais. L'émissaire américain aurait sondé les autorités sur la position du Liban, en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité, lorsque de nouvelles sanctions contre l'Iran devront être votées. Le Liban officiel cherche à trouver une formule qui lui permette de se dégager de cette responsabilité en préservant son unité interne, sa cohérence politique et ses relations diplomatiques. Il est ainsi question de calquer la position libanaise sur celle de la Ligue arabe, puisque au Conseil de sécurité le Liban représente ce bloc. Mais rien n'est encore sûr et dans les coulisses, les tiraillements s'accentuent.
De même, les menaces israéliennes ont poussé le patriarche Sfeir à réclamer la tenue de la table de dialogue que le président Sleiman avait promis de convoquer au début de cette année, dans le but de définir une stratégie de défense commune. Or, entre le dossier du vote au Conseil de sécurité et celui de la participation du Liban au sommet arabe de Libye - qui pose lui aussi un problème aux responsables, tiraillés entre l'exigence notamment du président de la Chambre d'une participation de bas niveau en raison de la disparition de l'imam Sadr et la pression exercée par Amr Moussa qui demande au Liban d'assumer ses responsabilités en tant que pays membre de la Ligue arabe -, le moment ne semble pas propice à une telle initiative du chef de l'État. Dans le contexte actuel, cela pourrait ressembler à l'ouverture d'une boîte de Pandore remplie de tous les démons qui hantent le Liban. D'autant que les incidents répétés à Aïn el-Héloué montrent une fois de plus que le dossier des armes palestiniennes est loin d'être réglé et que les luttes interpalestiniennes, entre notamment Sultan Aboul Aïnayn, nommé récemment par Mahmoud Abbas responsable des camps du Liban, et ses rivaux des autres composantes palestiniennes peuvent à tout moment déraper.
Pour l'instant, le président Michel Sleiman prépare sa visite à Moscou prévue du 24 au 26 février, alors que la séance parlementaire de lundi destinée à fixer l'âge de vote à 18 ans aboutira au mieux à son adoption pour 2013. Dans la foulée, de plus en plus de rumeurs sur un éventuel report de quelques mois des élections municipales « pour permettre la concrétisation des réformes », notamment l'adoption du système de vote proportionnel, circulent. La grande réalisation que constitue l'adoption de ce mode de scrutin serait en quelque sorte le prétexte du report...

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