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Culture - Bilan

Un Salon du livre « revivifié »

Le succès du 16e Salon du livre francophone était dans l'air. Dans l'air le succès dès les premiers instants de cette grande fête de la lecture organisée par le syndicat des importateurs de livres dans un pays où tout occupe les officiels sauf l'essentiel. Quant au livre...
Qu'y a-t-il eu de particulier cette fois pour qu'ils se déplacent en masse ? Tout, semble-t-il, ainsi que la qualité de ces personnalités que l'on a
rencontrées.
Ils ont été nombreux les politiques qui ont visité, au moins une fois, cet espace du savoir. À commencer par le premier Libanais, le chef de l'État en personne qui, décontracté, a pris le temps de visiter les différents stands, de discuter et d'écouter. Il a été suivi par le Premier ministre et bien d'autres de ses collègues.
Ministre de la Culture et réellement concerné par tout ce qui s'y passait, Tammam Salam a répondu présent tout au long de cette manifestation. Présent plusieurs jours de suite, de cette présence rassurante et efficace.
Présent le ministre de la Culture, parce que conscient du rôle de «Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009», qui comptait également un stand actif. Et dont le Salon du livre ne pouvait être qu'une importante composante.
Présent également Tarek Mitri, ministre de l'Information, venu lui aussi plusieurs fois en simple visiteur, et surtout Ziyad Baroud, ministre de l'Intérieur qui, lui, a participé à plus d'une rencontre avec des interventions aussi performantes que surprenantes. Cela sans oublier les diplomates francophones très concernés par cette manifestation.

Les détails
Un succès. Le mot fuse spontanément tant de la part des libraires, des participants étrangers, des invités que des visiteurs.
On est loin du bilan du Salon 2008 qui, «réitéré, aurait été fatal», affirment certains libraires. Tous ont mis le paquet cette année et leur effort a été payant.
Pourquoi ce succès? Plus d'un facteur entrent en jeu. Souvent, cela ne tient qu'à un détail, dit-on. Et les détails de ce 16e Salon du livre francophone de Beyrouth - le 3e après ceux de Paris et de Montréal, aime-t-on à répéter - ont été déterminants.
D'abord la géographie des lieux, intelligente cette fois. Agréable et accueillante. Puis le nombre et la qualité des auteurs invités, qui se sont révélés comme une sorte de reconnaissance de la culture et de l'exigence du Libanais, sélectif et informé dans ce domaine. Et aussi les animations multiples et variées accrochant toutes les tranches d'âges de toutes les catégories de visiteurs. Même si certains habitués ont regretté, de leur côté, les Cafés culturels animés par l'excellent Gérard Meudal. Mais peut-on tout avoir?
L'implication sérieuse et dynamique de la Mission culturelle de l'ambassade de France au Liban aura été, elle, le moteur et le soutien de ce Salon. Représentée par un stand et par la présence, quasi permanente, de Denis Gaillard, conseiller culturel, toutes antennes dehors. Participation active également des organismes étrangers francophones, tels les Régions Île-de-France, PACA, Belgique Wallonie, les éditeurs suisses, Culture France, le Pavillon du Sud. Heureux d'être là et très satisfaits du déroulement du programme.
L'innovation de l'Union des Français de l'étranger avec des concerts assurés par des professeurs du Conservatoire national de musique a été un plus qui n'est pas passé inaperçu. Et qui a été apprécié par tous.

L'enfant roi
Détail intéressant à plus d'un titre: «Cette année, dit une libraire, il y a eu un intérêt particulier pour les enfants. Les aînés achetaient pour eux, mais aussi et surtout pour leurs enfants.» «Est-ce parce que les écoles et les familles encouragent davantage à la lecture? Est-ce parce que le tourisme a été bon cet été, se demande-t-elle ? En tout cas, le résultat est là.» «Les années précédentes, poursuit cette libraire, les gens visitaient le stand souvent sans rien emporter. Cette fois, c'était l'inverse malgré la cherté du livre en raison de la parité de l'euro.»
D'ailleurs, le constat unanime de tous les professionnels du livre aura été la bonne vente, évidemment, essentiellement celle du livre jeunesse. Et une affluence record. Les libraires qui ont misé, par les temps qui courent, sur le format poche ont gagné leur pari.
Enfin, cette année, grâce à l'initiative de la Librairie orientale et de Maroun Nehmé en personne, la participation de jeunes écoliers des 33 établissements scolaires des sœurs des Saints-Cœurs, représentant 29000 élèves, était une première très concluante. Une participation ardemment préparée avec, à la clé, une série de prix remis en fin de Salon à ces apprentis éditeurs, écrivains, photographes, etc. Le président du syndicat des importateurs de livres déplore, par contre, l'absence à un tel Salon des éditeurs tant libanais que français pour un meilleur échange.
«Reste à souhaiter, dit-il encore, une organisation qui puisse être connue deux ou trois mois à l'avance, afin de faire la promotion des auteurs.» Un vœu pieux partagé par la presse culturelle également.
Peut-on conclure sans évoquer cette opération Ulysse 2009, avec l'arrivée du bateau la «Meuse» à bord duquel écrivains français et méditerranéens sont venus à Beyrouth à l'initiative de Daniel Rondeau, lui-même écrivain et diplomate français, ami et fin connaisseur du Liban depuis de longues années ! Une initiative soutenue par la municipalité de Beyrouth qui a été d'une efficacité sans faille pour que tout soit un succès. «Je pense que ce que j'ai vécu n'a pas été vain, avait dit Daniel Rondeau la veille de son départ. Les Libanais se battaient pour leur liberté et, dans ce combat, il y avait aussi le goût pour la littérature. Aujourd'hui, nous sommes revenus avec un bateau, des écrivains et des poètes français ou méditerranéens. Leur présence seule témoigne de l'importance que notre pays accorde à la littérature, la langue, l'histoire, la culture, et notre entrée dans le port de Beyrouth a été un cadeau hautement symbolique que nous avons offert aux Libanais.» Et de reprendre, une fois de plus, ce qu'il a déclaré à son arrivée: « Ce que je vous souhaite, c'est qu'après avoir survécu à toutes les guerres des autres, tous ensemble vous puissiez gagner la plus importance, celle de la paix.»
La paix. Cherchons une paix. Pourrait-elle se réaliser à travers le livre, la culture, l'échange, que le monde se porterait on ne peut mieux et serait surtout bien plus beau.
Rêvons. En attendant le prochain Salon.
Qu'y a-t-il eu de particulier cette fois pour qu'ils se déplacent en masse ? Tout, semble-t-il, ainsi que la qualité de ces personnalités que l'on a rencontrées. Ils ont été nombreux les politiques qui ont visité, au moins une fois, cet espace du savoir. À commencer par le premier Libanais, le chef de l'État en personne qui,...

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