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Liban - La situation

La déclaration ministérielle pourra-t-elle faire l’impasse sur la clause des armes du Hezbollah ?

Faut-il s'en inquiéter ? Une micropolémique commence à se manifester autour de la déclaration ministérielle, semblable à celle qui avait entouré le processus de formation du gouvernement. Le nœud du problème se décline, semble-t-il, en deux volets : un volet prévisible, puisque d'ores et déjà discuté dans les déclarations ministérielles précédentes, à savoir les armes de la résistance, et un autre qui vient inévitablement s'imposer après la visite du président de la République Michel Sleiman à Damas, celui des relations libano-syriennes.
Devant les complications qui se profilent déjà à l'horizon, la rapidité avec laquelle les élections des commissions parlementaires ont eu lieu a-t-elle eu pour simple objectif de baisser un peu plus la tension déjà contenue par la naissance soudaine du gouvernement après près de cinq mois d'atermoiements ? Rien n'est moins sûr. Actuellement en Arabie saoudite, le Premier ministre Saad Hariri serait en train de préparer sa visite en Syrie, « mais seulement après l'obtention du vote de confiance », insistent des milieux informés. Trop prématuré donc de se pencher sur une visite qui, selon le quotidien damascène al-Watan, sera « historique » car elle aura pour effet d'« ouvrir une nouvelle page dans les relations » entre les deux pays, une page fondée, toujours selon le quotidien, « sur une disparition du poids qui pesait sur l'étape précédente ».
Comme pour répondre à ce qui apparaît comme une analyse assez ambitieuse, Hadi Hobeiche a vite fait de préciser hier que « la visite de M. Hariri en Syrie n'est ni personnelle ni à mettre en relation avec le Tribunal spécial pour le Liban. Il ne faut pas tenter d'en tirer profit sur ce plan-là ». Avis donc à ceux qui tentent d'entrevoir une espèce de marchandage sournois qui aurait, pour toile de fond, le TSL contre un assainissement des relations libano-syriennes. Le député Ziyad Kadri l'a également relevé, en affirmant, sans ambages, que « l'accession au Sérail ne se fera pas aux dépens du TSL ». Néanmoins, et du côté de Baabda, les développements qui sont attendus au niveau des relations libano-syriennes sont nombreux et comprennent une nouvelle visite du président de la République à Damas ainsi qu'un séjour potentiel de son homologue syrien Bachar el-Assad à Beyrouth.

Omettre ou ne pas omettre les armes du Hezbollah
Mais place, de manière plus immédiate, à la déclaration ministérielle qui est actuellement en train d'être peaufinée par le comité parlementaire chargé de la rédiger. Avant son départ, Saad Hariri avait donc chargé Tarek Mitri de préparer un « brouillon » dudit document. Celui-ci comprend, semble-t-il, une douzaine de pages dénuées de déclarations creuses, mais regroupant une énumération de projets que le gouvernement cherchera à mettre en application tout au long de son mandat. Ce qui est sûr, c'est que le nouveau cabinet cherche surtout à axer sa politique sur les secteurs socio-économiques, trop longtemps délaissés.
Ce brouillon a été hier soir distribué aux membres du comité de rédaction pour qu'il puisse être discuté aujourd'hui. Toutefois, le flou continue de planer sur l'issue que le comité de rédaction de la déclaration compte donner à l'épineuse question des armes du Hezbollah. Jusqu'à hier soir, des informations contradictoires circulaient sur ce plan. À en croire Ziyad Baroud, « la question des armes fait partie de celles qui ne sont pas source de conflit », et elle sera traitée « comme partie intégrante du consensus qui est de nature à préserver les intérêts nationaux ». Difficile de faire plus opaque comme déclaration, mais c'est surtout la première phrase qu'il est important de retenir : en clair, il n'y a pas de blocage dû à la question des armes du Hezbollah, ce qui est en soi positif, mais qui, d'autre part, suscite pas mal d'interrogations lorsque Georges Adwan affirme, de concert avec les Kataëb, que les Forces libanaises « se dresseront contre toute formule dans la déclaration ministérielle qui contiendrait des éléments contredisant l'édification de l'État ».
Dans le même temps, les milieux proches de Koraytem affirmaient que Saad Hariri est en train d'examiner la meilleure manière d'appréhender la question des armes du Hezbollah, et se dirigerait, du moins pour l'instant, vers l'occultation, purement et simplement, de la clause faisant référence aux armes du Hezb, avis qui, à en croire Gebran Bassil, ne serait absolument pas partagé par la minorité au sein du gouvernement. Ce dernier a en effet fait valoir hier que « la clause des armes du Hezbollah est en fait la plus simple à traiter et elle sera abordée à la lumière du document d'entente » signé entre le Courant patriotique libre et le Hezb.
Même son de cloche du côté de Farid el-Khazen qui a précisé que « les grands titres de la déclaration ne subiront pas de changements et le climat positif va largement influer sur le texte » de la déclaration ministérielle. Ce climat a été conforté par les informations diffusées hier par la chaîne de télévision du Hezbollah al-Manar hier, et selon lesquelles deux grands thèmes vont prévaloir sur la déclaration ministérielle : les relations libano-syriennes et les armes de la résistance, qui seront traitées de la même manière qu'au lendemain de l'accord de Doha. Il convient de rappeler que la raison d'être de Doha n'est autre que le 7 Mai. Nabil Kaouk n'a-t-il pas indiqué hier que « la stratégie du Hezbollah n'a pas besoin d'être légitimée » par une déclaration ministérielle ?
Faut-il s'en inquiéter ? Une micropolémique commence à se manifester autour de la déclaration ministérielle, semblable à celle qui avait entouré le processus de formation du gouvernement. Le nœud du problème se décline, semble-t-il, en deux volets : un volet prévisible, puisque d'ores et déjà...

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