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À La Une - Crise

L'Iran positive : la victoire "acquise" d'Assad sera aussi celle de Téhéran

Bombardements et combats meurtriers à travers la Syrie.

Les soldats syriens patrouillent à Alep, le 29 septembre 2012. George Ourfalian/

Le président syrien Bachar el-Assad sortira victorieux du soulèvement contre son régime, remportant une victoire sur les Etats-Unis et leurs alliés, ce qui sera également un triomphe pour l'Iran, a déclaré samedi un conseiller du Guide suprême de la révolution.


"La victoire du gouvernement syrien contre les opposants internes, contre l'Amérique et leurs autres alliés occidentaux et arabes, compte comme une victoire de la République islamique d'Iran", a assuré Ali Akbar Velayati, conseiller d'Ali Khamenei pour la politique étrangère, selon l'agence officielle Irna.


"La victoire du gouvernement syrien est acquise", a-t-il ajouté, précisant que les récentes attaques ne l'affaibliraient pas. "La position du gouvernement syrien est stabilisée. Certaines (...) explosions et certains assassinats ne peuvent pas abattre le régime."


L'Iran chiite estime que le régime de Bachar el-Assad est un élément clé de l'axe de résistance voulu par Téhéran contre Israël et les Etats arabes sunnites. Les pays occidentaux et l'opposition syrienne ont accusé Téhéran, qui soutien le président syrien depuis le début de la crise, de fournir des armes et du savoir-faire à l'armée syrienne. Jusqu'à présent, l'Iran a démenti entretenir une présence militaire dans le pays.

 

 

Pas de répit dans les combats

Sur le terrain, des bombardements et des combats meurtriers entre forces gouvernementales et rebelles se sont poursuivis samedi à travers la Syrie, en particulier à Alep, ville du nord du pays secouée ces derniers jours par des combats d'une ampleur sans précédent.

 

Les bombardements ont fait de nombreux blessés dans les quartiers de Sakhour, Bab al-Hadid, Salaheddine et Karm al-Jabal à Alep. Des combats étaient en cours dans ceux de Arqoub et Azizié, selon l'OSDH.

Selon cette organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de témoins, les magasins aux portes de bois du célèbre souk du centre d'Alep étaient la "proie aux flammes".

 

Des accrochages d'une ampleur sans précédent se sont déroulés jeudi et vendredi à Alep, théâtre de combats acharnés depuis plus de deux mois. Une source militaire a déclaré vendredi que plusieurs attaques rebelles avaient été repoussées, tandis que les insurgés ont affirmé avoir progressé mais sans effectuer de percée significative.

 

Près d'Alep, un bébé d'un an a été tué dans un bombardement qui a blessé son frère et sa mère à Maskana, selon l'OSDH. A travers le pays, au moins 49 personnes - 23 civils, 8 rebelles, 18 soldats - ont péri samedi, selon le bilan provisoire de l'organisation.

La veille, au moins 120 personnes avaient été tuées dans les violences, dont 71 civils, lors d'une journée marquée, comme chaque vendredi depuis plus de 18 mois, par des manifestations contre le régime, selon l'OSDH, qui estime que plus de 30.000 personnes ont péri depuis le début de la révolte.

 

Près de Damas, les bombardements sur la Ghouta orientale visent les combattants rebelles. "L'armée veut les anéantir une fois pour toutes", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Ce secteur est le fief de rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et du bataillon Tajamo Ansar al-Islam, un groupe jihadiste qui a revendiqué un double attentat mercredi contre le siège de l'état-major à Damas.

"L'armée veut se venger et ce sont les civils qui paient le prix", a affirmé Matar Ismaïl, citoyen-journaliste basé à Damas, assurant que le régime était "en train d'exécuter sommairement beaucoup de gens".

 

Dans la même province, des bombardements de l'armée ont visé Douma (nord-est), Sayidé Zainab (sud-est) et Mouadamiyet al-Cham (sud), et huit civils ont été tués par des tirs à Qodsaya, près de la capitale.

A Damas même, trois civils ont péri lors d'un assaut des forces du régime contre le quartier de Barzé (nord-est), alors que des affrontements ont eu lieu à Tadamoun (sud), suivis de perquisitions.

 

Dans la province de Deraa (sud), où plusieurs localités ont été bombardées, six soldats ont été tués dans des combats. Des bombardements ont aussi visé les provinces de Homs et Hama (centre), Deir Ezzor (est) et Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH.

 


La mise en garde d'Ankara

Par ailleurs, la Turquie a protesté auprès de la Syrie après qu'un obus tiré vendredi du côté syrien de la frontière eut blessé une personne et provoqué des dégâts dans une localité frontalière du sud-est du pays, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu cité samedi par une chaîne de télévision turque.

 

L'obus tiré du poste-frontière syrien de Tall al-Abyad a atteint la localité turque d'Akcakale, endommageant deux bâtiments et blessant légèrement une personne, avait annoncé vendredi le gouverneur de la province de Sanliurfa, Celalettin Güvenç, sans préciser qui était à l'origine du tir.

 

"Toutes les mesures nécessaires ont été prises à Akcakale et dans les autres villes frontalières ... et une note (diplomatique) a été adressée à la Syrie. Les Nations unies et l'Otan ont été informés", a déclaré à la presse à New York, M. Davutoglu, dont les propos ont été diffusés par la chaîne de télévision CNN Turk.

M. Davutoglu a averti que la Turquie prendrait des mesures en cas de nouveaux tirs d'obus en provenance de la Syrie et qu'elle "exercerait tous ses droits tant que les violations de la frontière se poursuivraient".

 

 

"Aide non létale" pour la rébellion

Alors qu'aucune issue au conflit n'est en vue en raison des divisions de la communauté internationale, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a piloté vendredi à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, une réunion du groupe des "Amis du peuple syrien", avec une vingtaine de pays. Neuf opposants, dont certains exfiltrés de Syrie, y ont participé. 

 

Mme Clinton, dont le pays réclame le départ du président Bachar el-Assad, a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 30 millions de dollars pour "le peuple syrien" et 15 millions de dollars de plus pour soutenir l'opposition syrienne civile et non armée.

Refusant toute aide militaire directe et toute intervention armée en Syrie, les Etats-Unis s'en tiennent à une "aide non létale" pour la rébellion (équipements de communications, formation...).

 

Avec ces rallonges, l'aide humanitaire américaine en Syrie et pour les réfugiés dans les pays frontaliers atteint désormais 132 millions de dollars, et le soutien à la rébellion 45 millions de dollars, a précisé Mme Clinton.

 

Selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), plus de 500.000 Syriens ont fui leur pays, dont 75% sont des femmes et des enfants.

L'ONU a estimé à plus de 700.000 le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins fin 2012 et révisé à la hausse son appel de fonds, déclarant avoir besoin désormais de 488 millions millions de dollars.

 

 

Reportage
Les "femmes libres" au côté de la révolution syrienne
Le président syrien Bachar el-Assad sortira victorieux du soulèvement contre son régime, remportant une victoire sur les Etats-Unis et leurs alliés, ce qui sera également un triomphe pour l'Iran, a déclaré samedi un conseiller du Guide suprême de la révolution.
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