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Culture - Identité musicale

Philippe el-Hage : base classique, notes bleues et souffle oriental

Rendez-vous, demain soir, avec le pianiste Philippe el-Hage, qui se produit en duo avec le saxophoniste français Damien Hennicke en concert gratuit, dans le jardin de l'Unesco à Byblos, sa ville natale.

Philippe el-Hage, jeune compositeur et concertiste de talent. (DR)

À la solitude et l'isolement du soliste classique, le pianiste Philippe el-Hage a préféré la performance en «band». Et la composition métissée. Car il compose une musique métissée, où mélodies occidentales, accents orientaux et improvisations jazzy s'épousent
harmonieusement.
Une musique que Philippe el-Hage joue avec sa bande de musiciens complices, Florence Krouchi à la basse, Damien Hennicker au saxo, Fouad Afra à la batterie, sur des instruments exclusivement
occidentaux.
Le quartette ainsi formé offre des concerts, qu'il voudrait «des ponts entre les
cultures».
Rencontre rapide avec Philippe el-Hage pour déterminer son identité musicale. Barbe et cheveux châtains, silhouette mince, petites lunettes rondes d'intello et lien de cuir au poignet, le pianiste-compositeur de 31 ans a, hors scène, l'allure d'un étudiant en lettres.
Ce qu'il a d'ailleurs été il y a quelques années, indique-t-il, lorsqu'à l'insistance de ses parents, il avait fait des études de littérature française. Au cas où...
Études restées... lettre morte, car Philippe el-Hage avait déjà choisi son camp: celle des notes et des partitions. Celles des compositeurs classiques au départ, Chopin, Rachmaninoff, Villa Lobos et Bach qui ont sa prédilection, puis, l'inspiration compositrice venant, les notes plus libres, bleues et métissées.
Venu du classique donc, sorti du Conservatoire national de Rueil-Malmaison, ce lauréat du concours Paris Jeune Talents en 2005 s'est ouvert aux musiques improvisées après avoir suivi une formation de jazz au conservatoire Gabriel Fauré à Paris.
C'est à partir de là qu'il a eu envie d'explorer d'autres univers, d'en mixer les notes et les rythmes, d'improviser. Et de composer une musique toute personnelle, d'une douce fluidité, fruit d'un judicieux mélange de jazz et de sonorités orientales.
Il composera ainsi de manière quasi impromptue son premier morceau Byblos, inspiré de la cité phénicienne éponyme, sa ville natale à laquelle il voue un attachement viscéral. C'est à Byblos qu'il a donné, il y a quelques années, son premier concert classique. Et c'est toujours à Byblos, dans les jardins de l'Unesco, qu'il revient donner, après une tournée dans plusieurs salles en France ainsi qu'au Liban, ce mercredi 6 octobre (à 21h) un concert gratuit de ses compositions métissées en duo avec le saxophoniste Damien Hennicker. «Ce sera vraiment de l'improvisation, de la création en direct», s'enthousiasme d'ailleurs à l'avance le jeune musicien.
Lequel s'il affirme être encore en train de construire son identité musicale - «celle-ci ne naît qu'au bout d'un moment au moyen d'un fil conducteur qui relierait mes différents albums», signale-t-il - n'en commence pas moins à se faire connaître sur la jeune scène musicale en tant que compositeur à l'univers musical à mi chemin entre l'Orient et l'Occident.
Certes, il n'est pas le seul dans ce registre. Mais avec ses deux CD, le premier intitulé Byblos, enregistré en 2007 en studio, et le second Sunday Afternoon, enregistré «live» deux ans plus tard, tous deux parus sous le jeune label nantais Larsen Concerts, il a déjà un auditoire d'aficionados. En Europe particulièrement, où l'on apprécie beaucoup ce souffle oriental (ces phrases mélodiques typiquement moyen-orientales, disent les spécialistes) qui donne à ses morceaux - «entièrement joués sur instruments occidentaux», insiste-t-il encore - un parfum d'exotisme. Que l'on retrouvera, assure-t-il, dans son troisième opus, actuellement en préparation et qui devrait sortir dans les bacs début 2011.
À la solitude et l'isolement du soliste classique, le pianiste Philippe el-Hage a préféré la performance en «band». Et la composition métissée. Car il compose une musique métissée, où mélodies occidentales, accents orientaux et improvisations jazzy s'épousent harmonieusement. Une musique que Philippe el-Hage...

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