Rechercher
Rechercher

Liban

Geagea : Sans le Hezbollah, Aoun perdra la bataille face à Frangié

Dressant un état des lieux de la présidentielle et des alliances et contre-alliances tissées autour de cette échéance, reportée depuis deux ans, le leader des Forces libanaises Samir Geagea a estimé hier soir que « la présidentielle est l'objet d'un blocus stratégique ». Lors d'une interview accordée à notre collègue Rosanna Bou Mounsef sur Télé-Liban, M. Geagea a présenté son appui à la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, comme un moyen d'inciter « le Hezbollah à lever son blocus, ce qui, en somme, ne s'est pas produit ». Interrogé sur la réémergence de l'option Aoun comme moyen de relancer les institutions, et l'attente présumée d'un feu vert du courant du Futur pour l'avaliser, M. Geagea a répondu que « ce n'est pas à Saad Hariri (chef du courant du Futur) d'élire Michel Aoun, faute d'un rapprochement politique entre ces deux parties. C'est en revanche au Hezbollah de réunir les protagonistes du 8 Mars et de donner son feu vert pour l'élection de Michel Aoun ». « C'est le Hezbollah qui bloque la présidentielle », a-t-il relevé à plusieurs reprises. « Preuve en est, les deux principaux candidats en lice sont issus de son camp, il n'a qu'à les réunir pour trancher l'affaire, mais il ne l'a toujours pas fait », a-t-il ajouté. En contrepartie, « Saad Hariri a été clair sur son rapport avec le député Sleiman Frangié et l'improbabilité pour lui d'appuyer Michel Aoun », a-t-il relevé.
M. Geagea s'est même montré « compréhensif » concernant la gestion de la présidentielle par Saad Hariri. « Je comprends les positions du président Hariri, surtout au niveau de ce dossier : il a appuyé dans un premier temps Michel Aoun, sans avoir d'engagement en contrepartie, ce qui lui a coûté une partie de sa base populaire. Il a ensuite décidé d'appuyer Sleiman Frangié, au prix d'une autre partie de sa base populaire. Désormais, il ne peut plus supporter à lui seul la situation », a-t-il noté. Et Samir Geagea d'ajouter : « Sans l'appui du Hezbollah à Michel Aoun, et si une séance électorale devait se tenir aujourd'hui, c'est Sleiman Frangié qui remporterait la course. »
Le chef des FL n'a toutefois pas manqué de plaider pour l'élection de son nouveau partenaire chrétien. « L'élection du général Michel Aoun est propice à produire un grand changement pour le pays, le général Aoun dans l'opposition étant à différencier du général Aoun à la magistrature suprême », a-t-il dit, estimant que « le président fort est celui qui est capable de donner des garanties à tout le peuple libanais ». Estimant en même temps que la crise présidentielle est apte à se délier « par le cumul d'efforts internes », il a exprimé sa disposition, en réponse à une question, à appuyer un cinquième candidat, dont le nom aurait déjà été avancé par le Premier ministre. « Si ce cinquième candidat présumé bénéficie de la majorité parlementaire, nous pourrons l'élire. Mais je ne vois pas un tel scénario se produire », a-t-il affirmé. Il a estimé enfin que la tenue des législatives en 2017 est loin de porter une promesse de déblocage de la présidentielle. « Au lieu d'ébranler l'immobilisme, les législatives ne feront que l'aggraver, puisque le gouvernement se limitera alors à expédier les affaires courantes », a-t-il expliqué.

Dressant un état des lieux de la présidentielle et des alliances et contre-alliances tissées autour de cette échéance, reportée depuis deux ans, le leader des Forces libanaises Samir Geagea a estimé hier soir que « la présidentielle est l'objet d'un blocus stratégique ». Lors d'une interview accordée à notre collègue Rosanna Bou Mounsef sur Télé-Liban, M. Geagea a présenté son...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut