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Liban - Éclairage

La position de Berry sur la déconfessionnalisation confirme-t-elle le retour de la Syrie au Liban ?

Dans les milieux politiques, on s'étonne toujours de la détermination du président de la Chambre, Nabih Berry, à vouloir faire adopter des dossiers conflictuels, comme l'abolition du confessionnalisme politique et l'abaissement de la majorité électorale, en dépit des contestations exprimées aussi bien au sein de l'opposition que de la majorité.
Normalement, le président du Parlement essaie, à chaque fois qu'il veut proposer un dossier à examen, de lui assurer une couverture politique et d'engager, à cette fin, des consultations préalables, ce qu'il n'a pas fait cette fois, au point que son insistance a été considérée comme un défi.
Dans les milieux de la majorité, on attribue à M. Berry la volonté d'agir de la sorte pour se tailler, au niveau politique, une place indépendante et influente, parallèlement à sa position au sein de l'opposition, dirigée comme on le sait par le Hezbollah. On n'exclut pas non plus que le président de la Chambre essaie en même temps d'éviter que les armes de la Résistance soient le seul sujet à l'ordre du jour de la conférence de dialogue national.
De sources proches de l'opposition, on indique cependant que les composantes de celle-ci adopteront une même position vis-à-vis de ce que propose M. Berry, en dépit de l'opposition du chef du CPL, le général Aoun. Mais rien n'est moins sûr, car de sources proches de ce dernier, on indique qu'il reste hostile à la mise en place, dans les circonstances actuelles, du comité qui sera chargé d'abolir le confessionnalisme politique ainsi qu'à l'abaissement de la majorité électorale.

L'intervention du Hezbollah
Quoi qu'il en soit, toujours selon les sources de l'opposition, le commandement du Hezbollah s'est efforcé de circonscrire le conflit Aoun-Berry et d'imposer une trêve médiatique et politique aux deux. Parallèlement, le chef du Parlement semble vouloir élargir l'éventail de ses contacts avant de convoquer une nouvelle réunion parlementaire, sans pour autant renoncer à ses propositions.
Mais de sources parlementaires au sein de la majorité, on exclut l'éventualité d'un accord. On estime aussi que l'absence de consensus politique va indiscutablement provoquer un report des municipales et un gel des nominations. Un ajournement des élections ne ferait cependant pas de mécontents, presque toutes les parties, à l'exception du président Michel Sleiman et du Premier ministre, Saad Hariri, étant favorables à un report d'un an. Pour les partisans de ce choix, ce délai donnera aux autorités le temps de créer un climat plus favorable aux élections, de promulguer une nouvelle loi sur les municipales et d'introduire dans la Constitution les amendements nécessaires en vue de l'abaissement de la majorité électorale.
Le problème se pose cependant pour les nominations, qui représentent un sérieux test pour la crédibilité du gouvernement Hariri. Le mécanisme proposé sur ce plan par M. Berry étant considéré comme mort-né dans les milieux de la majorité.
On estime qu'en raison de l'échec des tentatives de parvenir à une entente au sujet d'un mécanisme qui permettra de pourvoir aux postes vacants au sein de l'administration et du corps diplomatique, les nominations se feraient progressivement.
Tout cela met en relief une vérité : l'entente politique qui prévaut toujours est extrêmement fragile et risque de voler en éclats si les sujets conflictuels sont maintenus, comme le souhaite le président de la Chambre. La ténacité de ce dernier, déplore-t-on dans les milieux de la majorité, serait un indice du retour politique de la Syrie sur la scène libanaise via ses alliés.
Dans les milieux politiques, on s'étonne toujours de la détermination du président de la Chambre, Nabih Berry, à vouloir faire adopter des dossiers conflictuels, comme l'abolition du confessionnalisme politique et l'abaissement de la majorité électorale, en dépit des contestations exprimées aussi bien au sein de l'opposition que de la...

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