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À La Une - Dans la presse

En Algérie, des villageois excédés coupent une route ... avec un mur

Les habitants de Boutella Abdallah dénoncent l’incapacité des autorités locales à faire leur boulot.

Capture d'écran du site d'informations algérien "Tout sur l'Algérie".

En l’absence d’un Etat digne de ce nom, le pneu est devenu, au Liban ces derniers temps, le meilleur ami du protestataire. Pas d’électricité? On coupe une route avec des pneus en feu. Pas d’eau? On coupe une route avec des pneus en feu. Des proches sont otages en Syrie? On coupe une route avec des pneus en feu…

 

L’affaire peut paraître simple, mais il faut reconnaître aux protestataires une capacité à se mobiliser, à trouver les pneus, à investir dans l’essence nécessaire pour allumer le brasier (ce qui n’est pas une mince affaire par les temps qui courent), et à encaisser, stoïquement, les émanations toxiques produites par la combustion du caoutchouc.

 

L’on reconnaitra tout cela, mais aussi qu’en matière de fermeture de routes, les protestataires libanais ont encore beaucoup à apprendre, et ce notamment des Algériens.

 

La presse algérienne (notamment el-Watan et le site d’informations Tout sur l’Algérie) rapporte aujourd’hui que les habitants du village de Boutella Abdallah, ex el-Frine (wilaya d'El Tarf, extrême nord-est de l'Algérie à la frontière tunisienne), excédés par l’incapacité des autorités locales à faire leur boulot, ont coupé une route nationale (la RN 44) en y érigeant un mur.

 

Un mur. Un vrai mur de briques orange qu’ils ont en outre pris la peine de décorer de fanions colorés.

 

Les habitants de Boutella Abdallah, un village agricole des années 70 oublié des autorités, exigent que les autorités éliminent les décharges sauvages qui défigurent l’agglomération, lancent une réfection des routes, installent l’éclairage public, et mettent en place "un réseau d’eaux usées performant pour protéger les berges du lac el-Mellah de la pollution", rapporte Tout sur l’Algérie.

 

Selon el-Watan, la goutte qui a fait déborder le vase serait l’attribution de logements sociaux à des personnes inconnues dans le village.

 

Sur el-Watan, certains lecteurs s’amusent de l’affaire, et critiquent le fait que le mur soit mal construit. "Au côté droit, il est possible de mordre sur le trottoir pour passer. A l'aise. Même protester on ne sait pas faire", regrette "Moh la science".

 

Plus sérieusement, un autre lecteur dénonce l’absence de l’Etat. "Les citoyens lambda réalisent qu'il n'y a pas d'Etat et se prennent alors en charge. En effet, barrer la route signifie clairement que les citoyens savent que, dans ce pays, seul l'usage de la force, ou du moins son exhibition, produit les effets escomptés", écrit "Flee Toxx". "Ce sont des appels citoyens légitimes adressés à des autorités autistes, un pouvoir inique, des gouvernants moribonds qui méprisent le peuple", s’insurge également, sur TSA, "Abougalb".

 

"S'ils (les autorités locales ndlr) détruisent le mur, nous en construirons un autre. Et s’ils s'obstinent, nous irons nous réfugier en Tunisie", avertit le président d'une association, cité par el-Watan.

 

TSA rapporte que les gendarmes envoyés sur les lieux ont détruit le mur et que les meneurs de l’action ont été interpelés.

 

 

Pour mémoire, l'impression de Fifi Abou DibUn été pneumatique

 

En l’absence d’un Etat digne de ce nom, le pneu est devenu, au Liban ces derniers temps, le meilleur ami du protestataire. Pas d’électricité? On coupe une route avec des pneus en feu. Pas d’eau? On coupe une route avec des pneus en feu. Des proches sont otages en Syrie? On coupe une route avec des pneus en feu…
 
L’affaire peut paraître simple, mais il faut...

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