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Culture

« Pianomania » : un magicien du son au service des plus grands pianistes

Les plus grands pianistes ne jurent que par lui : Stefan Knüpfer, accordeur de pianos à la recherche du « son parfait ». « Pianomania », documentaire et bijou acoustique sorti en salles, raconte l'histoire de cet alchimiste au service des virtuoses.

Stefan Knüpfer. (DR)

Réalisé par les Allemands Lilian Franck et Robert Cibis, le film de 1h30 pourrait, en apparence, n'intéresser que les spécialistes de la musique classique, car il n'élude aucune discussion technique.
Pourtant sa construction, simple, qui suit la montée émotionnelle et les péripéties d'une préparation à un enregistrement du pianiste français Pierre-Laurent Aimard dans un des temples de cet art universel, la Konzerthaus de Vienne, parvient à captiver le profane.
Car Pianomania plonge le spectateur dans un univers de passion et d'amour de l'absolu, à travers des scènes qui parlent de pianos, d'acoustique, mais aussi d'hommes.
On découvre notamment le virtuose chinois Lang Lang, à peine réveillé à la descente d'un avion, ou le pianiste autrichien Alfred Brendel, soucieux de savoir comment voyage le son qui sort de son instrument. Chacun a son tempérament, son histoire, ses exigences, à la recherche de la beauté, mais aussi d'une plénitude intérieure.
Le film commence un an avant l'enregistrement de Pierre-Laurent Aimard. « Le son ne respire pas », dit le pianiste, qui a choisi le piano à queue numéro 109 pour enregistrer Bach.
Stefan Knüpfer, chef technicien et accordeur chez Steinway & Sons, n'est pas surpris. 88 touches, 230 cordes sur un cadre en fonte, 480 kg à la base de la vibration d'une caisse de résonance... Il connaît l'instrument comme son double familier. Mais comme un être humain, chaque piano a sa personnalité et chaque morceau exige son timbre. Et les conditions extérieures variant considérablement, comme le souligne le ténor britannique Ian Bostridge, « la couleur acoustique » en dépend.
Commence alors une odyssée du son et de la passion entre les deux hommes qui va conduire Stefan à tout faire pour sortir « le meilleur » de l'instrument : des tests avec des absorbeurs de son en feutre, des réflecteurs en verre...
Malheureusement, le piano doit être vendu en Australie avant l'enregistrement, un des nombreux obstacles qui seront rencontrés dans ce voyage inédit à la recherche du son parfait. Coups de téléphone, diplomatie, voilà le spectateur au cœur des caves de la Konzerthaus où le pianiste a choisi un autre instrument qu'il va falloir hisser dans la salle d'enregistrement...
Les prises du son pour le film ont été très exigeantes, soulignent les notes de la production, avec certaines scènes enregistrées « en dolby surround sur plus de 90 pistes ». Cette qualité acoustique ajoute à la beauté du théâtre des opérations, Vienne essentiellement et également Hambourg.
« Une force est injectée qui laisse une trace sur la table d'harmonie », explique Stefan Knüpfer. Le film laisse lui un petit goût d'éternité.
Réalisé par les Allemands Lilian Franck et Robert Cibis, le film de 1h30 pourrait, en apparence, n'intéresser que les spécialistes de la musique classique, car il n'élude aucune discussion technique.Pourtant sa construction, simple, qui suit la montée émotionnelle et les péripéties d'une préparation à un enregistrement du pianiste français Pierre-Laurent Aimard dans un des temples de...

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