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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Les joyaux de Mademoiselle Coco...

L’appartement de Gabrielle « Coco » Chanel, sis au 31, rue Cambon.

Lorsque j’ai appris que la maison Chanel célébrait le 80e anniversaire de la première et unique collection de haute joaillerie créée par Gabrielle Chanel, j’ai demandé à visiter l’appartement de la « Mademoiselle » la plus célèbre de France. Pourquoi ? Un prétexte pour découvrir ce qui constitua ses sources d’inspiration.
Rendez-vous pris au 31, rue Cambon, au premier étage de la boutique. Coco Chanel dormait et passait ses week-ends au Ritz, mais c’est ici dans son royaume de 60 mètres carrés qu’elle travaillait, organisait des dîners et recevait. Tout l’appartement est empli d’objets qui lui étaient chers et qui font aujourd’hui l’héritage de la maison Chanel.
« Mademoiselle », comme avaient l’habitude de l’appeler ses amis intimes, aimait beaucoup les bijoux. Dès 1924, elle ouvrit un atelier de création de bijoux fantaisies. En 1932, à la demande de la Guilde internationale du diamant, Coco crée « Bijoux de Diamants » sa première collection de haute joaillerie. Il faut dire que les diamants sont montés sur platine, une extravagance que seule Coco pouvait se permettre en plein marasme économique... Côté création, elle avoue avoir trouvé son inspiration en regardant tout simplement le ciel de Paris en descendant l’avenue des Champs-Élysées brillante de ses publicités lumineuses, le ciel strié d’étoiles dans lequel s’inclinait le premier croissant de lune. « Pourquoi chercher plus loin ? » disait-elle. Gabrielle Chanel est certainement sincère en formulant cette vision très poétique. Mais est-elle réellement fidèle à la vérité ? Peut-être ne s’en est-elle même pas rendu compte, mais les étoiles, la lune et aussi la croix de Malte, elle les porte en elle depuis son enfance. Enfance dont elle ne parle jamais à personne, mais qu’on découvre à travers chacune des pièces de son appartement.
C’est par un escalier Art déco paré de centaines de miroirs, qu’elle avait elle même dessiné, qu’on accède à l’appartement. Cet escalier au style très épuré fait écho à la conception géométrique des bijoux Chanel : une monture simplifiée à l’extrême afin que la pierre soit mise en valeur.
Entrons maintenant dans l’appartement : ici, tout est symbolique et est resté tel qu’elle l’avait décoré. Nous sommes accueillis par des moines vénitiens du XVIIIe siècle. Mademoiselle Chanel les appelait mes compagnons vénitiens; un moine vous accueille et l’autre est disposé de façon à raccompagner le visiteur. C’est en découvrant Venise que Gabrielle Chanel va perfectionner son sens de l’opulence. Des images byzantines, des fastes de la Renaissance, des complexités du baroque, elle extrait la sophistication la plus extrême qu’elle va réinterpréter en cabochons ensoleillés, en perles miroitantes, en juxtaposition de textures et de couleurs, magnifiant et célébrant la pierre dans son absolu sur bagues, colliers et bracelets. Au milieu du salon, un premier lustre en cristal de roche et pierres semi-précieuses. Mademoiselle Chanel l’a fait faire au début des années 1920. On retrouve dans sa structure en métal noir trois des symboles phares de la créatrice : le G de Gabrielle, calligraphié, en haut à gauche ; le double C au deuxième niveau ; au troisième niveau, on voit le chiffre 5. Dans son bureau un autre lustre en cristal de roche avec des camélias. Elle l’a fait transformer au début des années 1930, en même temps qu’elle crée sa première collection de haute joaillerie en 1932, Bijoux de Diamants, sur le même principe : moins de métal, plus de pierre, pour une grande légèreté et mise en valeur des pierres.
La salle à manger est la plus petite pièce de l’appartement, mais aussi celle où Mademoiselle Chanel a disposé le mobilier le plus imposant. Elle cherche à créer un effet de volume. Deux grands miroirs espagnols, très baroques sur les côtés, surplombent une console, et au milieu un miroir français sans fioritures. Elle mélange simplicité et sophistication. C’est quelque chose que l’on retrouve beaucoup dans ses créations, comme avec la petite robe noire qu’elle aimait porter avec de gros bijoux dorés et opulents.
Ici, les panneaux de Coromandel sont mis sur pieds. Mais c’est dans son bureau qu’on trouve le plus ancien paravent de Coromandel de sa collection, qu’elle a fait disposer en tapisserie. Ces panneaux traduisent sa passion pour l’art asiatique. Superstitieuse, Mademoiselle tenait beaucoup à ce que ses figurines ou bibelots soient par paire. Elle croyait au yin et au yang chinois, la paire qui ne fait plus qu’un. Et où que vous regardiez, il y a des paires absolument partout dans l’appartement : une paire de boules de cristal, une paire de grenouilles un peu moins connue dans l’univers Chanel, mais elle est symbole de chance en Asie, un masque égyptien sur la bibliothèque, l’autre sur la cheminée entre les deux lions. Le lion de saint Marc, le lion de Venise, une ville qu’elle aimait beaucoup. Mademoiselle Chanel était du signe du lion. Et le lion est devenu l’emblème de la haute joaillerie...
Lorsque j’ai appris que la maison Chanel célébrait le 80e anniversaire de la première et unique collection de haute joaillerie créée par Gabrielle Chanel, j’ai demandé à visiter l’appartement de la « Mademoiselle » la plus célèbre de France. Pourquoi ? Un prétexte pour découvrir ce qui constitua ses sources d’inspiration.Rendez-vous pris au 31, rue Cambon, au premier étage...

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