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À La Une - Territoires Palestiniens

Trêve respectée : Israël sceptique, Gaza en liesse

Abbas félicite le chef du gouvernement Hamas à Gaza pour sa "victoire".

Des dirigeants du Hamas se félicitent de la "victoire" à Gaza, le 22 novembre 2012. AFP PHOTO/MARCO LONGARI

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas était respecté jeudi après une semaine d'hostilités meurtrières, mais l'Etat hébreu a prévenu qu'il riposterait à toute attaque palestinienne.

 

Le cessez-le-feu "peut durer neuf jours, neuf semaines ou plus, mais s'il ne tient pas nous saurons quoi faire, et nous considérerons alors, évidemment, la possibilité de reprendre nos activités (militaires) en cas de tirs ou de provocations", a prévenu le ministre israélien de la Défense Ehud Barak.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui a emboîté le pas: "Nous donnons sa chance au cessez-le-feu, mais nous sommes aussi parés à l'éventualité qu'il ne soit pas tenu et nous saurons agir en conséquence".

Pour le chef d'état-major israélien, le général Benny Gantz, l'armée a "atteint tous les objectifs de l'opération 'Pilier de défense'. S'il n'y a pas de tirs à partir de Gaza, la calme règnera dans cette région".

Au cours de l'offensive aérienne lancée le 14 novembre à Gaza avec l'élimination du chef militaire du Hamas, Ahmed Jaabari, 163 Palestiniens ont été tués et 1.235 blessés, selon un bilan médical provisoire. Six Israéliens, dont deux soldats, ont péri et 240 ont été blessés dans la chute d'un millier de projectiles sur le sud d'Israël.

Jamais depuis l'opération israélienne "Plomb durci" en décembre 2008-janvier 2009 une confrontation avec les groupes palestiniens n'avait fait autant de victimes. Plus de 1.440 Palestiniens et 13 Israéliens avaient alors trouvé la mort.

En Israël, la classe politique s'est rapidement tournée vers les élections anticipées du 22 janvier au lendemain du cessez-le-feu qui laisse un goût amer à beaucoup d'Israéliens.

 

(Reportage : À Gaza, le Hamas montre deux visages)

 

"Il fallait les mettre à genoux au lieu de signer un cessez-le-feu avec ces terroristes", s'emporte Moshé Rémy, un retraité d'Ashkelon, une ville exposée aux tirs de Gaza depuis des années. "Je suis convaincu que les tirs vont reprendre".

Si elle a fait bloc derrière M. Netanyahu dès le début de l'offensive, l'opposition a ouvert les hostilités dès l'accord annoncé avec le Hamas au pouvoir à Gaza, en estimant que les objectifs fixés n'avaient pas été atteints.

Le calendrier électoral s'accélère dès dimanche avec les primaires pour désigner les candidats à la députation du Likoud, le parti de droite du Premier ministre. La semaine prochaine, le Parti travailliste (centre-gauche) choisira ses candidats.

"La sécurité des habitants du sud d'Israël n'a pas été rétablie, ni notre force de dissuasion", a déploré le chef du parti centriste Kadima, Shaoul Mofaz, un ancien chef d'état-major et ministre de la Défense, en qualifiant le cessez-le-feu d'"erreur".

M. Barak a répondu qu'une offensive terrestre -brandie par le gouvernement- "aurait pu créer une situation où nous aurions dû rester des années à Gaza". Pour lui, il est impossible de renverser le Hamas sans qu'Israël ne réoccupe totalement le territoire.

A Gaza, le raffut ébouriffant des klaxons a remplacé le fracas des raids israéliens et les rues, désertes depuis huit jours, se sont remplies. La vie a repris ses droits jeudi, décrété jour férié pour célébrer la "victoire".


Gaza célèbre la "victoire"

Dans la bande de Gaza, la population a célébré la "victoire" et le chef du gouvernement Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé l'ensemble des groupes armés à respecter la trêve entrée en vigueur mercredi à 19H00 GMT après un accord entre les deux protagonistes conclu par l'intermédiaire de l'Egypte.

Brandissant les drapeaux verts du Hamas, mais aussi jaunes du Fatah, le frère ennemi, les habitants ont envahi les rues de Gaza.

"La bataille et la victoire montrent que l'ennemi devra réfléchir très longtemps avant de s'engager dans une bataille avec n'importe quel pays de la région doté d'endurance", a averti M. Haniyeh, apparemment en allusion à l'Iran.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, chef du Fatah, a félicité Ismaïl Haniyeh pour sa "victoire".

M. Abbas s'apprête à soumettre le 29 novembre à l'Assemblée générale la demande d'élévation de la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU, en dépit de la vive opposition d'Israël et des Etats-Unis.

 

 

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