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Culture - Édition

Sur les routes de « Beyroutes »

Mosaïque culturelle et sociale, cocktail explosif à tous les égards, la capitale du Liban est au cœur d'un nouveau guide socioculturel décalé et savant à la fois.

Comment se diriger dans la banlieue-sud.

À en croire Christian Ernsten, Beyrouth reste plus que jamais une ville à découvrir. Le sociologue et chercheur hollandais recense les curiosités de la ville dans Beyroutes, A Guide to Beirut. «Très peu de villes sont aussi fragmentées et offrent autant de couches d'interprétations que Beyrouth», écrit-il, en introduisant l'ouvrage paru en anglais aux éditions Archis, grâce à une initiative de Sudio Beirut, en collaboration avec Archis, Partizan Publik et The Pearl Foundation. «Ce guide propose une panoplie d'explorations subjectives de la diversité de Beyrouth, de ses multiples communautés et de ses lieux publics ou privés.»
Un groupe très disparate de jeunes et moins jeunes, autochtones ou étrangers, ont collaboré à cette édition, la première d'une série de guides prenant l'infrastructure humaine des villes comme point de départ.
«Beyroutes est ainsi la somme de différents points de vue et expériences de la ville », ajoute Ernsten, en précisant qu'un nombre d'ateliers de travail ont précédé la parution de cet ouvrage qui a été réalisé avec le support du Prince Claus Fund, du Fund for the Quality of Living, de l'ambassade des Pays-Bas et de Zico House.
Comme tout bon guide qui se respecte, Beyroutes donne des informations, des bons plans et des tuyaux sur la ville. Mais il offre, aussi et surtout, de véritables thèses de sociologie, développées avec plus ou moins d'épanchements.
Le tout dans un ton résolument moderne, qui tranche avec les guides compassés.
Beyroutes présente une vue éclatée de la ville qui a vécu (et qui vit toujours) mille et une vies. Une ville qui comporte des vérités, des mythes et des falsifications historiques.
Visiter la ville avec cet ouvrage et vous vous sentirez désorientés, sensibles, reconnaissants, prompts à porter des jugements et peut-être même réconciliants.
Cette narration participative et collaborative, qui se veut «le manuel de terrain de l'explorateur urbain du XXIe siècle», est organisée en quatre chapitres : la ville de la première impression, la ville officielle, la ville inventée et la ville émotionnelle.
Dès le premier chapitre, le lecteur plonge d'emblée dans l'atmosphère de la ville. Sans bla-bla inutile, ni formules touristiques consacrées. Premiers monuments à visiter: les lieux des assassinats ou sont tombés autant de martyrs... «pour le Liban».
La première partie comporte également une série de clichés pris au second degré, de truculentes cartes de la corniche et du Mayflower Hotel dessinées et commentées par Jan Rothuizen.
Puis défilent les interprétations personnalisées sur Solidere (par Michael Stanton), Hamra, le centre historique (Tony Chakar), al-Dahya (Mona Harb), les maisons anciennes (Christian Ernsten et Rania el-Hajj), Ras-Beyrouth (Ahmad Osman), l'architecture des années 50 (Edwin Gardner et Janneke Hulshof), Bourj Hammoud (Haig Papazian et Karen Klink), les bars de Hamra (Mureen Abi Ghanem), les noms des rues de Hamra (Hanane Kaï), les premières amours à l'International College (Joane Chaker), une promenade à Hamra, également guidée par Hassan Choubassi.
Il y a également là quelques mythes urbains, une petite histoire d'homosexualité à Sassine, et un guide illustré détachable pour survivre dans la banlieue-sud, réalisé avec beaucoup d'humour par Zeinab Chahine.
Bonnes routes, alors.
À en croire Christian Ernsten, Beyrouth reste plus que jamais une ville à découvrir. Le sociologue et chercheur hollandais recense les curiosités de la ville dans Beyroutes, A Guide to Beirut. «Très peu de villes sont aussi fragmentées et offrent autant de couches d'interprétations que Beyrouth», écrit-il, en introduisant...

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