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À La Une - Liban

Au lendemain des attentats suicide de Qaa, l'armée ratisse des camps de réfugiés syriens

"Nous craignons qu'il y ait d'autres terroristes", indique Bachir Matar, le président de la municipalité de la bourgade chrétienne.

Des militaires libanais patrouillant dans le village de Qaa, dans la Békaa, le 28 juin 2016. Photo REUTERS/Hassan Abdallah

L'armée libanaise ratissait mardi les camps de fortune où vivent des réfugiés syriens près du village chrétien de Qaa, dans la Békaa, théâtre la veille de huit attentats suicide.

"Nous craignons qu'il y ait d'autres terroristes", a indiqué à l'AFP Bachir Matar, le président de la municipalité de Qaa, village situé à quelques kilomètres de la frontière syrienne. "Les unités de l'armée ratissent la zone à la recherche de suspects", a-t-il ajouté.

Qaa est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne de Qousseir à la Békaa. Majoritairement chrétien, le village d'environ 3.000 habitants compte un quartier de musulmans sunnites et quelque 30.000 réfugiés syriens sont établis à sa périphérie.

Quatre kamikazes avaient attaqué ce village lundi matin faisant cinq morts et 15 blessés, avant que, dans la soirée, quatre autres se fassent exploser dans cette même localité, blessant 13 résidents. Les funérailles qui étaient prévues mardi à 17h ont été reportées pour des raisons de sécurité et à la demande de l'armée. Selon la LBC, elles auront lieu mercredi à 17 heures, en l'église Mar Elias, dans le village.

"L'armée a déployé des effectifs importants dans le secteur de Macharih al-Qaa", à la périphérie du village, "menant des opérations dans les camps de réfugiés à la recherche d'armes et de suspects", a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a toutefois estimé qu'il était "plus probable que les kamikazes soient venus de Syrie, plutôt que des camps de réfugiés".

Dans les rues de Qaa, plusieurs habitants, hommes et femmes, ont paradé dans les rues, armes de guerre à la main, affirmant vouloir défendre leurs terre. L'armée a toutefois appelé les villageois à s'abstenir de tout port d'armes sans permis, et à ne pas afficher ces armes publiquement. (Voir notre diaporama ici)

 

(Lire aussi : Qaa : l'équilibre de la terreur rompu ?)

 

Le Hezbollah déploie ses hommes
Le mode opératoire des attaques de lundi - kamikazes et attentats simultanés - est typique des organisations jihadistes très actives en Syrie, à l'instar du groupe Etat islamique (EI) et el-Qaëda. La zone frontalière avec la Syrie a d'ailleurs été le théâtre de multiples affrontements entre l'armée et des groupes jihadistes sunnites comme le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, ou l'EI. Ces affrontements se sont accentués en août 2014 lorsque les jihadistes avaient enlevé 30 soldats et policiers dans la localité sunnite de Ersal. Seize d'entre eux ont été libérés après plusieurs mois de négociations. Depuis, les islamistes tentent d'infiltrer les positions de l'armée dans la région ainsi qu'à partir du jurd de Qaa et de Ras-Baalbeck, localités à majorité chrétienne. Ils ont jusque-là échoué à entrer dans ces villes.


(Lire aussi : Le gouvernement en état d'alerte permanente au lendemain des attentats de Qaa)

 

Les habitants de Ersal et de ses environs sont sunnites, partisans de la rébellion syrienne qui lutte contre le régime du président syrien Bachar el-Assad, alors que le reste de la région de la Békaa est majoritairement chiite et un vivier pour le Hezbollah qui combat avec les forces de Damas.

Le Hezbollah, très présent dans la Békaa, a d'ailleurs déployé mardi ses hommes sur la route reliant la Békaa à la région de Baalbeck "pour fouiller les véhicules", a indiqué à l'AFP un responsable de l'organisation.

A Baalbeck, l'armée a également mené "des opérations de ratissage dans des camps de réfugiés (...), interpellant 103 Syriens en situation irrégulière", selon un communiqué de l’institution militaire.

Enfin, la mairie de la ville de Hermel, au nord-ouest de Qaa, a interdit de circulation pendant 72 heures les réfugiés syriens, selon un communiqué. Le Liban accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le quart de sa population.

 

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commentaires (5)

ON ENTRAINE LE PAYS... CONTRE LA VOLONTE DE L,ETAT QU,OM BAFOUE ET CELLE DE LA MAJORITE DES CITOYENS DANS DES AVENTURES MILITAIRES OU L,ARMEE NATIONALE SE TROUVE ENTRAINEE MALGRE ELLE...

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 37, le 28 juin 2016

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Commentaires (5)

  • ON ENTRAINE LE PAYS... CONTRE LA VOLONTE DE L,ETAT QU,OM BAFOUE ET CELLE DE LA MAJORITE DES CITOYENS DANS DES AVENTURES MILITAIRES OU L,ARMEE NATIONALE SE TROUVE ENTRAINEE MALGRE ELLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 37, le 28 juin 2016

  • Pourquoi ne pas avoir ratissé ces camps avant...puisque tout le monde savait ce qui s'y passe et qui peut s'y cacher ? Pourquoi toujours agir le lendemain des catastrophes pourtant prévisibles ? Pourquoi toujours attendre que des innocents payent de leur vie ce que l'on pouvait éviter ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 56, le 28 juin 2016

  • Je prie l'armée de ratisser très très large, pas que les camps uniquement , si vous voyez ce que je veux insinuer . Comme ça, ça se Publie?

    FRIK-A-FRAK

    14 h 51, le 28 juin 2016

  • Pourquoi pas des "camps" de Bâdoûûûs ou de Roms alors !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 25, le 28 juin 2016

  • L'Armée , avec les autres services ...doit entreprendre un travail de recensement complet papiers d'identité ,photo , prélèvements d'empreintes digitales etc....afin de pouvoir identifier les composantes réelles du sanctuaire du camp de réfugiés , pour au final mieux identifier ,qui sont les suppôts des terroristes...

    M.V.

    14 h 09, le 28 juin 2016

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