Taillevent à Beyrouth : l’aventure du vin ne fait que commencer...

La marque Taillevent n’exige aucune présentation. Dans le monde vinicole, elle est synonyme de perfection, d’expérience, et d’une histoire qui remonte à plus de 60 ans. Le restaurant gastronomique Taillevent (2 étoiles Michelin), les Caves Taillevent et la brasserie « Les 110 de Taillevent » ont su s’imposer comme des lieux incontournables de Paris. Aujourd’hui, et après avoir été acquis en 2011 par les frères Thierry, Laurent et Stéphane Gardinier, Taillevent s’installe au Liban, soutenu par le groupe libanais Fattal. Avant les fêtes, la boutique et les caves à vin Taillevent seront ouvertes au grand public à Tabaris, quitte à agrémenter le projet d’un bar à vin et d’une école de vin au mois de février 2013. Pour l’occasion, nous avons rencontré hier Thierry et Laurent Gardinier, pour discuter de leur nouveau projet beyrouthin.

 Taillevent : l’expérience
« C’est une grande aventure pour nous, affirme Thierry Gardinier, la première en dehors de France. Nous avons des caves à Paris, au Japon, et maintenant à Beyrouth où se situera le premier concept “store” de la marque Taillevent. » « Il y a trois ans, nous avons rencontré la famille Fattal avec laquelle nous partageons beaucoup de valeurs relatives aux entreprises familiales. C’est ainsi que l’idée est née, surtout qu’une longue histoire unit la France et le Liban. Pour un Français, s’exporter au Liban est une prolongation d’une histoire, d’un état d’esprit. De plus, le pays est en plein développement, et les Libanais affichent clairement le souhait de s’ouvrir à la culture gastronomique et à la culture du vin », explique-t-il.

Pour les frères Gardinier, Taillevent est d’abord une expérience à vivre, mais une expérience abordable pour tous les gens, au niveau du rapport qualité-prix, élément que les Libanais devraient apprécier.
« Nous avons entretenu depuis des années des relations avec de nombreux producteurs de vin, ce qui nous permet d’acquérir des bouteilles grandes, non pas par le prix, mais par la qualité », précise Thierry Gardinier, qui soutient qu’« un bon vin n’est pas nécessairement cher ». « Le client libanais sera dans un concept moderne, très zen, où il pourra voir de belles bouteilles et déguster de bons vins. Un concept unique à Beyrouth », dit-il.
Un concept qui est renforcé par un décor approprié, signé Pierre-Yves Rochon, grand architecte français qui a conçu le décor impressionnant des 110 de Taillevent à Paris. « C’est la même thématique qui est reprise, explique Laurent Gardinier, mais d’une manière plus design et plus moderne qui constitue l’approche 2020 de Taillevent, son futur. Trois matériaux sont mis en valeur dans le décor : le bois de chêne, la brique et le verre. En somme, tout ce qu’il faut pour valoriser le vin, sur une surface de plus de 470 mètres carrés. » Un espace qui sera régi et géré par des Libanais qualifiés, puisque Thierry Gardinier affirme : « Si la marque est d’origine française, elle doit s’appuyer sur des compétences libanaises, et le soutien de Paris sera important à ce propos. Nous nous investirons pour apporter notre savoir-faire à l’équipe de Beyrouth. »

Projets futurs
Outre les caves, ouvertes à la mi-décembre, l’académie Taillevent sera fonctionnelle en février 2013, et pourra satisfaire le besoin de formation des Libanais désireux de s’instruire en viniculture. « Il s’agira d’une salle regroupant 12 à 15 personnes, qui pourront être des gens qui n’y connaissent rien mais qui viendront découvrir sans complexe les bases du vin, ou des connaisseurs qui ont envie d’enrichir leur savoir, ou des professionnels libanais, sommeliers ou gérants F and B, qui aimeraient agrandir leur champ de compétence », indique Thierry Gardinier qui soutient qu’« il y aura un programme de formation, ou cursus, instauré, et un diplôme qui sera remis au terme du programme, tout comme cela se fera bientôt en France ».

Si le restaurant Taillevent, véritable temple gastronomique doublement étoilé, restera un concept spécifique à la ville de Paris, « Les 110 de Taillevent » pourraient bien s’installer à Beyrouth ultérieurement. « Le concept des 110 de Taillevent a été créé pour l’exportation », explique Laurent Gardinier. « C’est le concept des 110 verres au vin, et d’une brasserie où la carte propose pour chaque plat 4 vins appropriés pour l’accord mets-vins, de façon que le client ne se sente pas prisonnier de vins tous trop chers. Nous étudions avec Fattal la possibilité d’exporter le concept en premier lieu au Liban. »

Ainsi, il semblerait que Taillevent ait vu dans le Liban un vrai marché potentiel qui n’est pas saturé, mais qui n’est pas non plus de niche. En effet, Thierry Gardinier précise qu’il n’y a pas beaucoup de travail à faire pour instruire et impliquer nombre de Libanais dans la culture du vin, car « les Libanais voyagent beaucoup et sont très critiques ». Se prononçant par là même sur le vin libanais, il estime qu’il augmente « en qualité et se rapproche des standards des belles régions du monde ».