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Culture - Conférence

La francophonie au Moyen-Orient avec Carole Dagher

« Ce sont les francophones qui défendent le mieux la langue française. »

Pour clôturer la seconde édition du Mois de la francophonie organisée dans le Grand Lyon, sur le thème « 40 ans d'histoires francophones », avec la participation de 21 communes et 119 manifestations culturelles et artistiques (concerts, films, spectacles, dictée), Carole Dagher, journaliste et écrivain, a donné, le 31 mars, une conférence sur le thème : « La francophonie au Moyen-Orient : pour qui et pourquoi ? », à l'Université Jean Moulin, sous la présidence de Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, et à l'invitation de Michel Guillou, recteur de l'université, et d'Erick Roux de Bézieux, président de la Maison de la francophonie, organisatrice du Mois de la francophonie, en association avec le ministère français des Affaires étrangères.
Devant un auditoire nombreux, la conférencière a d'emblée posé la question de l'intérêt de la langue française dans une région guère francophone, mais qui le fut davantage au XIXe siècle dans l'Égypte de Mohammad Ali et au début du XXe siècle sous le mandat français au Levant.

Les chances de la mondialisation
Évoquant le cas du Liban, elle a brossé un bref aperçu historique de l'évolution du français dans le pays, depuis la fondation des écoles par les missions catholiques au Levant jusqu'à nos jours, en précisant que le français a bénéficié d'une ouverture sur d'autres communautés libanaises, notamment chiites au Liban-Sud, avec l'implantation d'un Lycée français à Nabatyeh. À la question de savoir si le français était en recul face à l'anglais, elle a souligné que la mondialisation offre des chances réelles à la langue française de se développer dans des pays où elle n'était pas traditionnellement implantée, comme la Bulgarie, la Grèce, la Macédoine, le Ghana, les pays du Golfe et la Chine. La véritable question qui se pose, a-t-elle indiqué, est celle de la volonté de la France de défendre sa propre langue et sa propre culture, et de s'en donner les moyens. Déplorant que la France n'ait pas suffisamment défendu la langue française au sein des institutions européennes, ni réussi à en faire une langue écrite officielle en Europe, Carole Dagher a souhaité que la langue et la culture françaises retrouvent le rayonnement intellectuel qui fut le leur aux XVIIIe et XIXe siècles. Face au « soft power » américain exercé par l'attrait des films, de la musique, de la littérature, des médias et de la créativité technologique et économique des États-Unis, la France devrait déployer toute sa capacité de séduction afin de réhabiliter l'usage du français sur le plan international, et même en France, a préconisé la journaliste, qui fut aussi chercheur à l'Université de Georgetown à Washington.
« Pour l'heure, ce sont les francophones qui défendent mieux la langue française que les Français eux-mêmes », a-t-elle affirmé, tout en soulignant la nécessité de redéfinir le rôle de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et ses ambitions. « Cette organisation peut-elle et doit-elle jouer un rôle politique ou bien se fourvoie-t-elle dans un rôle qui n'est pas le sien ? », s'est-elle interrogée enfin.
Un débat devait suivre la conférence, auquel ont participé les personnes présentes.

Pour clôturer la seconde édition du Mois de la francophonie organisée dans le Grand Lyon, sur le thème « 40 ans d'histoires francophones », avec la participation de 21 communes et 119 manifestations culturelles et artistiques (concerts, films, spectacles, dictée), Carole Dagher, journaliste et écrivain, a donné, le 31 mars, une...

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