Il aura marqué donc son époque avec des tubes devenus planétaires comme Father and Son, Wild World et Lady d’Arbanville, ces deux dernières composées et dédiées à la même personne.
My Lady d’Arbanville a toujours laissé perplexe. D’abord, qui est cette personne, sujet central de la chanson ? Est-elle de la noblesse ? Un personnage fictif ou réel ? Et quel secret cache-t-elle ?
Ensuite, pourquoi Cat Stevens s’adresse à elle par ces paroles-là ? Il lui dit que ses lèvres sont froides comme l’hiver, que sa couleur de peau est très pâle et qu’elle dort sans qu’on entende sa respiration. Lady d’Arbanville est-elle morte ?
Une énigme...
S’agissant de l’identité de la personne, l’on apprend que Patti d’Arbanville est une actrice américaine ayant débuté à l’âge de dix-sept ans pour Paul Morrissey dans le film Flesh. Elle a été également célèbre dans le film Bilitis, réalisé par le photographe David Hamilton, qui brosse par des images très érotiques le portrait de jeunes lolitas.
Égérie warholienne, Patricia d’Arbanville est, au début des années 70, la copine de Stevens. L’amour qui les unit ne durera que deux ans et, semble-t-il, se terminera mal. Ainsi, c’est après leur rupture que le chanteur va dédier à la jeune femme deux chansons qui demeureront célèbres, notamment My Lady d’Arbanville, une balade folk à la mélodie un peu mélancolique. La rupture semble en effet avoir été douloureuse pour le chanteur, puisque les paroles de la chanson évoquent non seulement une simple séparation, mais bien une mort. Stevens pousse un peu la rudesse trop loin jusqu’à dire en termes morbides : « Je t’aimais ma bien-aimée bien que tu sois couchée dans ta tombe. » « Lorsque je te réveillerai, dit-il encore, tu seras mienne. » La jalousie n’avait-elle pas de limites pour ce chanteur abandonné ?
Semblant déjà si lointaine par le titre de noblesse que le chanteur lui attribue dans la chanson, Lady d’Arbanville deviendra néanmoins, et pour bien des années plus tard, cette belle au bois dormant que seul un geste de Cat Stevens réveillera. N’est-ce pas cela l’amour vache ?
Il avait, dit-on, des yeux de chat. C’est pourquoi Steven Demetre Georgiou, né à Londres, a pris le pseudonyme de Cat Stevens quand il s’est présenté pour la première fois devant le producteur. Mais après avoir rencontré un grand succès dans les années 70, le chanteur se convertit à l’islam, abandonne la chanson pour se consacrer à diverses causes philanthropiques musulmanes et...
commentaires (7)
Merci Colette pour cette note dominicale. Pour moi c'est un beau réveil plein de nostalgie et de génie. Encore aujourd'hui, écouter cette chanson, c'est tout le monde mélancolique mais plein d'utopie des années 70 qui ressuscite. Vous voulez avoir la confirmation que c'est coup de génie de Cat Stevens? Faites écouter la chanson à vos enfants et vous serez surpris de les voir réagir, comme vous, il y a quarante ans.
Walid Abboud
02 h 30, le 28 août 2011